Royaume-Uni: les choses vont « empirer » d’abord, prévient Starmer
Londres, Royaume-Uni
« Nous avons hérité d’un trou noir, aussi bien dans l’économie que dans la société. C’est pourquoi nous devons agir et faire les choses différemment », doit-il dire dans son discours.
« Cela implique d’être honnête avec les gens: à propos des choix auxquels nous sommes confrontés, et des difficultés que nous allons traverser », doit-il ajouter. « Franchement, les choses vont empirer avant que ça aille mieux. »
Ses services n’ont pas précisé dans quel contexte le chef du gouvernement britannique doit prononcer ce discours.
La ministre des Finances Rachel Reeves a récemment prévenu que le nouveau gouvernement devrait prendre des « décisions difficiles » – réduction des dépenses ou augmentation des impôts – pour son premier budget qu’elle doit présenter le 30 octobre.
Depuis la victoire du Parti travailliste, elle a accusé à plusieurs reprises les conservateurs de l’ancien premier ministre Rishi Sunak d’avoir laissé un trou de 22 milliards de livres (près de 26 milliards d’euros) dans le budget de cette année.
Ses opposants affirment qu’elle devait connaître l’état des finances du pays depuis des mois qu’elle prépare simplement les esprits à des annonces impopulaires.
Plus généralement, des commentateurs estiment que les électeurs pourraient se lasser rapidement d’entendre les travaillistes invoquer constamment l’héritage des conservateurs au lieu d’agir.
La situation est « pire que ce que nous avons jamais imaginé », devrait lancer Keir Starmer. Selon lui, l’Office for Budget Responsibility (OBR, équivalent de la Cour des comptes française) « n’était pas au courant (…) parce que le précédent gouvernement a caché cela ».
Le Premier ministre doit également évoquer les récentes émeutes qui ont secoué le Royaume-Uni après une attaque au couteau dans laquelle ont été tuées trois jeunes filles qui assistaient à un cours de danse.
Les émeutiers ont selon lui pu exploiter « les fractures dans notre société après 14 ans de populisme et d’échecs » sous les conservateurs.
Les autorités ont accusé des militants d’extrême droite d’avoir encouragé ces émeutes, qui ont notamment visé des mosquées et des hôtels abritant des demandeurs d’asile.
Les autorités ont mis en cause une campagne de désinformation en ligne décrivant l’agresseur comme un demandeur d’asile musulman. Il est en fait né en Grande-Bretagne de parents originaires du Rwanda, un pays très majoritairement chrétien.
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