Economie

Burkina/Gouvernance économique : Les acteurs font l’évaluation à mi-parcours du rapport sectoriel de performance

Ce lundi 29 juillet 2024, les acteurs étatiques et non étatiques tiennent à Ouagadougou, la deuxième revue de l’année 2024 du Cadre sectoriel de dialogue (CSD) « Gouvernance économique ». Cette activité, présidée par le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Aboubacar Nacanabo, représenté par le ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi, Boubacar Savadogo, est une tribune qui permet d’examiner à mi-parcours les performances du secteur, de tirer des leçons afin de mieux réajuster les angles, toute chose qui permettra d’avoir des rendements meilleurs et de favoriser un développement économique du pays.

Pour la mise en œuvre des projets et programmes de l’année 2024 suivis dans le CSD, seulement 12,63% du budget nécessaire ont été décaissés. Selon le ministre Boubacar Savadogo, plusieurs éléments concourent à cette faible mobilisation de ressources. « Le contexte est difficile et la question des procédures reste jusque-là de mise. En même temps que nous menons des actions qui sont déjà planifiées, nous œuvrons à la réformation. Et si on ne place pas des garde-fous, nous risquons d’atteindre des résultats contraires à ce qui était prévu. En plus de cela, il y a la relecture de certains textes, des concertations et le positionnement de notre pays, qui fait qu’avec certains partenaires, les discussions prennent beaucoup de temps », a-t-il expliqué.

« Les trois piliers de la gouvernance économique sont la lutte contre le terrorisme, la réponse à la question humanitaire, la refondation de l’Etat et l’amélioration de la gouvernance », Boubacar Savadogo

Selon Mathias Gogohounga, émissaire du représentant résidant de la Banque mondiale au Burkina Faso, par ailleurs chef de file des Partenaires techniques et financiers (PTF), plusieurs défis restent à relever et parmi elles, on peut citer : le renforcement des mesures de sécurité du site web de la direction générale du budget, principal canal de diffusion des documents budgétaires. « De même, certaines mesures n’ont pas connu d’évolution depuis quelques revues déjà. A titre d’exemple, on pourrait citer celle relative à l’allégement des conditions d’accès au financement des PME/PMI. Le rapport mentionne que le produit lié à l’adoption d’un texte règlementaire portant allègement des conditions d’accès au financement des PME/PMI n’a pas connu de réalisation en fin juin », a-t-il entre autres égrené.

« Les PTF félicitent le gouvernement pour les résultats engrangés en dépit du contexte difficile », Mathias Gogohounga

Toutefois, des efforts ont été consentis par le gouvernement, reconnaît-il, et des félicitations pour certaines actions clés dont l’impact dans la gouvernance économique sont saillantes sont de rigueur. C’est le cas des contrôles des moyens utilisés par les terroristes pour mettre en déroute ceux qui les alimentent ; des formations et de la fourniture en kits d’installation des Personnes déplacées internes ; de la construction d’infrastructures pour poursuivre la scolarisation des élèves déplacés internes ; de la mise en œuvre du registre foncier national numérisé par la Direction générale des impôts (DGI) ; des progrès significatifs et continus de l’informatisation des marchés publics ; du niveau de conception et de mise en œuvre de la plateforme de gestion des marchés publics atteignant 55 % à mi-parcours, un chiffre prometteur par rapport à l’objectif de 75 % fixé pour la fin de l’année ; de la bonne dynamique soutenue dans la mobilisation des recettes intérieures ; des progrès significatifs dans la gestion du budget et des actifs, ainsi que la publication en temps voulu du budget citoyen en 2024 ; des importants progrès accomplis dans l’audit des comptes des institutions et des programmes publics, qui contribuent à améliorer la gestion des finances publiques et l’environnement des affaires.

La ministre délégué en charge du budget, Fatoumata Bako prend part à l’examen du rapport sectoriel de performance

« Les PTF encouragent le gouvernement à maintenir la dynamique enclenchée pour la mobilisation des recettes, à travers une approche plus innovante de la collecte des recettes et de renforcement des capacités de l’administration fiscale. A cet effet, la Banque mondiale est en train de finaliser la préparation d’une assistance technique, visant à renforcer la mobilisation des recettes par le biais d’outils et d’initiatives de numérisation, y compris le soutien à la mise en œuvre de eDouanes, eFiling, ePayment, et eCadastre. Nous espérons tous que la mise en coordination et en synergie de toutes ces actions va déboucher dans une brève échéance, à des gains supplémentaires de productivité en matière de mobilisation des recettes », dira pour conclure, Mathias Gogohounga.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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