Economie

Burkina/Inclusion financière : « A ce jour, nous sommes à 36% d’inclusion financière élargie », Dr Aboubacar Nacanabo

Les 7 et 8 novembre 2024, se tient à Ouagadougou, le Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière du Burkina Faso (CNC-AIF/BF). Le thème retenu pour ces échanges est : « Efficacité des initiatives de financement de l’inclusion financière au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Dr Aboubacar Nacanabo.

L’inclusion financière suppose l’accessibilité des services financiers à tous les acteurs : agriculteurs, éleveurs, petites et moyennes entreprises, etc. Après quatre années de mise en œuvre ponctuée par des haltes pour faire un bilan chaque année, le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Dr Aboubacar Nacanabo, se satisfait des acquis engrangés. « A ce jour, nous sommes à 36% d’inclusion financière élargie », a-t-il laissé entendre.

« Nous devons développer des initiatives plus efficaces, équitables et durables » Dr Aboubacar Nacanabo

Des difficultés qui ont freiné l’élargissement de l’inclusion financière, le secrétaire technique pour la promotion de l’inclusion financière, Hien Lin, relève la crise sanitaire et le contexte sécuritaire du pays. « Le taux d’inclusion financière était de 31% lors de la dernière évaluation. L’avancée n’a pas été assez significative parce que beaucoup de structures ont fermé des succursales. Avec les déplacements massifs des populations, beaucoup ont perdu leurs carnets ainsi que plusieurs informations », a-t-il déploré.

« Il y a eu des résistances avec la monnaie électronique. Les gens se plaignaient de ne pas avoir le réseau, mais s’opposaient à l’installation des poteaux », Hien Lin

Comme acquis majeurs, il relève, entre autres, la création du Fonds national de la finance inclusive. « Cela a permis de rendre moins chers les crédits au niveau des prestataires des services financiers. On a commencé par les structures de microfinance. Après ça ira au niveau des Fonds nationaux de financement. Il y aura certainement un accompagnement des banques et des fonds de garantie pour rendre le crédit accessible dans un premier temps et moins cher par la suite, pour les petites et moyennes entreprises et les populations vulnérables », a-t-il relevé.

Quelques autorités présentes à la cérémonie d’ouverture de ce cadre national de concertation

Par ailleurs, il y a la création de l’Observatoire de la qualité des services financiers. « Ceux qui sont en relation avec les banques, les sociétés d’assurance, les émetteurs de monnaie électronique, des structures de prévoyance sociale, pourront désormais aller gratuitement au niveau de l’Observatoire pour exprimer leurs préoccupations. Cela permettra d’éviter les frustrations au niveau de l’utilisation des services financiers », a-t-il développé. « Beaucoup d’ONG et de partenaires techniques ont aussi pris l’engagement d’accompagner l’Etat dans les actions d’inclusion financière, pour préparer tous ceux qui n’étaient pas inclus financièrement à aller vers ces structures », a-t-il ajouté.

En se réunissant les 7 et 8 octobre 2024, les différents acteurs feront l’état des lieux de l’inclusion financière au Burkina et discuteront des perspectives, en se penchant principalement sur deux thèmes. Le premier s’intitule : « Analyse de l’efficacité des interventions et de l’accès des populations cibles et des PME aux services financiers de base » ; le second : « Les expériences réussies et les leçons à tirer des initiatives en matière d’inclusion financière ».

Pour rappel, le secrétariat technique pour la promotion de l’inclusion financière a pour mission d’informer, de coordonner et d’harmoniser les interventions sur le secteur de l’inclusion financière. Il a pour objectif de mettre à la disposition des acteurs des informations sur les progrès enregistrés, les insuffisances constatées et les défis à relever.

Erwan Compaoré

Lefaso.net

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