Transition au Burkina : Le chef de l’Etat demande l’accompagnement des populations des Hauts-Bassins
Le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a séjourné dans la ville de Bobo-Dioulasso, les 19 et 20 mai 2022. Au cours de son séjour dans la cité de Sya, il a tenu des rencontres d’échanges avec les forces de défense et de sécurité, et les forces vives de la région des Hauts-Bassins. Une occasion pour le chef de l’Etat d’inviter le peuple à l’unité et à la cohésion sociale, pour venir à bout du terrorisme.
Après sa rencontre avec les Forces de défense et de sécurité de la garnison de Bobo-Dioulasso, dans l’après-midi du jeudi 19 mai dernier, le président du Faso, Paul-Henri Damiba, a tenu à échanger également avec les forces vives de la région des Hauts-Bassins. C’était le vendredi 20 mai 2022. Cette rencontre a été voulue par le président Damiba, pour recueillir les préoccupations des populations pour la bonne marche de la transition au Burkina Faso.
Dans son mot introductif, le chef de l’Etat a expliqué aux forces vives de la région, les raisons qui ont conduit aux événements du 24 janvier 2022 et la vision de la transition dans la restauration de l’intégrité territoriale du pays. Selon lui, plusieurs raisons expliquent la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dont la question sécuritaire qui demeure une préoccupation majeure pour la transition. « Dans cette situation difficile que traverse le Burkina, il était important de venir partager avec vous quelques réflexions sur nos défis communs. La situation sécuritaire a toujours été et demeure la préoccupation première de toutes les instances de la transition », a-t-il laissé entendre.
Le président du Faso échangeant avec les forces vives de la région des Hauts-Bassins.
Selon lui, « ceux qui nous attaquent ne viennent pas d’ailleurs (…). Ce sont nos propres frères qui ont pris les armes contre nous », a fait savoir le président Damiba. Face à cette situation, plusieurs actions sont en cours, afin « de traiter le mal à sa source ». Il s’agit notamment de la mise en œuvre d’une « thérapie à double action ». A en croire le Président, la première thérapie consiste à aménager des cadres pour que les Burkinabè qui désirent déposer les armes, puissent le faire et se ranger afin d’aplanir les divergences. La deuxième consiste à traquer ceux qui refusent de déposer les armes jusqu’à leur dernier retranchement.
Les questions à l’ordre du jour étaient, entre autres, la sécurité, la réconciliation nationale et la mise en place des délégations spéciales dans les différentes régions et communes. Au cours de cette rencontre, les forces vives de la région des Hauts-Bassins ont exposé au chef de l’Etat, les difficultés qu’elles vivent au quotidien. Ainsi, l’état de dégradation de la route nationale n°8 (Bobo-Dioulasso – Orodara) a été évoqué au cours de la rencontre.
Parmi les différentes questions abordées, il y a eu celle relative à la politique de partenariat sécuritaire du Burkina. Et le président a souligné qu’un pays n’est jamais lié à un autre à vie. « Il y a des moments où les pays se rencontrent et des moments où ces pays sont opposés », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le Burkina Faso est libre de nouer des partenariats avec ceux qui peuvent l’aider à se développer. Toutefois, le président se veut rassurant car, selon lui, plusieurs actions sont en cours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
Par ailleurs, au cours des échanges, le chef de l’Etat a déploré le fait que son « bulletin de paie » soit publié sur les réseaux sociaux. « C’est un bulletin que je n’ai pas encore vu ni reçu. Peut-être que c’est vrai. C’est le président du Faso qui signe son salaire et je sais ce que j’ai signé comme salaire de président. Et je pense que ce n’est pas exagéré. Ce n’est pas l’argent qui nous préoccupe. Ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas l’argent ma préoccupation », a expliqué Paul-Henri Damiba.
Le président du Faso, Paul-Henri Damiba.
Et de poursuivre : « Je sais ce que j’ai signé comme salaire des ministres. Nous sommes partis au niveau du gouvernement et nous avons pris le salaire le plus élevé de la fonction publique et on a multiplié par un coefficient qui ne vaut pas deux. On n’est pas là pour chercher de l’argent. Le président du Faso est dans l’administration publique et il est celui qui perçoit le salaire le plus élevé. Ce qui est normal ».
Face à la situation nationale marquée par le terrorisme, Paul-Henri Damiba a invité les partis politiques et les organisations de la société civile à sursoir à un certain nombre d’activités qui mobilisent les forces de défense et de sécurité. « Tous ceux qui entravent ces mesures, nous allons les envoyer là où ils vont prendre conscience des préoccupations du pays. On ne peut pas tolérer cela. On n’empêche pas les gens de mener leurs activités politiques, mais il faut qu’ils sachent que l’heure n’est pas aux agitations », a martelé le Président.
Au terme de cette rencontre, Paul-Henri Damiba a invité la population des Hauts-Bassins à accompagner les efforts de la transition. Il a également invité toute la population du Burkina Faso à l’unité et à la cohésion sociale pour lutter efficacement contre le terrorisme. Car il reste convaincu que seule l’union fait la force. « Nous avons la certitude, malgré l’impatience de nombre de nos compatriotes, que la victoire arrivera au bout de l’effort », a-t-il conclu.
Romuald Dofini
Lefaso.net