Irak: manifestation contre les délestages et les pénuries d’eau en pleine canicule
Diwaniyah, Irak
Illustrant la convergence des crises qui pèsent sur le pays de 43 millions d’habitants pourtant riche en pétrole, des dizaines de villages dans la province de Diwaniya (Sud) doivent vivre sans eau courante à domicile, en raison de la sécheresse et d’une baisse des niveaux des fleuves.
« Nous n’avons plus d’eau, plus d’agriculture, tout le monde a migré (vers les villes) pour trouver du travail. Il n’y a pas d’électricité », assène le manifestant Youssef Kamal au village de Chafeïya.
« Avant on avait deux heures d’électricité, maintenant c’est une heure et quart. Ca coupe, ça vient, ça coupe encore », se plaint-il.
Lundi, environ 500 protestataires se sont mobilisés, encerclant la municipalité du village, selon le photographe de l’AFP. Ils ont brûlé des pneus pour couper une grande route reliant plusieurs provinces du Sud.
« Il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, pas de services publics, pas de routes, pas de tout-à-l’égoût, c’est injuste », s’insurge un manifestant qui refuse de donner son nom.
« L’électricité vient deux heures, avant de couper trois ou quatre heures », s’indigne-t-il. « On veut se faire entendre des responsables ».
Vendredi et samedi à Diwaniya, plusieurs centaines de jeunes hommes ont manifesté devant les bureaux du Département d’Electricité dans le district de Ghammas, bloquant une route en y brûlant des pneus, selon le photographe de l’AFP.
Le rassemblement avait été réprimé par la police qui a eu recours aux gaz lacrymogènes et a effectué des tir de sommation, interpellant brièvement une dizaine de manifestants.
Le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani répète régulièrement la nécessité pour l’Irak de diversifier ses sources d’énergie afin d’augmenter sa production électrique et dire adieux aux délestages. Tout comme les autorités enchaînent les travaux d’entretien du secteur pour améliorer l’approvisionnement électrique.
Entre des températures en hausse constante et des précipitations en berne, l’Irak est aussi un des cinq pays au monde les plus exposés à certains effets du changement climatique, selon l’ONU.
Avec AFP