Dédougou : Des ex mutualistes réclament près de 300 millions de FCFA
Dédougou, 23 juin 2023(AIB)-Des membres (clients) de la Mutuelle d’épargne et de crédit des artisans producteurs du Burkina (MECAP) ont réclamé à nouveau vendredi, leurs économies de près de 300 millions de FCFA, volatilisés avec la faillite de l’institution de micro finance en 2018.
Les anciens membres (clients) de la Mutuelle d’épargne et de crédit des artisans producteurs du Burkina (MECAP) de Dédougou ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, depuis la faillite de l’institution de microfinance en 2018, ces derniers ne sont toujours pas entrés en possession de leur due.
Selon les estimations des membres, cette fermeture de MECAP a emporté avec elle, une somme d’environ 300 millions appartenant aux mutualistes de Dédougou.
De la gendarmerie à la justice, en passant par le trésor, les autorités administratives, toutes les démarches sont restées vaines.
«En 2020, nous avons rencontré, le ministre en charge des Finances qui nous a rassuré qu’une solution sera vite trouvée. Jusqu’aujourd’hui, c’est silence radio », a regretté le porte-parole, Zakaria Dianda.
En conviant la presse ce 23 juin 2023, a-t-il justifié, il veut inviter les autorités du moment à se saisir du dossier pour que justice soit rendue.
2) Selon le porte-parole Zakaria Dianda, beaucoup de commerçants sont devenus des cas sociaux.
« L’institution avait un agrément. Nous voulons juste que les textes soient appliqués dans pareille circonstance », a-t-il laissé entendre.
Cette fermeture de MECAP a causé beaucoup de préjudices à ses membres. « Il y a des commerçants qui sont devenus des cas sociaux. D’autres sont morts (trois) parce qu’étant tombés malades, ils n’avaient plus les moyens pour se soigner », a-t-il illustré.
Et de rappeler que la MECAP était une institution qui a fait ses beaux jours à Dédougou de 2002 jusqu’à sa faillite. « Les opérations de retrait et de dépôt se faisaient en toute sécurité. L’institution accordait des crédits avec un taux alléchant à ses membres », a-t-il indiqué.
Personnellement, M. Dianda dit avoir perdu 5,8 millions de FCFA. Toute chose qui a entrainé la fermeture de sa ferme agricole. « Mes cinq employés sont au chômage », a-t-il regretté.
Même son de cloche pour Sigrun Spaans, une expatriée néerlandaise, fondatrice d’un lycée technique à Dédougou, pour qui cette faillite lui a fait perdre 4,6 millions de FCFA.
« J’ai poursuivi en vain. Nous sommes au pays des Hommes intègres, et je suis confiante que justice me sera rendue », a-t-elle espéré.
Et à Ousséni Ouédraogo, boutiquier qui dit avoir perdu 1,05 million de FCFA. « C’est tout mon capital qui est parti. Actuellement c’est la souffrance », dit-il.
3) Sigrun Spaans pense que justice lui sera rendue.
Un membre du conseil d’administration de la MECAP, confirme effectivement les faits.
« Nous relevons d’une union qui est l’U-MECAP. Toutes les démarches ont été entreprises pour rembourser les membres. Aux dernières nouvelles, le dossier se retrouve au Premier ministère (depuis 2021) », a-t-il indiqué.
Mais, il garde toujours espoir que les clients seront un jour, remboursés. « J’ai également perdu de l’argent. On attend toujours. Les clients de Bobo Dioulasso ont dû attendre cinq ans après la faillite de la MECAP avant d’entrer en possession de leurs dus », confie-t-il.
Agence d’information du Burkina
Adama SEDGO