Arrêté le 24 janvier 2024 alors qu’il rentrait d’un voyage professionnel à Bobo-Dioulasso et détenu par la suite dans les locaux de la sureté nationale, le tribunal administratif, dans sa décision du 7 mars, avait ordonné la libération immédiate de Me Guy Hervé Kam, une décision confirmée le 23 avril par la cour administrative d’appel de Ouagadougou.
C’est seulement hier 29 mai que l’avocat et coordonnateur national du Mouvement SENS a brièvement recouvré la liberté, puisqu’il a été immédiatement enlevé par « un groupe d’hommes armés pour une destination inconnue » selon le communiqué ci-contre publié par le Mouvement
Communiqué
Après l’apparente libération suivie immédiatement du transfèrement du Lieutenant-Colonel Zoungrana d’un groupe à un autre cette fin de matinée, le mouvement SENS a appris dans la soirée du 29 mai 2024 que des agents de la Sûreté nationale ont déposé Me Guy Hervé Kam sur un terrain vide, non loin de son domicile et qu’immédiatement, un autre groupe d’hommes armés l’a récupéré pour une destination inconnue. Selon les témoins, ce dernier groupe affirme relever d’une brigade de la gendarmerie.
Pour rappel, à la suite de son enlèvement le 24 janvier dernier, le tribunal administratif, dans sa décision du 7 mars, avait ordonné la libération immédiate de Me Kam. Cette décision fut confirmée le 23 avril 2024 par la Cour administrative d’appel, statuant en dernier ressort.
Nous ignorons les raisons pour lesquelles notre Coordonnateur n’a pas été remis directement à sa famille à son domicile même, et encore moins celles pour lesquelles il a été repris manu militari par un deuxième groupe embusqué.
Cet acharnement des autorités du MPSR2 sur la personne du Coordinateur du Mouvement SENS montre à souhait que nous vivons dans un État où l’arbitraire et la force des armes font désormais office de droit et de légitimité.
Le Mouvement SENS tient entièrement responsable les plus hautes autorités de notre pays quant à tout ce qui pourrait advenir à Me Guy Hervé Kam concernant aussi bien son intégrité physique que morale.
Nous exigeons par conséquent sa libération immédiate et sans condition, et que cesse enfin ces pratiques d’un autre âge qui n’honorent pas notre pays et ses dirigeants.
Ouagadougou, le 29 mai 2024
La Coordination Nationale