La réunion du comité de pilotage du programme BENKADI s’est tenue, le lundi 30 janvier 2023, à Ouagadougou, en vue de statuer sur les rapports d’activités de l’année 2023.
Le programme Benkadi est une initiative de la société civile ouest-africaine en appui avec l’Organisation non gouvernementale (ONG) néerlandaise Woord en Daad, visant à améliorer l’efficacité des politiques publiques en matière d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets. Pour tirer les leçons et mieux aborder les activités à venir, les administrateurs des quatre pays portant le programme, à savoir le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Mali, en plus de leurs partenaires du Nord, les Pays-Bas, multiplient les rencontres. Après Abidjan en Côte d’Ivoire, le comité de pilotage du programme s’est réuni, le mardi 30 janvier 2023, à Ouagadougou, pour se pencher, notamment sur les rapports d’activités et la planification pour l’année 2023. Selon le directeur régional du programme BENKADI, Sylvestre Tiemtoré, il s’agit pour les administrateurs de s’imprégner des travaux des techniciens, de voir comment ils donnent du contenu aux éléments du programme afin de mesurer les progrès et donner des orientations pour que l’équipe technique puisse se déployer dans cette nouvelle année sur le terrain.
En deux années de mise en œuvre, a-t-il fait savoir, le programme a fait des progrès considérables dans les quatre pays. M. Tiemtoré a évoqué l’accompagnement du programme au Bénin avec l’adoption de lois permettant d’institutionnaliser l’approche basée sur les écosystèmes. « Il y a eu un excellent travail de sensibilisation qui est fait au niveau terrain, pour amener, les communautés à épouser cette approche », a-t-il assuré. Il a signifié que c’est le même cas en Côte d’Ivoire où déjà, au niveau local, les sous-préfets accompagnent et associent systématiquement les communautés qui n’avaient pas droit au chapitre. Il a relevé que le programme vise à donner plus de voix aux communautés vulnérables et par l’action de BENKADI au niveau de ces pays, il y a des avancées significatives. Au Burkina Faso, a-t-il confié, l’action du programme a permis de soutenir la mise en place de cadre unique de concertation de différentes conventions des Nations unies sur la désertification, les changements climatiques, la biodiversité…
Les prochains défis du programme
A l’en croire, le prochain défi du programme est de travailler à ce qu’on puisse mesurer les progrès accomplis par l’Etat et les autres acteurs au niveau national. « Il y a aussi ceux liés à la question de l’orpaillage au Burkina Faso, notamment comment rendre les résultats du programme durables parce que les communautés, une fois sensibilisées, certaines abandonnent parfois les mauvaises pratiques mais il faut leur proposer des alternatives », a-t-il expliqué. Sylvestre Tiemtoré a, par ailleurs, évoqué des difficultés liées à l’insécurité. « Il y a parfois des incursions d’attaques et cela affecte la mise en œuvre du programme », a-t-il souligné.
A l’écouter, cette situation d’insécurité peut entrainer un durcissement au niveau de l’environnement législatif concernant le travail des ONG mais aussi la question de l’accessibilité. « Nous intervenons au Sahel et les équipes de suivi sont parfois obligées d’aller en vol humanitaire. Mais la chance que nous avons est que les espaces d’intervention sont pour la grande partie dans des zones hors danger. Mais cela reste toujours des points d’attention sur lesquels il faut ouvrir l’œil et le bon », a-t-il dit. La présidente du comité de pilotage du programme BENKADI, Mavalow Christelle Kalhoulé, a salué cette rencontre qui a permis de faire le point des activités et de se pencher sur les perspectives. Elle a également remercié les administrateurs pour leur engagement à donner les orientations stratégiques ainsi qu’à l’équipe du projet qui travaille « d’arrache-pied » pour l’atteinte des objectifs.
Aly SAWADOGO