Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, s’est entretenu, en début de soirée, le lundi 5 décembre 2022, avec la Chargée d’affaires de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique au Burkina Faso, Corina Sanders.
Les deux personnalités ont passé en revue, la coopération entre les deux pays.
Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, est convaincu que les États-Unis d’Amérique « peuvent mieux faire », dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
Selon lui, si le pays de l’oncle Sam est allé sur la lune et envisage d’aller sur Mars, dans ce cas, il voit tout ce qui se passe sur la terre, à partir du ciel.
« Les États-Unis d’Amérique doivent nous informer du déplacement des terroristes. Nous sommes convaincus que si les États-Unis d’Amérique sont franchement engagés à nos côtés, le problème du terrorisme sera résolu », a-t-il martelé.
En réponse au souci sur le respect du calendrier électoral évoqué par Madame Corina Sanders, le Premier ministre a dit que « le changement à la tête de notre pays est lié au terrorisme.
« C’est pourquoi, cette lutte existentielle est de loin notre priorité, bien avant les élections. Car, il faut survivre d’abord pour que la vie institutionnelle ait un sens ; c’est donc vain de penser qu’on peut construire des institutions dans un tel contexte, tout comme c’est le cas en Ukraine aujourd’hui, ou encore l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale ; l’établissement même du fichier électoral étant problématique », a expliqué le Premier ministre.
En tout état de cause, le Docteur Kyelem, enseignant en plus d’être avocat, n’a pas manqué de pédagogie à l’endroit des USA et de leurs alliés : « vous devez nous aider à vous aider, in fine, car, dans ce combat contre l’hydre terroriste, nous sommes vos boucliers en ce sens que c’est l’idéologie judéo-chrétienne et le capitalisme occidentale la vraie cible de ces extrémistes qui rêvent de contrôler la navigation atlantique un jour, si on les laisse dérouler leur plan jusqu’au bout ».
Du reste, les États-Unis d’Amérique ne trouvent rien à redire à d’autres alliés qui pourtant ne déroulent pas le même schéma démocratique qu’eux, en l’occurrence les monarchies tant occidentales que du Moyen-Orient, a rappelé le Premier ministre à la diplomate américaine.
En effet, c’est même un poids, deux mesures qui s’observe à l’égard de l’Ukraine au détriment de notre pays en termes de soutien, doit évoluer, car le monde étant lié, le terrorisme, sans frontière, l’engagement se doit d’être totale partout, sans discrimination.
Exprimant sa déception quant à la suspension du second Compact du Millenium Challenge Corporation (MCC), le Chef du Gouvernement fait remarquer à la diplomate américaine que cette aide ayant pour bénéficiaires les populations ne devrait pas constituer un objet de chantage, car les régimes passent, mais le peuple demeure.
Reprenant la parole, la Chargée d’Affaires de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, Corina Sanders, a déclaré que la suspension du second Compact du MCC et l’exclusion du Burkina Faso de l’AGOA ne signifient pas la fin des interventions des États-Unis d’Amérique au Burkina Faso.
Toutefois, elle a expliqué que « les lois américaines sont strictes et exigent des principes à respecter, dans le cadre de notre aide étrangère », avant d’indiquer que son pays appuie les unités d’intervention de la gendarmerie et de la police, à hauteur de 15 milliards de F CFA, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
DCRP/Primature