Le Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès CDP) s’est réuni, le samedi 2 juillet 2022, à Ouagadougou. Les membres venus des différentes provinces du pays ont statué sur la crise qui secoue le parti.
Achille Tapsoba, Sané Topan, Salifou Sawadogo, Yaya Zoungrana, Blaise Sawadogo, Gérard Segda, Blandine Sawadogo et Jean Kouldiati sont suspendus pour six mois du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). C’est ce qu’a décidé, les 606 membres présents à la session du Bureau politique national (BPN), le 2 juillet 2022, à Ouagadougou.
« Le parti a des statuts et règlement intérieur qu’il faut respecter. Nous souhaitons que tout le monde soit là pour construire un CDP fort et conquérant », a souhaité le président Eddie Komboïgo.
En attendant la délivrance du récépissé qui le confortera légalement dans son fauteuil de président du parti, les membres du BPN ont réaffirmé leur soutien à Eddie Komboïgo pour présider à la destinée du parti.
« Malheureusement, certains utilisent des subterfuges pour aller convaincre de ne pas délivrer le récépissé. Mais, il ne saurait rester ad vitam dans les mains de l’administration territoriale, tôt ou tard, il sortira », a insisté le président du CDP.
Outre les bisbilles qui secouent le parti, le président du CDP s’est prononcé sur sa rencontre avec le médiateur de la CEDEAO, l’ex président nigérien Mahamoudou Issoufou. « Le médiateur de la CEDEAO est venu s’entretenir avec le gouvernement de la Transition pour préparer le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO. Le facilitateur a souhaité rencontrer la classe politique et en tant que l’ex chef de fil de l’Opposition, j’ai conduit une délégation des partis de l’ex CFOP », a-t-il rappelé.
Selon le président du CDP, lors de leurs échanges, le médiateur a situé sa mission qui est d’être le facilitateur entre la CEDEAO et le gouvernement de la Transition pour avoir un chronogramme clair et précis pour la conduite de la Transition. Toujours selon lui, Mahamadou Issoufou a voulu aussi savoir si, les partis politiques y sont impliqués et qu’est ce qu’ils pensent la classe politique, de la libération de Roch Kaboré.
Pour ce qui concerne, la libération de Roch, à entendre Eddie Komboïgo, la délégation des partis politiques n’a pas trouvé d’inconvénients qu’il recouvre sa liberté. Mais, il a affirmé qu’il a rappelé au médiateur que depuis 2014, il y’a des exilés qui souhaitent rentrer, des ministres qui sont restreints de liberté… Pour lui, toutes ces contraintes doivent être levées pour qu’ils soient tous libres.
Aussi, il a confié qu’il a demandé au facilitateur d’être leur ambassadeur auprès des chefs d’Etat pour demander aux autorités de la Transition de trouver les voies et moyens nécessaires par une amnistie, une grâce… pour que ceux qui ont été condamnés puissent retrouver leur liberté et les exilés rentrent pour qu’ensemble, ils puissent construire la nation burkinabè.
« Nous avons profité lui présenter nos excuses, car nous avons des militants frondeurs qui avaient écrit pour dire qu’il remettait en cause le facilitateur. Ce n’est pas le CDP. C’est un groupuscule qui refuse sa défaite du 8e congrès et qui se bat dans tous les sens. La démocratie s’est installée au CDP. Il n’y aura plus de centralisme. C’est la base qui va choisir ses premiers responsables », a prévenu le président du CDP.
Ramener la paix
Se prononçant sur la durée de la Transition, il a soutenu que la position du CDP est celle des 36 mois décidés, lors des assises nationales. D’après lui, la CEDEAO qui a ses principes ne souhaitent pas avoir ces 36 mois de Transition, mais le Premier ministre, l’a rassuré qu’il est prêt pour faire tous les compromis nécessaires afin qu’il trouvent un délai qui puissent les ramener à des élections libres, transparentes et inclusive.
« Nous avons dit le bon timing, c’est celui qui permettra de ramener la paix au Burkina. Les raisons de la conquête du pouvoir par le MPSR, c’est de lutter contre l’insécurité, ramener la paix, reconquérir le territoire burkinabè », a-t-il rappelé. Il a ajouté : « Le planning qui nous a été montré, actuellement, nous n’avons 54% du territoire sont sous le contrôle des groupes armés. Les autorités estiment qu’en fin 2022, elles vont pouvoir récupérer 55%, fin 2023, 65%. A la fin 2024, 75%, et c’est en ce moment qu’elles pourront organiser des élections en commençant par le referendum pour une nouvelle Constitution en février 2025 ».
Les partis politiques n’ayant pas été associés, a déploré Eddie Komboïgo, le CDP n’a pas suffisamment d’éléments de fond pour apprécier la qualité ou non du chronogramme sauf que « nous avons vu que c’est une équipe technique qui a travaillé avec les autorités militaires pour proposer ce délai. Si, cela ne convient pas à la CEDEAO ? ils trouveront le compromis nécessaire ».
Abdel Aziz NABALOUM
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