Alloco party livresque : «Des jeunes filles amères» de Sayouba Traoré dégusté avec de l’alloco
Depuis 2021, le concept est en vogue. L’Alloco party livresque. Ils sont jeunes et ont décidé de se retrouver autour de plats d’alloco (un plat à base de bananes plantain originaire d’Afrique) pour déguster leur mets favori : le livre. Le jeudi 24 février 2023, Faso7 est allé à la rencontre d’amoureux de livres d’un autre genre. C’est le livre intitulé « Des jeunes filles amères » de l’auteur burkinabè Sayouba Traoré qui y a été croqué.
L’Alloco party livresque est le vocable trouvé par Bénédicte Bama/Toé et ses amis pour nommer leur club de lecture afin de booster leur amour pour le livre. Une fois par mois, ces amoureux de la lecture se rencontrent pour échanger sur un ouvrage, autour d’un plat d’alloco. Le jeudi 24 févier 2023, l’œuvre du Burkinabè Sayouba Traoré, « Des jeunes filles amères », été au menu. Un choix qui a ravi l’auteur.
« Je suis écrivain. Je suis un auteur. Quand on publie, on vise la cible la plus large possible. J’ai été moi-même surpris par l’écho que ce livre a rencontré. J’ai toujours entendu « les jeunes ne lisent pas ». Cette idée a fini par occuper toute la place dans nos têtes. Soudain, j’ai la preuve qu’il y a des jeunes qui lisent. Et je ne vais pas vous mentir. Ça fait toujours plaisir de voir que les jeunes s’intéressent à ce que vous publiez », a commenté l’auteur, contacté par Faso7.
Découvrons l’Alloco party livresque avec Bénédicte Bama/Toé
Au cours des rencontres livresques, les participants de divers horizons professionnels, par visio-conférence ou en présentiel, s’attèlent à décortiquer le livre au programme. « Quand on se retrouve, on s’assure que chaque membre, en tout cas la majorité, a pu avoir le livre, l’ait lu. Mais ce n’est pas une condition parce que les gens peuvent venir juste pour discuter de la thématique », a fait savoir Bénédicte Bama/Toé, chargée d’informations publiques.
Abdoulaye Ouédraogo, conseiller pédagogique du primaire, est membre de l’Alloco party livresque. Il a, à son actif, huit participations. Et la raison qui l’a conduit dans ce club est évidente. « J’aime la lecture. Trouver un moyen de s’évader à travers la lecture, faire des rencontres, connaitre beaucoup de choses, voyager à travers l’imagination, faire des rencontres », a-t-il énuméré.
Le livre, l’Afrique et Sayouba Traoré
« Nous devons écrire. Nous devons lire. Il est inconcevable que ce soit les autres qui racontent l’Africain. Il y a même plus absurde. Un étranger écrit pour raconter l’Afrique aux Africains. Nous devons dire au monde qui nous sommes.
Nous devons raconter nos cultures, nos terroirs, la richesse de notre psychisme. Ça fait 62 ans que nous sommes indépendants. 6 décennies. En voyant large, 3 générations. On ne peut pas continuer de laisser les autres nous prendre par la main ».
Selon le conseiller pédagogique du primaire, le livre doit revenir dans les habitudes, surtout en famille. « C’est très important », dit-il. Actuellement, avec la télévision et les réseaux sociaux, les gens ont de plus en plus des difficultés à lire. « Dans la famille, chacun tient un objet numérique. C’est un danger. Le message, c’est d’inviter les gens à faire un effort et d’avoir au moins, un livre par mois », a conseillé Abdoulaye Ouédraogo.
Pour matérialiser cet effort, il recondamne « la lecture coopérative ». Selon M. Ouédraogo, il s’agit d’acheter un livre et le faire lire par partie, à chaque membre de la famille. Par la suite, chacun sera amené à expliquer sa partie, lue, aux autres membres. « Cela va amener tout le monde à lire et petit à petit, on va replonger dans la lecture », a soutenu le conseiller pédagogique du primaire.
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