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Idrissa Malo Traoré le défenseur coriace qui rendait la vie dure aux attaquants (portrait)
Ouagadougou, 4 déc. 2023 (AIB) – L’ancien entraineur des Etalons du Burkina Faso Idrissa Malo Traoré dit Saboteur est décédé dans l’après-midi du 3 décembre des suites de maladie. Celui que le pays des hommes intègres pleure aujourd’hui a été un défenseur coriace qui rendait la vie difficile aux attaquants, d’où son nom Saboteur. Portrait.
C’est sur la page Fascebook de la fille de Saboteur, l’artiste musicienne, Sonia Traoré que l’AIB a appris la disparition de celui qui avait le football dans son sang. De hauts faits du défunt l’ont particulièrement fait remarquer de son vivant.
Des témoignages et sources médiatiques renseignent que Saboteur a débuté sa carrière en tant que défenseur latéral. Le consultant sportif Mohamed Soumaré explique que « le dimanche 12 février 1967 la Haute Volta reçoit le Mali à Ouagadougou dans le cadre de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 1968. Le coach français de l’équipe voltaïque Guy Fabre, assigne à son arrière latéral droit, la mission d’annihiler toutes les actions de l’ailier malien Niambélé. En fin de match, malgré la victoire malienne, Niambélé est mis sous l’éteignoir et Drissa Malo Traoré est félicité par son coach et par la presse locale, qui titre en manchette le lendemain, « Drissa Traoré a saboté le jeu de Niambélé ». Le latéral droit finit par prendre le surnom de Saboteur ».
Qui est donc cet arrière latéral qui a pour mission de freiner le jeu de ses vis à vis. Son nom à l’état civil Idrissa Malo Traoré. Il est né le 24 décembre 1943 à Gaoua. Il effectue ses premiers pas de footballeur à l’association Sportive des Fonctionnaires de Bobo-Dioulasso. En 1962, il rallie la capitale et pose ses valises à la Jeanne D’Arc (ASFA Yennenga). Il y joue jusqu’en 1970, avant de poursuivre des études supérieures de droit à Montpellier.
Il en profite pour jouer quelques matchs avec l’AS PTT. Nanti de son diplôme de docteur en criminologie, il passe ses diplômes d’entraîneur de football en Allemagne (Cologne). A partir de 1975, il entraine plusieurs équipes dont le RCK, l’ASFA Yennenga, l’ASEC d’Abidjan, le Stade d’Abidjan, le Sabé sport de Bouna, le SC Gagnoa avec plusieurs titres à la clé.
En 1992, après avoir amené les cheminots du RCK en demi-finale de coupe d’Afrique, il se voit confier le poste de sélectionneur des étalons du Burkina, qu’ils qualifient pour la CAN 1996 en Afrique du sud. Il a été le premier entraineur à qualifier l’équipe nationale à une CAN sur le terrain. Après 2 défaites à Bloemfontein contre la Sierra Leone et la Zambie, il est remplacé par son adjoint Calixte Zagré depuis l’Afrique du sud.
Juste après, il fournit ses services, au Congo, au Gabon, en République Centrafricaine, au Niger, au Mali et en Côte d’ivoire (demi-finale de champions league avec l’ASEC).
De retour au pays, il prend de nouveau les rênes des Etalons en 2006. Une aventure qui prendra fin au terme de quelques matchs des éliminatoires de la CAN 2008.
Fonctionnaire de police « assimilé », il effectue des missions en Afrique pour le compte des Nations-unies.
Vers la fin des années 2010, il prend en main les Tigres de Diarradougou (Racing Club de Bobo Dioulasso).
Il est auteur de plusieurs ouvrages comme « le football et l’entraîneur « , « cours de football », « la psychologie du commandement », « Police et droits de l’homme « , « Mon expérience de la résolution de la crise burundaise ».
Homme de droit, homme de lettres, entraineur adulé ou contesté, homme de convictions, bagarreur surtout pour le respect des droits des uns et des autres, « Saboteur » s’en est allé ce jour 03 Décembre 2023. Il rejoindra au royaume céleste d’autres entraineurs burkinabés comme Diarra Sidiki, Jacques Yaméogo, Calixte Zagré et bien d’autres.
Agence d’information du Burkina
as/ata
