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Opinion : « C’est d’une guerre civile qu’attendent les terroristes et les ennemis du Burkina pour parachever leur projet de faire disparaître le Burkina. »

Le Forum alternatif dès citoyens (FORAC) s’exprime sur la crise sécuritaire qui frappe le Burkina avec son lot de morts, de déplacés internes et les risques de conflits communautaires.

Le Forum Alternatif des Citoyens (FORAC) est un mouvement citoyen à caractère associatif non partisan et à but non lucratif regroupant des personnes physiques sans exclusion. Il a été créé en juillet 2018 et entend servir d’espace public démocratique et constituer un instrument idéologique aux mains des citoyens pour influencer les acteurs politiques dans les choix, options et modèles de gouvernance publique.

C’est un espace citoyen d’interpellation et de propositions d’offres alternatives à la gestion nationale.
En effet, il n’est un secret pour personne que notre pays, le Burkina Faso, traverse depuis 2016 une précarité sans précédent de son histoire en matière de sécurité qui se manifeste par des attaques terroristes à répétions avec un important lot de pertes en vies humaines (civils et militaires), de mouvements non souhaités des populations en vue de trouver des refuges plus paisibles, des crises alimentaires et sanitaires, des crises de confiance et de conflits entre les communautés.

A titre illustratif, des civils ont été récemment la cible d’un massacre de la part des Groupes armés non identifiés, qui ont assassiné de sang-froid des populations dans le village de Demniol à la suite d’une attaque barbare. Ce village situé dans le département de Gorgadji de la province du Séno dans la région du Sahel aura perdu selon des sources non confirmées, au moins une cinquantaine de morts. C’est aussi le cas de la tuerie de plusieurs dizaines de civils à Madjoari dans l’Est du pays.

Ces drames récents suscitent une légitime indignation de tous les fils et filles du Burkina, atteints dans leur chair et dans leur cœur par tant de cruauté aveugle et inhumaine qui dure depuis plusieurs années.
Aucune personne humaine, pour quelque cause que ce soit, politique, religieuse, ethnique ou sociale ne mérite de perdre la vie sur le lieu même de sa résidence.

La pire des réactions serait de s’habituer à cette tragédie et de faire comme s’il s’agissait d’un évènement banal, voire ordinaire.
Non, mourir de la sorte n’est pas acceptable et chaque burkinabé doit se mobiliser pour dénoncer ces crimes et mettre au service de la collectivité nationale tous les moyens dont il dispose. Cependant, il faut savoir raison garder afin de ne pas se lancer dans les surenchères inutiles qui créent la psychose.

Il est certain que pour les HANI, la transition en cours est un moment favorable pour mettre en œuvre la pire des plans de communication qui consisterait en des massacres à grande échelle de civils sur tout le territoire national dans l’espoir de saper le moral de la population, la détermination des FDS et assimilés et faire déconsidérer les efforts conduits sur le terrain de la sécurité par les nouvelles autorités du pays.

Il ne faut surtout pas tomber dans ce piège et se retourner contre nos FDS à un moment où elles ont le plus besoin d’être soutenues et portées par le peuple burkinabé uni. Si nous cédons, ce n’est pas seulement notre armée nationale qui s’en trouvera détruite, mais l’ensemble de notre pays qui sombrera ainsi dans un chaos dont nul ne peut prédire la profondeur.

L’heure n’est pas de baisser les bras, ni d’être complaisant avec qui que ce soit, mais il appartient à toutes les forces vives de la nation, de comprendre et de faire prendre conscience à toute la population que même si la porte est étroite, elle existe, et qu’il n’y a qu’une seule porte pour sortir de la situation tragique et dramatique dans laquelle est plongée le pays depuis sept (7) années.

Il est évident que les nouvelles autorités, non comptables, de la situation délétère et chaotique que le pays traverse, ont pris leur responsabilité. Mais, il serait peu objectif de s’attendre à des miracles au regard de la complexité de cette situation.

D’entrée de jeu, elles ont appelé les Burkinabé à s’unir derrière elles et à mettre ce qu’ils ont de meilleur au service de la mère patrie. Il y a des moments dans la vie d’un pays où il faut que tout un chacun donne du temps au temps et aujourd’hui, c’est de temps et d’encouragement dont ont besoin tous ceux qui risquent chaque jour à la vie et à la mort, ce qu’ils ont de plus précieux : leur existence et celle de leur famille. S’arrêter en chemin ou se résigner c’est la meilleure façon de perdre et c’est ce que tous nos ennemis attendent. Ne leur donnons pas cette victoire funeste sur notre peuple.

Face à ce péril d’ampleur nationale, il est impérieux que le peuple dans sa diversité, les élèves et étudiants, les travailleurs, les retraités, les mères et pères de famille, les autorités religieuses et coutumières, etc., tous ensemble, sortent de leur silence pour dire à leur tour haut et fort, que leur vie et celle de leurs parents attaquées dans les villages et hameaux comme à Demniol ou ailleurs valent plus que tout autre intérêt à l’heure où c’est le destin national qui est menacé.

Il conviendrait de soutenir et d’accompagner la transition dans le cadre de la réalisation des objectifs d’intérêts généraux et vitaux que sont prioritairement la sécurisation du pays tout entier et le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origine. C’est à notre sens, la seule démarche qui permette d’éviter dans le contexte sécuritaire précaire actuel, que le pays ne s’éternise dans la division et la haine entre ses filles et fils et enfin d’encourir le risque d’une guerre sans fin effroyable avec son cortège de souffrance et de malheurs.

Et c’est d’ailleurs d’une guerre civile qu’attendent les terroristes et les ennemis du Burkina Faso pour parachever leur projet de faire disparaître le Burkina Faso.

Le FORAC appelle les nouvelles autorités du pays à déployer tous les moyens militaires, politiques et sociaux pour que notre patrie retrouve la sécurité et la paix.

Fait à Ouagadougou le 29 mai 2022

Pour le FORAC

Le porte-parole
Dr Evariste Faustin KONSIMBO
Président du Cercle d’Eveil (CEDEV)

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