Mali : CMA – CMAS, même combat pour un Etat islamique !
Tout comme cette étrange analogie entre « CMA » (Coordination des Mouvements de l’Azawad) et « CMAS » (Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’imam Dicko), il y a dans ces deux entités une étrange convergence d’idées non avouée.
Que veut la CMAS de Dicko ? Il suffit de lire entre les lignes de sa déclaration préliminaire de soutien au gouvernement de transition du 17 octobre dernier. Dicko demande, exige, en échange de son soutien, la révision de la loi électorale, l’amélioration du système de santé et du système éducatif, ainsi que le renforcement de l’armée. Qui ne serait pas d’accord avec ce fourre-tout programmatif ? Sauf qu’à l’intérieur de ce bel emballage on ne sait pas quel « cadeau » il nous réserve. C’est la surprise du chef ! Et pour cela, comme si on ne le voyait pas venir, il veut participer aux organes législatifs via son mouvement de soutien.
En fait, pour se faire une idée de ce cadeau il faut se tourner vers la CMA. Que veut-elle ? Piloter le Nord Mali et donc obtenir un système électoral qui lui soit favorable, pour imposer, entre autres, son propre système éducatif. Et ce système n’est pas l’écolage mais l’étude coranique. Pour rappel, à Kidal fief de la CMA, il y a peu, trois enseignants maliens ont été tabassés.
La coordination d’Alghabass Ag Intallah veut aussi avoir son armée de combattants (essentiellement du HCUA, déguisés en FAMa pour sauver les apparences) et un système de santé performant (un pour les hommes et un autre pour les femmes). C’est en clair le programme attendu dans les Ifoghas et que Dicko doit imposer à Bamako. Pour cela, il a obtenu des postes de ministres et fait pression pour un dialogue avec le terroriste Iyad ag Ghali, chef de file caché de cette tendance « islamo-azawadienne ». La CMA et la CMAS sont ainsi idéologiquement compatibles !
En réalité, Dicko pèse quelques milliers de sympathisants sincères ou calculateurs, les Arabo-berbères au Nord représentent 2 à 3% de la population malienne qui compte environ 20 millions d’habitants, tandis que la CMA ne regroupe peut-être que 5% des Arabo-berbères. C’est dire si une infime minorité, parce qu’elle a des armes au Nord (CMA) et parce qu’elle s’agite beaucoup à Bamako (CMAS) veut soumettre la majorité d’entre nous. Finalement, le non-dit de leur projet, l’objectif de leur taqîya, est une Confédération islamique malienne pilotée comme le Soudan de Béchir. Sommes-nous prêts à ça ? Voulons-nous céder le Mali de nos pères pour ce projet doctrinaire piloté par d’obscurs imams formés en Arabie ou au Pakistan ?
Boubacar Samba
@bsamba730