Burkina/Finances : Le Réseau des caisses populaires célèbre ses 50 d’existence à travers la « Nuit des bâtisseurs »
Le Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) a organisé, dans la soirée de ce vendredi 17 mai 2024, la « Nuit des bâtisseurs », couplée au lancement de la 19e édition de la Semaine des caisses populaires, qui se tient du 20 au 25 mai 2024. La soirée a connu la présence des premiers responsables de cette institution financière et de la présence du ministre en charge de l’Éducation nationale, Jacques Sosthène Dingara.
La « Nuit des bâtisseurs », organisée par le Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB), entre dans le cadre du cinquantenaire des premières caisses de ce mouvement coopératif. La soirée a été placée sous le parrainage d’Alpha Ouédraogo, premier directeur général de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB). Cette célébration a été couplée au lancement de la 19e édition de la Semaine des caisses populaires.
Remise symbolique des clés des trois écoles au ministre de l’éducation nationale, Jacques Sosthène Dingara, à droite
Comme l’ont rappelé les premiers responsables du RCPB, les premières caisses ont vu le jour en 1972 dans le Sud-Ouest, notamment à Diébougou, Dissin et Koper. Cette soirée a donc été mise à profit pour rendre hommage aux pionniers de cette structure devenue incontournable dans la sphère financière burkinabè. « En ma qualité du président du conseil d’administration de la faîtière des caisses populaires du Burkina, je tiens à vous remercier pour votre dévouement, votre talent et votre engagement sans faille tout au long de ces années. C’est grâce à votre travail acharné et votre passion pour la promotion des valeurs coopératives et des vertus de la solidarité que nous sommes aujourd’hui réunis pour célébrer ce jubilé d’or. En ce 50e anniversaire, je souhaite rendre hommage à nos fondateurs, à nos employés à la retraite et ceux actuels, à nos partenaires commerciaux, à nos fournisseurs, à nos membres fidèles, à notre autorité de tutelle et à tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à écrire cette belle histoire qu’est la nôtre », a déclaré Tasséré Bélemviré, vice-président du conseil d’administration du FCPB, représentant le président du conseil d’administration.
Tasséré Bélemviré, vice-président du conseil d’administration du FCPB, représentant le président du conseil d’administration.
« Ensemble, nous avons bâti un réseau de coopératives d’épargne et de crédit solide, dynamique et tourné vers l’avenir. Nous avons su faire face aux vicissitudes du marché financier, nous avons su innover et nous adapter pour rester compétitifs et plus proches des populations rurales et urbaines. C’est grâce à notre esprit d’équipe et à notre solidarité dans l’action que nous avons pu traverser les épreuves notamment celles liées à l’insécurité, avec résilience, et continuer à grandir vers des lendemains qui, nous l’espérons, s’annoncent meilleurs », a poursuivi Tasséré Bélemviré.
« Ainsi, profitons de cette occasion pour célébrer nos réussites, pour nous féliciter mutuellement et pour envisager l’avenir avec optimisme, foi et sérénité. Les défis à venir seront certes nombreux, mais je suis convaincu que forts de notre expérience et de notre cohésion, nous saurons les relever avec brio pour le bonheur des personnes qui ont difficilement accès aux services financiers classiques », assure-t-il.
Même son de cloche chez la directrice générale du RCPB, qui a tenu également à rendre hommage aux pionniers qui se sont battus pour sortir de terre cette institution. « Je voudrais saluer l’engagement, l’endurance, le sens du sacrifice de ces femmes et hommes qui, en dépit des conditions de travail très difficiles de l’époque, ont donné de leur temps et ont fait preuve de courage en parcourant les coins du pays pour promouvoir le mouvement coopératif et les produits et services offerts par le RCPB », a loué Azaratou Sondo/Nignan.
Azaratou Sondo/Nignan, directrice générale du RCPB.
Cette « Nuit des bâtisseurs » a été parrainée par Alpha Ouédraogo, premier directeur général de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB). Tout en se réjouissant d’être associé à cette célébration, il a saisi l’occasion pour saluer cette initiative et prodiguer des conseils à ses filleuls. « Je suis d’autant heureux et ravi que j’ai été au cœur de cette construction institutionnelle et le père de cette transformation de projet de développement rural en une entreprise financière, coopérative, propriété collective des membres, gérée, administrée exclusivement par des ressources humaines nationales et burkinabè. Je suis d’autant heureux que le RCPB ait servi de laboratoire, de socle au développement de la microfinance et du mouvement coopératif au niveau national, régional et africain », s’est réjoui le parrain.
« L’histoire des caisses populaires, c’est l’histoire d’une structure coopérative qui s’est bâtie sur une culture de patience, d’intégrité, de progressivité, d’éthique, de sobriété et de profond respect de la personne humaine. C’est enfin l’histoire d’une structure coopérative qui a allié autonomie et solidarité pour faire de la caisse populaire, un outil de développement au service des millions de Burkinabè par la petite épargne, le crédit et enfin l’assurance », a rappelé le parrain.
