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Supposée réunion des généraux à l’état-major : le capitaine Ibrahim Traoré ou rien, selon des manifestants

Des manifestants se sont mobilisés, le jeudi 6 octobre 2022, à Ouagadougou, pour exiger le maintien au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.

Il est 14h 40 min ce jeudi 6 octobre 2022 à Ouagadougou. L’ambiance est toute particulière sur l’avenue de l’Indépendance. Après les évènements des 30 septembre, 1er et 2 octobre dernier qui ont marqué le changement à la tête de l’Etat, la devanture de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) est encore prise d’assaut par des manifestants. Venus à pied, à moto, etc., ils s’installent de manière « désordonnée » sur les lieux. Dans un tohu-bohu, ils donnent de la voix, chacun voulant faire passer à tout prix son message. Munis de drapeaux aux couleurs du Burkina Faso et de la Russie, ces « révoltés » du jour ont des messages presque communs. Sur les pancartes, on peut lire « Mouvement vraie indépendance », « Non à la France », « Oui à la Russie », etc. Difficile pour les passagers de se frayer un passage.

Les plus malins arrivent à tirer leur épingle du jeu en attirant la sympathie des manifestants à travers des klaxons et autres gestes de soutien. Plus loin, on a aperçoit un pick-up avec à bord des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). En quelques poignées de secondes, le véhicule est rejoint par des badauds visiblement remontés. Les CRS battent en retraite pour se stationner vers la Primature. Pendant ce temps, leur chef échange avec des manifestants. Le ton monte. « Nous avons tous participé aux évènements passés. Nous sommes ici pour la bonne cause », rassure l’officier de police. Le message semble avoir calmé les ardeurs des manifestants. Pendant ce temps, des voix sonnent au rassemblement. Un des manifestants prend la parole. « Votre président ne veut pas le pouvoir.

Si vous ne vous levez pas, il va le céder aux ennemis du pays », déclare-t-il. Puis d’ajouter que les « gradés de l’armée » sont à la manœuvre depuis hier (mercredi) pour contraindre le capitaine Ibrahim Traoré à rendre le pouvoir. Djibril Sorgho est l’un des responsables des manifestants. C’est sous un ton de colère qu’il se confie à Sidwaya. « Nous avons appris qu’on veut remplacer le capitaine Traoré par un général. Nous sommes allés à l’information et nous avons constaté qu’elle est avérée », déplore-t-il. Nous ne voulons personne, poursuit-il, si ce n’est le capitaine Ibrahim Traoré. « Notre choix se porte sur lui car il a eu notre confiance à la suite de son message à la RTB le samedi dernier. Il a été au front, il connait ce qui se passe sur le terrain » précise M. Sorgho. A son avis, les manifestants veulent la paix. « Nous voulons un chef d’Etat capable de sécuriser notre territoire et cet homme est le capitaine [Ibrahim Traoré] », ajoute-t-il. Le représentant des manifestants indique par ailleurs qu’ils comptent dresser un podium à la place de la Nation pour manifester de manière pacifique afin de donner leur position. A l’écouter, cette manifestation est l’œuvre de plusieurs organisations de la société civile qui comptent se regrouper en coalition. Au moment où nous quittons les lieux, le rang des manifestants continuait de grossir.

Abdoulaye BALBONE

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