Le conseil des ministres s’est tenu, hier mercredi 7 septembre 2022, sous la présidence du chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba. La réunion a été, entre autres, consacrée à l’incident survenu le mardi 6 septembre sur l’axe Bourzanga-Djibo.
L’explosion d’un véhi-cule qui transportait des civils sur l’axe Bourzanga-Djibo, le mardi 6 septembre 2022 et qui a fait 35 morts et 37 blessés graves était l’un des sujets à l’ordre du jour du conseil des ministres du mercredi 7 septembre 2022 à Ouagadougou. A travers une communication orale, le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Aimé Barthélémy Simporé, est revenu sur le film de l’incident qui s’est produit aux alentours du village de Mentao. Il a indiqué que le véhicule dans lequel se trouvaient les victimes était le 91e convoi que les unités militaires, en l’occurrence le 14e régiment d’infanterie interarmes de Djibo, réalisent régulièrement pour les populations en vue de les ravitailler et les accompagner pour leurs besoins de déplacement.
Ce convoi qui a quitté Djibo aux alentours de 8h a, aux dires du ministre, déjoué un premier engin avant de tomber malheureusement sur un autre aux alentours de 14h. Après que les unités militaires sur place se sont rapidement mobilisées pour sécuriser la zone, des hélicoptères de l’armée de l’air et de la force Barkhane se sont déployés, selon le chef de la Défense, en dépit d’une météo défavorable, pour évacuer les blessés à la base aérienne 511. Sur place, a-t-il assuré, les équipes médicales se sont mobilisées pour prendre en charge les blessés avant de les acheminer pour une meilleure prise en charge dans les infrastructures sanitaires. Sur le lieu de l’explosion, a indiqué Barthélémy Simporé, les FDS ont assisté les populations, identifié les corps et procédé à leur inhumation. Cet incident, de l’avis de Barthélémy Simporé, vient confirmer « le haut niveau de perfidie et de cynisme » des groupes armés en ce sens qu’ils ont ciblé expressément le car transportant les enfants et les femmes pour le faire exploser grâce à une télécommande à distance. Il a donc appelé l’ensemble des Burkinabè notamment les défenseurs des droits de l’homme, à condamner cet acte. « Notre Nation doit se mettre debout pour condamner cela. Et dans les jours à venir, nous allons développer cette mobilisation communautaire à travers l’organisation d’une journée de refus du terrorisme qui sera l’occasion de renforcer la réflexion sur ce que chaque citoyen doit faire pour contribuer efficacement à la lutte », a-t-il indiqué.
Appel à la solidarité nationale
Il a, par ailleurs, rappelé que le terrorisme utilise plusieurs modes d’action pour porter des coups à la Nation et il y a lieu de se mettre debout pour vaincre ce péril. Parlant de mobilisation nationale, le ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, Lazare Zoungrana, a appelé l’ensemble des Burkinabè à une solidarité sans faille afin de faire face au défi humanitaire sous-jacent à la crise sécuritaire. « Beaucoup se demandaient à quoi servait le Fonds national de solidarité mais ce malheureux incident vient nous rappeler à quel point il est pertinent de renforcer la solidarité nationale en général et ce dispositif en particulier », a-t-il noté. Il a, par ailleurs, fait remarquer que c’est ce Fonds qui a permis de prendre en charge urgemment les blessés qui ont été évacués. Ces derniers ont, selon ses dires, bénéficié de soins de façon gratuite dans les différents centres de santé. En plus des cas d’urgence, le Fonds sert à la prise en charge des personnes vulnérables, dont les déplacés internes qui étaient estimés à 1 902 150 personnes à la date du 30 avril 2022.
A propos des PDI, le ministre a indiqué qu’un travail de toilettage dans le fichier d’enregistrement est en train d’être mené par son département en vue d’une meilleure planification humanitaire. Ce travail, à l’écouter, a déjà permis de ramener le nombre de PDI à 1 000 520, soit une baisse de près d’un million de personnes. Une baisse principalement due, d’après lui, au retour de certains PDI dans leurs localités d’origine notamment Thiou, Titao, Déou, Seytenga et Mangodara. Il n’a pas été seulement question d’insécurité et d’aide humanitaire au cours de ce conseil. La réunion a, en effet, été aussi le cadre pour le gouvernement d’examiner le projet de loi portant révision du Code du travail au Burkina. Aux dires du ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, cette révision vise à corriger certains manque-ments contenus dans le code actuel à travers l’introduction de nombreuses innovations concernant notamment l’activité de placement dans les entreprises, la protection de la main-d’œuvre nationale, etc. Mais avant, il sera soumis à l’Assemblée législative de Transition (ALT) pour adoption.
Nadège YAMEOGO
Saibata GUIRO (Stagiaire)