Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim, a réfuté la déclaration du Président ghanéen, Nana Akufo-Addo sur l’octroi d’un permis minier au groupe Wagner, le mardi 20 décembre 2022, à Ouagadougou. Ce démenti a été apporté lors d’une rencontre d’échanges avec une délégation du collège de la société civile siégeant au sein du comité de pilotage de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
« Nous n ‘avons pas octroyé un permis d’exploitation à une société minière russe au Sud du Burkina Faso ». C’est la réponse du ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim, à la déclaration du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, sur l’octroi d’un permis minier à Wagner, une société privée russe de sécurité. Le chef de l’Etat ghanéen avait fait cette déclaration, à l’occasion de sa rencontre avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, le mercredi 14 décembre 2022, en marge du sommet Etats-Unis d’Amérique-Afrique. Ce démenti du ministre en charge des mines a été apporté, lors d’une rencontre d’échanges avec une délégation du collège de la société civile qui siège au sein du comité de pilotage de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le mardi 20 décembre 2022, à Ouagadougou. A l’issue de la réunion, le ministre Boussim a rassuré ses interlocuteurs qu’il n’en est rien concernant les affirmations du président ghanéen sur la présence de mercenaires russes au Nord du Ghana.
Pas de permis minier à Wagner
Le ministre en charges des mines, Simon Pierre Boussim : « aucun permis d’exploitation n’a été octroyé à une société minière russe au Sud du Burkina Faso ».
Il s’est voulu formel. Le Burkina Faso n’a pas accordé un permis minier à Wagner pour exploiter une mine dans le Sud du Burkina Faso. La déclaration du chef de l’Etat ghanéen a fait sursauter le collège de la société civile siégeant au sein du comité de pilotage de l’ITIE-Burkina, selon son président, Jonas Hien. « Et cela avec juste raison, car nous sommes chargés de la gouvernance du secteur minier et notamment des questions de transparence, au sein de ITIE-Burkina.
Nous savons qu’une telle opération qui se fait sans procédure pourrait s’apparenter à un manque de transparence », s’est-il exprimé. Aussi, étant des acteurs de terrain, a ajouté Jonas Hien, les membres du collège voulaient connaître la société russe à qui l’Etat burkinabè a octroyé une autorisation d’exploitation. Le ministre en charge des mines, en retour, a dit comprendre la préoccupa-tion de la société civile, de remplir son devoir de veille citoyen et de chercher à savoir les tenants et les aboutissants de ce genre de déclaration. Toutefois, il a rappelé que le Conseil des ministres du mercredi 7 décembre 2022 a officiellement accordé un permis d’exploitation à la société Nordgold Yimiougou SA, dans la commune de Korsimoro, province du Sanmatenga, région du Centre-Nord. « Le Centre-Nord est totalement différent du Sud », a soutenu le ministre Boussim. Mieux, il a confié que Nordgold est une société de droit burkinabè avec un capital financé en grande partie par des Russes. Elle existe, a-t-il précisé, au Burkina depuis plus de 15 ans et exploite trois mines, à savoir Taparko, depuis 2007, Samtenga (convention minière signée le 31 décembre 2019) et Bissa Gold, depuis 2013.
A entendre le ministre en charge des mines, la mine de Nordgold Yimiougou SA est la suite de celle de Bissa Gold. A entendre Simon Pierre Boussim, aucun nouveau permis n’a été cédé à une société minière au Sud du Burkina Faso. Aussi, a-t-il insisté, toutes les sociétés qui s’y trouvent ont été autorisées il y a de nombreuses années de cela. Il a dit avoir apporté les preuves à travers la liste de tous les permis d’exploitation ou de recherche. « Il est du devoir de l’administration de répondre à une demande de permis soit en accordant, soit en refusant. Dans la mesure où les mines ont respecté toutes les conditions, il n’y a aucune raison pour l’Etat de leur refuser un permis d’exploitation », a soutenu M. Boussim. Et d’ajouter que l’Etat burkinabè ne peut apporter plus d’explications aux propos tenus par le chef de l’Etat ghanéen, car il ne reconnaît pas avoir accordé une autorisation d’exploitation à une société russe. « Nous avons les éléments nécessaires par rapport aux sociétés minières russes dans le pays qui opèrent à travers le groupe Nordgold, bien connu, depuis 2007. Les échanges ont montré qu’il n’en est rien du tout. Nous repartons rassurés et nous continuerons notre veille citoyenne dans la gouvernance minière », a fait savoir, Jonas Hien.
Mariam OUEDRAOGO
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