Gouvernance dans les Etats de l’AES : Kelgwendé André Sawadogo suggère d’amorcer une vraie révolution
Le deuxième numéro de « Le Devenir africain », chroniques des politiques trimestrielles est disponible. L’annonce a été faite ce jeudi 12 septembre 2024, au cours d’une conférence de presse animée par l’auteur des chroniques, Kelgwendé André Sawadogo. Elle a été l’occasion pour l’auteur de donner sa lecture de la situation historique de l’Afrique et de la pertinence de la dynamique de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) ainsi que des défis à relever au sein de cet espace.
Dans ce deuxième numéro de « Le Devenir africain », Kelgwendé André Sawadogo s’interroge sur la gouvernance militaire dans l’espace AES (Alliance des Etats du Sahel). Le principal reproche qu’il fait à la gouvernance militaire dans l’AES, c’est que ses dirigeants, issus de coups d’Etats, n’assument pas la révolution. Cela se traduit par un conformisme à l’idéologie politique occidentale. Il dénonce ainsi un manque d’idéologie révolutionnaire et une désharmonie dans les politiques des Etats de l’AES.
Pour lui, le véritable défi à relever au sein de l’AES, c’est d’engager une révolution culturelle. La culture, de son point de vue, devrait être le fondement et la légitimité du système de gouvernance comme c’est le cas en Iran, en Chine ou en Israël. Les pays de l’AES devraient donc baser leur gouvernance sur des fondements culturels et non juridiques. Il souhaite ainsi une harmonisation de la politique de l’AES à travers la gouvernance par ordonnance. Il suggère également que ces pays optent pour une idéologie nationaliste et révolutionnaire profonde et structurelle et un système politique et économique propre à l’Afrique.
« La révolution et le droit sont antinomiques parce que la constitution interdit les coups d’Etat, alors que cette révolution est portée par un coup d’Etat. Si on va respecter la constitution, il ne devrait pas avoir de coup d’Etat et il ne devrait pas avoir de révolution. Maintenant, que l’on fasse un coup d’Etat pour revenir se conformer à une constitution, c’est absurde. Je l’assume parce que la finalité et le sens d’une révolution, c’est de bâtir un système à partir d’un principe, d’où l’importance de la culture. La première proposition, c’est d’harmoniser la gouvernance, de suspendre la constitution et, comme au Niger, suspendre l’ALT et de gouverner par ordonnances. C’est la culture qui va donner la légitimité de la gouvernance. De la même manière qu’on s’est assis dans une salle à Ouaga 2000 pour donner cinq ans de mandat à quelqu’un sans qu’on ne soit inquiété ou bien qu’on ait eu peur, c’est de cette même manière qu’on peut suspendre la constitution et proclamer cette révolution culturelle où on va jouer de notre légitimité à partir de la référence culturelle sans aucun problème », a laissé entendre M. Sawadogo.
En somme, l’auteur estime que la culture doit être, pour les pays de l’AES, le fondement d’un système révolutionnaire de gouvernance et économique pour se développer.
Le deuxième numéro de « Le Devenir africain », chroniques politiques trimestrielles est disponible au prix de 1 000 FCFA dans les pays de l’AES. Pour vous en procurer, vous pouvez joindre le service commercial au 67 07 02 26.
Justine Bonkoungou
Photo : Bonaventure Paré
Lefaso.net