Pour Alpha Ouédraogo, en 50 ans d’existence, beaucoup de choses ont été réalisées mais beaucoup reste à faire. « Aujourd’hui, la caisse populaire est devenue un monstre financier coopératif. Il doit toujours rester et demeurer un lieu d’éducation, un lieu de solidarité, un lieu d’accumulation, un lieu de capitalisation, un lieu de lutte contre la pauvreté et, enfin, un lieu de redistribution des ristournes individuelles et collectives pour financer le développement social et permettre au plus grand nombre d’accéder aux services financiers et au mieux-être », a-t-il conseillé.
Alpha Ouédraogo, parrain de cette Nuit des bâtisseurs et premier directeur général de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB).
Le RCPB compte à ce jour 35 caisses populaires affiliées, 455 dirigeants provenant de toutes les catégories professionnelles du pays, 1 233 employés comprenant toutes les catégories professionnelles et composés de 76% de femmes. Des performances rendues possibles grâce à l’environnement socio-économique et politique propice. « C’est surtout que nous avons bénéficié, en 50 ans, d’un environnement national propice, d’un État à l’écoute et, mieux, d’un ministère de tutelle qui a assuré son rôle d’accompagnateur. Et je tiens à saluer très sincèrement les plus hautes autorités du Burkina Faso pour leur sens de l’ouverture, leur appui-accompagnement et leur confiance durant ce demi-siècle », a apprécié Azaratou Sondo/Nignan.
Les clés ont été officiellement remises aux bénéficiaires de ces trois écoles.
Pour elle, en 50 ans, le RCPB a fait de l’inclusion financière une réalité avec notamment plusieurs réalisations à son actif. « Le RCPB, en un demi-siècle, a permis non pas de parler de l’inclusion financière mais de la concrétiser en permettant à des millions de femmes et d’hommes des zones rurales, péri-urbaines et urbaines d’entreprendre et de retrouver l’espérance et la prospérité. Le RCPB a inspiré différents acteurs, contribuant à faire éclore des centaines de systèmes financiers décentralisés à travers le pays ; et cela fait de notre pays un modèle de vitalité au niveau sous-régional. Le RCPB occupe une place déterminante dans l’écosystème institutionnel des Systèmes financiers décentralisés (SFD) dans l’espace UEMOA à travers la confédération des institutions financières de l’Afrique de l’Ouest dont le RCPB est membre-fondateur avec les réseaux du Togo, du Bénin, du Mali et du Sénégal ; et dont notre pays abrite le siège. Le RCPB continue d’offrir des services innovants afin de donner la possibilité à des millions de jeunes d’entreprendre à travers l’ensemble du pays », a retracé Azaratou Sondo/Nignan.
Le RCPB a rendu hommage à ses pionniers.
La directrice générale du RCPB invite donc ses collaborateurs à œuvrer afin de poser, à leur tour, des bases solides pour les 50 prochaines années. Pour ce faire, elle demande à l’État burkinabè de faire appel au RCPB dans le cadre de la nouvelle politique de souveraineté économique, en raison de la réussite de son approche endogène. Aux organisations fédératives du secteur privé national, elle rappelle que les SFD sont les instruments financiers les plus adaptés aux réalités de l’économie burkinabè. Par conséquent, une meilleure implication des institutions financières décentralisées dans les organes de gouvernance aux différents niveaux s’impose.
À l’occasion de cette célébration, le RCPB a remis au ministre en charge de l’Éducation nationale, les clés d’écoles construites dans le Sud-Ouest. Il s’agit de trois écoles de trois salles équipées dans les trois communes qui ont vu naître les premières caisses populaires. Ce geste traduit le soutien du RCPB au gouvernement et aux populations car, pour la directrice générale du RCPB, « l’éducation ouvre toujours les portes de l’espérance ».
Vue partielle des participants.
La 19e Semaine des caisses populaires a été également lancée en marge de cette soirée. Elle se tiendra du 20 au 25 mai 2024 sous le thème « Contribution du RCPB à l’inclusion financière des jeunes au Burkina Faso : États des lieux, défis et perspectives ». Selon la directrice générale du RCPB, ce thème rappelle l’importance des jeunes dans le développement du pays et interpelle son institution face à cette jeunesse qui ne demande que leur accompagnement. Instituée depuis 2003, cette célébration vise à faire connaître davantage les caisses populaires ainsi que leurs produits et services.
Une animation musicale et humoristique, la remise des attestations de reconnaissance aux pionniers du RCPB, la remise des clés des écoles, la remise symbolique du magazine du cinquantenaire du RCPB, la coupure du gâteau d’anniversaire ont été les temps forts de cette soirée.
Mamadou Zongo
Lefaso.net
Crédit photos : Bonaventure Paré