En marge de la 27e Conférence des Nations Unies sur le climat, le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekué, entouré de ses collaborateurs, a animé un point de presse sur le positionnement climat de son institution le mercredi 9 novembre 2022, à Sharm el-Cheikh, en Égypte.
La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) veut un rôle de premier plan dans le financement du développement durable des pays de l’UEMOA. Elle se positionner comme « la Banque de référence au cœur de l’action environnementale et climatique pour le développement durable de la sous-région ».
Pour traduire en acte concret ce positionnement, la BOAD prévoit d’allouer 25% de ses engagements totaux aux financements climat, soit environ 825 milliards de FCFA sur la période 2021-2025, afin d’accompagner ses États membres dans le financement de leurs Contributions Déterminées Nationales (CDN). L’information a été donnée aux hommes et femmes de médias, lors d’un point de presse, animé par son président, Serge Ekué, et ses collaborateurs, le mercredi 9 novembre 2022, à Sharm el-Cheikh, en Égypte.
Le président de la BOAD, Serge Ekué : « Nous nous positionnons pour catalyser un changement de paradigme, afin d’accélérer l’adaptation et la résilience au changement climatique et d’assurer une croissance économique soutenue, stable et verte »
Loin d’être une action isolée, cet engagement Banque régionale est inscrit dans son plan stratégique intitulé Plan Djoliba 2021-2025, avec pour vision d’être « la Banque de référence, pour un impact durable sur l’intégration et la transformation de l’Afrique de l’Ouest », a indiqué M. Ekué.
Ledit plan sera alimenté par une prévision d’engagements annuels moyens de 659 milliards FCFA, soit un total de plus de 3 200 milliards FCFA sur les cinq années à venir, a-t-il précisé. Ce positionnement climat de la BOAD est porté par l’axe 3 de son plan stratégique qui a pour objet le renforcement de la résilience au changement climatique.
Cette orientation est dictée par le constat que dès la prochaine génération, une augmentation de température de 1,5°C induirait une baisse du PIB par habitant de 15 à 20% dans tous les pays de l’UEMOA, comparée à un scénario sans changement climatique.
« C’est d’autant plus injuste que notre continent est celui qui a le moins contribué au réchauffement climatique, et le moins de bénéfices des externalités positives de l’industrialisation mondiale. Conscient de ces défis, nous nous positionnons pour catalyser un changement de paradigme, afin d’accélérer l’adaptation et la résilience au changement climatique et d’assurer une croissance économique soutenue, stable et verte », a soutenu le président EKué.
Aller plus loin dans sa démarche climat
Et d’ajouter que l’accompagnement de son institution va consister à financer des actions prévues dans les Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) de nos Etats membres ; les CDN étant les engagements à réduire les émissions nationales et à s’adapter aux impacts du changement climatique.
Concrètement, les 825 milliards de FCFA de ressources climat de la BOAD sur la période 2021-2025 vont aider les pays de la zone UEMOA à surmonter l’insécurité alimentaire à travers l’agriculture climato-intelligente, promouvoir l’accès à l’énergie propre, développer des modèles d’urbanisation durable, permettre l’anticipation et la gestion les chocs climatiques et à inciter à la mobilisation et au verdissement du secteur financier, a expliqué son président.
Les questions des journalistes ont porté, entre autres, sur les secteurs prioritaires concernées par la finance climat de la BOAD, l’éligibilité des entreprises privées à ce guichet.
Pour atteindre ses ambitieux objectifs, la BOAD entend renforcer son cadre de partenariat avec des acteurs de premier rang intervenant dans la sous-région ouest africaine, et partageant la même vision d’engagement et de cristallisation des actions climatiques pour le renforcement de la résilience de ses pays membres, face aux conséquences des changements climatiques, a-t-il laissé.
L’objectif affiché de cette institution financière de développement est d’aller plus loin dans sa démarche climat, aussi bien en compte propre que dans sa relation à ses partenaires. « Notre ambition étant d’une part, de créer de la valeur soutenable pour toute la sous-région et, d’autre part, de contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) », a-t-il martelé.
Répondant aux journalistes, le président et ses collaborateurs, ont fait savoir que les financements climat de la BOAD iront principalement au domaine de l’adaptation. Tout comme les États, les entreprises privées de l’espace UEMOA sont également éligibles au guichet finance climat, pourvu qu’elles présentent pertinents. Car l’un des défis que les porteurs privés doivent relever est celui la qualité de leurs projets qu’ils soumettent à la banque. En tout état de cause, la BOAD a pour vocation d’être proche de ses clients pour leur apporter l’expertise nécessaire dont ils ont besoin.
Pour le président Ekué, la COP 27 constitue une occasion pour la BOAD qui va célébrer ses 50 ans en 2023, de réaffirmer ses engagements à soutenir un développement durable des États membres et à poursuivre les échanges avec ses différents partenaires afin de renforcer ses actions et les synergies utiles à la concrétisation de ses ambitions.
Mahamadi SEBOGO