Paul-Henri Damiba sur la rencontre au sommet : « Le processus n’est pas fait pour consacrer l’impunité »
Annoncée dans un climat qui divise les Burkinabè, la rencontre au sommet entre le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, et les anciens chefs d’Etat s’est finalement tenue à trois (sur les six annoncés). Ce sont finalement Jean-Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré qui se sont réunis ce vendredi, 8juillet 2022, autour du locataire du palais présidentiel de Kosyam, Paul-Henri Damiba.
Arrivé la veille en début d’après-midi, Blaise Compaoré était sans doute le plus attendu. Il retrouve le décor de ce palais, Kosyam, qu’il a quitté en catimini il y a environ huit ans. C’est un ancien chef d’Etat physiquement diminué qui est apparu devant les médias à la fin des échanges. En compagnie de Jean-Baptiste Ouédraogo, qui est visiblement le facilitateur dans ce projet de rencontre au sommet, Blaise Compaoré n’a pipé mot aux médias.
Il a aussitôt rejoint son véhicule à la fin du compte-rendu de la rencontre pour une destination qui n’a pas été communiquée.
« A tous ces Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de cette démarche, nous leur disons que le processus n’est pas fait pour consacrer l’impunité mais pour contribuer à la recherche de solutions pour un Burkina Faso de paix et de cohésion », a situé le président Paul-Henri Damiba, s’exprimant à la fin de leur aparté.
A l’en croire, cette démarche vise à établir un dialogue pour rechercher une meilleure cohésion sociale afin de lutter contre le terrorisme.
« L’initiative de la rencontre avec leurs Excellences les anciens chefs d’Etat poursuit un et unique objectif qui est la recherche de la cohésion sociale au regard de la situation difficile que traverse notre patrie. (…). En plus des efforts qui sont fournis par les forces engagées et l’ensemble de la population contre le terrorisme, il nous est paru opportun d’examiner avec nos prédécesseurs, les meilleures conditions qui pourront créer et forger une solide cohésion entre Burkinabè », souligne le lieutenant-colonel Damiba, appelant donc à la raison tous ceux qui ont travaillé à « dénaturer le sens et la portée de cette initiative ».
Pour Paul-Henri Damiba, « l’urgence de la préservation de l’existence de notre patrie commande une synergie d’action qui ne nous autorise pas à nous donner le luxe de perdre le moindre temps dans la polémique ».
Initialement annoncés, les anciens présidents Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida et Roch Kaboré étaient finalement absents de la rencontre.
L’initiateur, Paul-Henri Damiba, a indiqué que des dispositions seront d’ores et déjà prises pour poursuivre en bilatéral les concertations avec les anciens chefs d’Etat qui n’ont pas pu participer à la présente rencontre.
O.L
Lefaso.net