Société

Agriculture Contractuelle et Transition Écologique : le PACTE sur les traces de ses réalisations dans la région du Centre

En 2019, il a été confié au ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH) à travers la Direction Générale de la Promotion de l’Économie Rurale (DGPER) la mise en œuvre du « Projet d’Agriculture Contractuelle et Transition Écologique (PACTE)». Contribuer à satisfaire la demande alimentaire en qualité et en quantité à travers le développement de l’agriculture contractuelle, telle est la mission qui a été assignée au PACTE. Après 5 ans de mise en œuvre, les porteurs du projet accompagnés d’une caravane de presse sont allés voir les différentes réalisations du PACTE. Pour une première étape, ce sont des entreprises agro-alimentaires de la région du Centre qui ont été visitées du 14 au 15 octobre 2024.

Dans la région du Centre, l’entreprise agro-alimentaire «Nanalim» est l’une des entreprises à avoir bénéficié du projet PACTE. Située dans la commune de Pabré, elle intervient principalement dans la transformation du manioc et dans la production de l’attiéké. La spécialité de l’entreprise, c’est la production de l’attiéké déshydraté. A en croire la promotrice, Sabine Zoumbara/Nana, cette innovation permet de conserver l’attiéké sur une période de plus de 3 ans.

Toutes ces innovations, Sabine Zoumbara/Nana le doit en grande partie au projet PACTE. Du recrutement du personnel jusqu’à la configuration des différents services, elle a révélé que cela a été facilité par le projet. Allant plus loin, la promotrice de Nanalim a compté parmi les réalisations du PACTE, la construction d’un forage d’eau, la dotation en matériel roulant et l’acquisition d’un déshydrateur. A l’écouter, le déshydrateur est l’acquisition la plus notoire.

« Par exemple, cette année, on a reçu une commande de 370 tonnes (…) mais les équipements qu’on avait, c’était pour la saison sèche. Mais le marché est allé jusqu’à la saison pluvieuse et nous avons eu un peu de perte. Mais avec ce déshydrateur, même en temps de pluie, nous pouvons travailler sans perte et faire sortir des produits de qualité », a-t-elle rassuré.

Le désydrateur d’attiéké de Nanalim-©Faso7

Pour l’acquisition de la matière première, l’entreprise ne marque aucune inquiétude. En fonction de sa demande, une coopérative de producteur de manioc est chargée d’en produire et de le vendre à l’entreprise. Cela est possible grâce au concept d’agriculture contractuelle du projet PACTE. De façon pratique, le projet met des tracteurs, des intrants à la disposition des agriculteurs et renforce leurs capacités pour fournir aux entreprises, la quantité et la qualité souhaitée.

A Inno Faso, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de solutions nutritionnelles pour les différentes formes de malnutrition, le principe d’agriculture contractuelle est aussi respecté. L’arachide étant la matière première utilisée pour la fabrication du produit «plumpy nut», Oumar Coulibaly, Directeur général de l’entreprise, a fait noter que c’est la qualité qui prime cependant dans le choix. Avec l’accompagnement du PACTE, ils ont maintenant la possibilité de faire produire cette qualité et la quantité d’arachides voulue. Au total, 5 coopératives sont commises à la tâche.

L’unité de trie des arachides de Innofaso-©Faso7

« Avec le PACTE, ce qui a été intéressant, c’est tout ce qu’il y a eu comme subvention qui a amené nos producteurs et nos coopératives à améliorer leur capacité à nous approvisionner. Par exemple tout ce qu’il y a comme subvention sur la construction des magasins et aussi l’achat des décortiqueuses », a-t-il fait savoir. Oumar Coulibaly a ajouté que le PACTE a permis à Innofaso d’obtenir une ligne additionnelle de production, passant de 4 200 à 5 600 tonnes. Le projet a aussi doté Innofaso d’une sécurité de pointe pour l’accès à ses locaux. 

Du côté de la société de nutrition agro-alimentaire du Burkina ( SONU AGRO Burkina) dans la commune de Komsilga, sa promotrice, Alimata Sawadogo a exprimé sa satisfaction après une première collaboration avec le PACTE. Du haut de ses 20 ans d’expériences dans la production animale, elle a révélé que le PACTE s’est avéré être l’un des projets qui est à l’écoute des bénéficiaires. Pour la production de l’aliment pour volaille, la principale matière première qu’est le maïs et le soja sont livrés par les coopératives à chaque récolte.

Pour le matériel, c’est une unité de transformation d’aliment pour volaille, un local usine, un forage solaire et un transformateur d’électricité qui ont été offerts à SONU AGRO Burkina. Le total de la subvention s’élevait autour de 150 millions de F CFA, a informé la promotrice. De ses dires, ce qui est salutaire dans le projet, c’est l’accompagnement de la vision de l’entrepreneur. Loin de vouloir imposer sa vision aux bénéficiaires, c’est une cellule d’écoute des préoccupations qui est mise en place avant toute subvention.

Du maïs traité pour la fabrication d’aliment pour volaille-©Faso7

« Ils ont été à l’écoute parce que moi au départ, c’était un peu compliqué, mais au fur et à mesure que j’exprimais mes idées et je disais ce que je voulais faire, ils ont accepté accompagner les idées que j’avais. Souvent, les projets viennent prédéfinis. Quelqu’un a écrit un projet pour dire que c’est ça qui va faire ton bonheur. Sauf que si tu vis ton projet, il y a des moments où ça ne coïncide pas», s’est-elle expliquée.

Cheick Habib Désiré BAYILI 

Faso7 

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