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Burkina : Le Premier ministre salue l’attitude du FMI mais interroge la pertinence de ses interventions
Ouagadougou, 10 juil. 2024 (AIB) – Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a salué mercredi le Fonds monétaire international (FMI) qui a toujours eu de bons rapports avec le Burkina mais a aussi interrogé la pertinence des interventions de cette institution financière dans le pays.
«Depuis l’indépendance de la Haute-Volta, le pays des Hommes intègres a toujouseu de bons rapports avec le FMI. Cependant, la population reste toujours pauvre, malgré l’intervention des différents projets financés par plusieurs institutions, dont le FMI, a fait remarquer le chef du gouvernement à l’endroit d’une délégation du FMI reçue en audience à Ouagadougou.
«Nous devons donc nous interroger sur la pertinence de l’intervention de ces institutions dans nos pays», a lancé Kyélem de Tambèla au directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie, selon les services de communication de la Primature.
Il a souhaité voir des interventions du FMI qui portent des fruits, particulièrement en milieu rural, afin d’aider le Burkina Faso à relever le niveau de vie de ses populations.
Le Premier ministre a rappelé que le Burkina Faso n’est focalisé sur une croissance économique en chiffres macroéconomiques mais travaille pour avoir une croissance qui améliore concrètement le quotidien des couches les plus vulnérables.
«Quand les institutions de Bretton Woods parlent de croissance, c’est généralement au niveau macroéconomique. Ce que nous voulons, c’est que nos citoyens sentent cette croissance.
Nous voulons une croissance qui va impulser l’élévation du niveau de vie de l’ensemble de la population. Nous voulons une croissance harmonisée qui entraîne l’ensemble de la population vers un niveau de vie plus élevé», a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a également invité le FMI à accompagner le Burkina Faso dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
« Le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, a signé la semaine dernière le traité de confédération « Alliance des États du Sahel ». Nous avons en projet une autoroute et un chemin de fer Bamako-Ouagadougou-Niamey. Donc, le chantier est immense et le FMI est attendu sur ce chantier. Il nous faudra aussi réactiver le barrage hydroélectrique de Noumbiel pour accroître la capacité énergétique du pays», a-t-il affirmé.
Quant à l’amélioration de l’image du Burkina Faso sur l’échiquier international, le Premier ministre a été on ne peut plus clair.
«Nous avons de grandes agences de communication contre nous. L’expérience que nous sommes en train de mener ne plaît pas aux anciens pays colonisateurs qui ont beaucoup plus de moyens de communication que nous et qui font passer plus facilement leurs messages. Donc, quels que soient les moyens que nous allons mettre, nous ne pourrons pas avoir la même capacité qu’eux», a soutenu Kyélem de Tambèla.
Il a par la suite décliné la vision du pays des Hommes intègres pour se faire respecter à l’international.
«Le meilleur moyen de communication pour nous, c’est notre succès économique, c’est cela qui va parler pour nous. Si nous réussissons à faire cela, que vous le vouliez ou non, vous serez amenés à reconnaître la réalité.
C’est pour cela que nous mettons en avant la promotion économique. Nous voulons que notre économie parle pour nous. Vous voyez que le Chef de l’État est en train de mettre en place des industries de transformation de produits agricoles, des industries minières, etc. et le chemin va se poursuivre », a-t-il révélé.
Le chef de la délégation du FMI, Abebe Aemro Selassie a déclaré qu’un nouveau programme dont l’objectif global est de faciliter la croissance économique et la création d’emplois a été approuvé tout récemment en faveur du Burkina Faso.
Ce programme, a-t-il mentionné, va prendre également en compte la question des personnes déplacées internes (PDI).
«Je suis venu avec mon équipe pour échanger avec vous sur les préoccupations auxquelles vous et votre Gouvernement êtes confrontés, afin de voir dans quelle mesure nous pouvons vous aider à apporter des solutions», a indiqué le chef de la délégation du FMI.
Agence d’Information du Burkina
CK/ata