Déclaration de politique générale : Les parlementaires livrent leurs impressions sur le discours du Premier ministre
Le samedi 19 novembre 2022, le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela a fait sa déclaration de politique générale à l’Assemblée législative de transition (ALT). A l’issue des votes, sa déclaration a été adoptée. Sur 69 votants, 64 ont voté pour, quatre se sont abstenus, un a voté contre. Suite à cette session parlementaire qui aura duré toute une journée, nous avons tendu notre dictaphone aux parlementaires qui nous ont livré leurs impressions sur la déclaration du Premier ministre.
Pélagie Konseibo
« Nous avons écouté le discours du Premier ministre. Il a évoqué tous les secteurs sur lesquels on doit miser pour sortir de l’auberge. Si on va se consacrer à ce qu’il a fait comme déclaration et qu’on se met ensemble pour le devenir de la nation, le pays ira de l’avant. Nous lui avons fait la demande de prendre des mesures rapides pour que les choses puissent rentrer dans l’ordre, et de ne pas trahir sa parole ».
Pélagie Konseibo
Moctar Sidiki Barry
« J’ai bien apprécié la déclaration du Premier ministre. Les points évoqués répondent aux aspirations actuelles du peuple burkinabè. Si réellement ce qu’il a dit est mis en application, je pense que nous allons résoudre beaucoup de problèmes. Pour l’instant, on ne peut que s’en tenir à ce qui a été dit. Cependant, si on sent dans l’application que les choses dévient un peu, on va interpeller le gouvernement sur les manquements qu’on a pu constater ».
Moctar Sidiki Barry
Ousmane Ouédraogo
« La déclaration de politique générale du Premier ministre ne ressemble pas à celle des autres. Nous avons remarqué à plusieurs reprises que certaines déclarations sont faites pour contenter les gens. Alors que le Premier ministre Kyelem n’est pas passé par quatre chemins pour dire ce qu’il avait à dire. Il a montré qu’il est là pour le peuple. Beaucoup d’idées de Thomas Sankara y sont ressorties. Nous l’attendons dans les prochains six mois pour apprécier les réalisations qu’il aurait faites ».
Marie Angèle Tiendrébéogo
« Les éléments qui m’ont le plus touchée sont les éléments sur la lutte contre le terrorisme, la sécurisation du territoire, le bien-être des Burkinabè. Ce sont les priorités de la transition. Ce discours est tout petit. Il n’est pas assez volumineux, assez concentré, mais il prend en compte tous les domaines. Cependant, rien n’est parfait. Il va falloir revoir certaines choses qu’on avait prévues. Il y a une différence entre la théorie et la pratique. Le tout, c’est de redimensionner ce qui ne cadre pas vraiment avec les réalités pour ne pas répéter les mêmes erreurs ».
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Nemata Brigitte Zoungrana
« Le discours du Premier ministre est en phase avec les aspirations du peuple burkinabè. Ce que le peuple veut, c’est la paix et la sécurité. Son discours est d’abord un appel à une prise de conscience et à aller en guerre. Celui qui veut aller en guerre doit ménager sa monture, prendre les armes et aller combattre. C’est ce qu’il a appelé à faire. On peut lire à travers ce discours le patriotisme et la sincérité dans ses dires. Il a évoqué la santé, l’éducation et l’incivisme à travers le code de la route. Maintenant, c’est dans la mise en œuvre qu’on verra ce qui doit être corrigé ou perfectionné ».
Nemata Brigitte Zoungrana
Youssouf Ouédraogo
« Dans la forme, j’ai beaucoup apprécié. C’est une autre façon de faire que nous découvrons. Cela nous a permis en si peu de temps de comprendre ce que le Premier ministre avait comme déclaration. Je me retrouve entièrement dans ce discours-là. Il prend en compte les aspirations profondes du peuple burkinabè. Il est en parfaite relation avec la mission assignée à la transition, qui est de travailler à la reconquête du territoire national pour que les Burkinabè aient un mieux-être et de travailler pour que nous ayons un État refondé. La sécurité est abordée, la question humanitaire a été abordée, la question des infrastructures aussi. Il trace clairement les lignes des grands secteurs de la vie. On attend de voir ce qui sera fait sur le terrain. C’est au pied du mur qu’on reconnaît le bon maçon ».
Youssouf Ouédraogo
Moumouni Dialla
« Nous avons constaté un discours assez large, qui embrasse tous les domaines, qui appelle à la refondation de notre nation et évoque les questions substantielles, c’est-à-dire les questions d’éducation, le recouvrement de l’intégrité du territoire national, le retour des déplacés. En gros, c’est un discours qui touche tous les secteurs que nous avons apprécié, d’autant plus que c’est un discours voulu et souhaité par la jeunesse de notre pays. Dans le fond et dans la forme, il croise l’assentiment des jeunes. Notre souhait est que ce ne soit pas juste un discours, mais qu’il se traduise en actions concrètes pour soulager les populations, nous permette de recouvrer l’intégrité de notre territoire et favorise le retour des déplacés internes. Il faut cependant qu’il approfondisse la question de la jeunesse notamment, la vision qu’il a pour elle, son encadrement ; qu’il éponge la souffrance, la précarité et le chômage de la jeunesse. Il doit mettre l’accent sur tout cela, parce que d’une manière ou d’une autre, c’est la jeunesse qui est actrice et victime en même temps de l’insécurité. Nous attendons donc que cette question soit mise en emphase ».
Moumouni Dialla
Moussa Nombo
« La première impression que j’ai, c’est que c’est un discours de rupture. Il a mis un focus sur la lutte contre l’insécurité. J’ai beaucoup apprécié cela. L’une de mes questions d’ailleurs portait sur ça. Quelle est la stratégie qui sera mise en place pour assécher les sources de financement et de recrutement des terroristes ? Il nous est revenu plusieurs fois qu’une bonne partie des terroristes sont des Burkinabè. Si on arrive à assécher ces recrutements massifs, nous aurons résolu la moitié du problème. Il a aussi mis en avant la question de la gouvernance qui, bien entendu, impacte les questions de développement. Nous attendons que l’action gouvernementale soit une action de rupture. Le plus important donc c’est de pouvoir traduire tout ce qui a été dit en actions concrètes et, ce, dans les délais les meilleurs. Je dirai que nous sommes ici parce que des Burkinabè meurent, des villages ont été déguerpis. Chaque trimestre correspond à une année. Les gens ont été vidés de leurs maisons, ils dorment dans les arbres et mangent des feuilles. Il n’y a pas le temps de penser qu’il n’y a pas le temps. Il nous appartient de mobiliser l’ensemble des intelligences et des énergies pour converger vers ce qu’il y a de plus fort et éradiquer ce phénomène-là rapidement ».
Moussa Nombo
Propos recueillis par Erwan Compaoré
Lefaso.net