Adaptation de l’intelligence artificielle aux réalités africaines : Des acteurs en conclave à Ouagadougou
Du 28 au 30 octobre 2024, le ministère en charge de la Transition Digitale, en collaboration avec l’agence de plaidoyer Niyel, organise un atelier technique régional sur la gouvernance des données et l’utilisation éthique, responsable et inclusive de l’intelligence artificielle. La finalité de cette initiative est de développer et d’adapter des lignes directrices pour une IA éthique, responsable et inclusive en Afrique francophone.
Cette rencontre réunit des directeurs techniques et des experts des ministères chargés de la question de l’IA de sept (7) pays, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Togo, le Tchad et le Burkina Faso.
Tout en listant les avantages multisectoriels de l’intelligence artificielle, Aminata Zerbo Sabané, ministre en charge de la Transition Digitale et présidente de l’événement, a exhorté les participants à parvenir à des conclusions qui serviront de bases solides pour la construction d’un avenir numérique en Afrique.
La présidente de la rencontre a également attiré l’attention sur les risques qui peuvent découler d’une mauvaise utilisation de l’IA, notamment la désinformation et la manipulation. « Nous allons contribuer à tracer la voie à suivre pour que l’IA soit un moteur de développement pour notre continent. Nous sommes ici pour poser les bases de lignes directrices pour une gouvernance des données et une IA responsables, une IA qui, tout en stimulant l’innovation et la compétitivité, préserve les droits fondamentaux de nos concitoyens et promeut l’équité. Une IA qui, loin d’amplifier les inégalités, devient un moteur de développement durable, accessible à tous, y compris aux communautés les plus vulnérables », a-t-elle déclaré.
Aminata Zerbo Sabané a également souligné que l’atelier a pour objectif de pallier le manque de données probantes sur l’intelligence artificielle et de discuter des réglementations, législations et usages déjà existants qui pourraient être adoptés. Il s’agit également d’explorer les perspectives de collaboration et d’échanger les expériences et les meilleures pratiques autour de l’adoption d’une gouvernance des données et d’une IA responsables, inclusives et respectueuses des droits des citoyens, selon elle.
La Directrice exécutive de Niyel encourage à une bonne gouvernance des données-©Faso7
Comme mentionné plus haut, le ministère en charge de la Transition Digitale organise cet événement en partenariat avec l’agence de plaidoyer Niyel, basée à Dakar, dans le cadre de son programme IDIA (Initiative pour le Développement de l’Intelligence Artificielle). « La bonne gouvernance des données permet aux décideurs d’accéder à des informations précises, à jour et pertinentes, les aidant ainsi à prendre des décisions éclairées qui renforcent les connaissances des sociétés », a expliqué la Directrice exécutive de Niyel, Valérie Traoré.
Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo et Karamoko Jean-Marie Traoré, respectivement ministre d’État en charge de la Communication et ministre chargé des Affaires étrangères, parrainent cet atelier. Avant de lancer la rencontre, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo a souligné qu’il est crucial que l’adoption de ces nouvelles technologies respecte les identités culturelles et linguistiques africaines.
« Nous devons veiller à ce que l’IA, dans sa conception et son utilisation, soit un vecteur de diversité et d’inclusion, reflétant la richesse de nos traditions et de notre héritage. Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer l’impact que ces innovations peuvent avoir sur nos cultures, nos modes de vie et nos formes d’expression. Il est de notre devoir de veiller à ce que l’IA soit un outil de renforcement de nos valeurs plutôt qu’un vecteur d’homogénéisation culturelle ou de perpétuation de biais étrangers à notre réalité », a-t-il expliqué.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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