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Burkina : Des journalistes appellent à contrer la défigurante maladie du NOMA
Ouagadougou, 24 oct. 2022 (AIB)-Le Réseau d’Initiatives des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD) a appelé vendredi, à Ouahigouya (Nord), à contrer le NOMA, une grave maladie qui défigure et qui tue souvent des enfants dans plusieurs régions du Burkina Faso.
«C’est vrai que nous traversons un moment difficile qu’est le terrorisme mais aussi, la maladie du NOMA terrorise nos enfants dans plusieurs régions du Burkina Faso», a indiqué le secrétaire exécutif du réseau d’IJACOD, Jean Victor Ouédraogo.
Selon lui, le NOMA attaque les enfants de moins de six ans issus des familles démunies et touche entre autres les régions du Nord, du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel.
De l’avis de M. Ouédraogo, le terrorisme, la pauvreté et la malnutrition constituent entre autres les facteurs favorisant au développement de la maladie du NOMA.
Jean Victor Ouédraogo s’exprimait au cours d’un atelier sur la lutte contre la maladie du NOMA organisé les 20 et 21 octobre dernier, à Ouahigouya, par le réseau d’Initiatives des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD).
Cet atelier s’est articulé autour du thème : «Quelle stratégie de communication pour éradiquer la maladie du NOMA au Burkina Faso : la contribution des hommes de média ».
A cet effet, les acteurs de cet atelier ont recommandé la signature d’une convention avec au moins 30 radios pour la réalisation d’émissions de sensibilisation en langues nationales et le lancement d’une campagne nationale de communication à travers des capsules.
Parmi les actions de lutte contre la maladie du NOMA, les participants ont souhaité, la mise en place d’un cadre national de concertation des acteurs de lutte contre la maladie.
Le réseau d’Initiatives des journalistes africains pour la coopération et le développement a lancé un appel au gouvernement et à ses partenaires techniques et financiers pour la création d’un fonds d’appui et le renforcement des relations dynamiques de partenariat avec les médias pour amplifier les échos dans le cadre de la lutte contre la maladie du NOMA.
Pour le fondateur du Centre PERSIS, Dr Lassara Zala, la maladie du NOMA commence par une lésion (une plaie) à l’intérieur de la bouche, au niveau de la gencive. Cette lésion gingivale initiale évolue en une gingivite, se propage rapidement pour détruire le tissu mou intra-oral et l’os, et progresse pour perforer les tissus durs et la peau du visage.
«Le NOMA est une maladie mortelle dans 90% des cas en l’absence de tout traitement. Dans le cas où elle est détectée tôt, la maladie peut être rapidement stoppée, soit par des gestes simples d’hygiène, soit par des antibiotiques », a-t-il fait savoir.
Il a précisé que la maladie touche principalement les enfants de 2 à 6 ans souffrant de malnutrition, vivant dans l’extrême pauvreté, et dont le système immunitaire est affaibli.
De 2012 à 2022, Dr Zala a noté que sa structure a soigné plus 200 cas dont environ 150 cas ont bénéficiés d’une chirurgie réparatrice du visage atteint de la maladie du NOMA.
« Le NOMA est souvent dénommé « le visage de la pauvreté ». En raison de la progression rapide de la maladie et du taux de mortalité élevé associé à sa phase aiguë, de nombreux cas restent non détectés », a-t-il déploré.
Dr Zala a relevé que la détection précoce permet d’éviter des souffrances, des incapacités et des décès car, selon lui, le NOMA est une maladie qui évolue très rapidement.
« En l’absence d’une prise en charge rapide, en quelques jours, le pronostic vital du malade est engagé », a-t-il poursuivi.
Le premier responsable du Centre PERSIS a soulevé que grâce au soutien de ses partenaires, les victimes de NOMA, des fentes labiales et palatines et d’autres pathologies qui attaquent le visage ont été enregistrés et pris en charge gratuitement par sa structure.
L’Association Persis Burkina « Lueur de vie », créée en 1994, a pour but d’améliorer les conditions de vie des couches les plus défavorisées, en ville comme en campagne dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la réinsertion sociale à travers notamment la prise en charge gratuite des enfants atteints du NOMA, la lutte contre la malnutrition chez l’enfant et le parrainage des enfants issus de familles démunies et surtout des enfants de familles handicapées pour une autonomie ultérieure.
Agence d’information du Burkina
HO/ata