![](https://s3.amazonaws.com/burkinainfo.images/wp-content/uploads/2025/02/07064440/thumbnail-9-f0032-11f7f-yaobGf.jpeg)
« Si l’État veut véritablement des vraies compétences, tôt ou tard, il faudra mettre un terme au recrutement des hauts cadres par népotisme, clientélisme, favoritisme et camaraderie », clame Tinga Martin Sawadogo, chef d’entreprise iconoclaste et agitateur d’idées.
Si l’État veut véritablement des vraies compétences, tôt ou tard, il faudra mettre un terme au recrutement des hauts cadres par népotisme, clientélisme, favoritisme et camaraderie. Il va de soi que des postes régaliens comme le ministre de la Défense ou des Finances sont difficiles à pourvoir suivant cette règle. Difficile certes mais pas impossible. Il est constant que c’est l’État lui-même qui est le premier à violer les règles qu’il s’est établi.
Tôt ou tard, il faudra qu’on trouve un moyen et un mécanisme pour une dévolution pacifique et transparente du pouvoir. C’est le seul moyen pour arrêter la transmission ou l’accaparement du pouvoir par la Corruption ou par les armes. Si l’État est une continuité, alors les institutions, les ministères et les grands objectifs de la Nation doivent être consignés en lettre d’or dans la constitution.
C’est le moyen par excellence pour éviter la navigation à vue et les programmes fantaisistes et inutilement budgétivores des régimes successifs. La transparence, la bonne gouvernance et l’équité sont des choix impulsés et implémentés par les premiers responsables d’un pays à commencer par le Président, par son exemplarité. Lors d’une conférence à laquelle j’ai assisté, le conférencier a affirmé qu’en Belgique, pour le choix des fournisseurs, il suffit d’interroger la base de données qui vous donne trois (3) noms.
De deux choses l’une : soit on veut la transparence sur toute la ligne, soit on ne l’a veut pas.
Si nous dénonçons le comportement ambigu et ambivalent de la France qu’on peut qualifier à géométrie variable, nous devons nous donner les moyens d’être des Etats modèles et exemplaires en Afrique et dans le monde. Le constat est amer : en Afrique le savoir de l’élite sert à exploiter l’ignorance de la masse.
Au lieu d’être une torche qui éclaire le chemin pour toute la population, l’élite tire son profit de l’obscurantisme et de l’ignorance des populations. À plusieurs reprises, j’ai clamé que le droit, la fiscalité, le civisme et la finance doivent être des matières obligatoire du CP1 au Bac car ce sont des matières d’intérêt général.
Si nous voulons véritablement tendre vers le progrès, il est temps que les dirigeants et l’élite soient vraiment utiles aux populations. Pour être utile aux populations, les dirigeants et l’élite doivent enseigner d’abord comment faire avant de réprimer les actes d’infraction.
C’est ainsi que j’ai toujours demandé au gouvernement et à l’Autorité supérieure de contrôle de l’État, lutte contre la corruption (ASCE/LC) de publier des rapports pour apprendre à la population à créer des richesses et à s’enrichir de façon licite. Tout le monde est unanime que nos universités et écoles ne forment pas des créateurs de richesses mais plutôt des commis et des gestionnaires.
J’ai toujours demandé à ceux qui connaissent les moyens pour accéder à la commande publique sans la corruption et le népotisme de venir les montrer.
Si vous avez de bonnes connexions, vous créez votre entreprise et on vous donne en gré à gré des marchés de plusieurs millions et milliards. Les pratiques sont récurrentes et ont même tendance à devenir la norme.
Par contre, si vous n’avez pas de connexion, vous allez végéter au point de croire que vous n’avez aucune compétence.
Avec un budget squelettique de 3000 milliards et plus d’un million d’étudiants, plusieurs millions de chômeurs, un pays qui ne crée pas des richesses ne fait que reporter les échéances d’instabilité.
J’ai toujours affirmé que même au sommet de l’État, le pouvoir se prend par la corruption ou par les armes selon qu’on jouit d’une légitimité ou pas.
Si c’est le mécanisme par excellence de dévolution du pouvoir, nous ne devons point nous étonner que la Corruption, le népotisme le clientélisme, la camaraderie et le copinage soient également les seuls moyens par excellence pour s’enrichir.
Imaginez deux écoles : l’une où on vous apprend à ne pas voler et l’autre où on vous apprend à devenir riche honnêtement. Où allez-vous envoyer vos enfants ? Le choix est vite fait pour la seconde.
À chaque régime sa cohorte d’organisations de la société civile, d’associations de femmes de jeunes et de vieux pour le soutien, ses griots et ses vuvuzela.
Ne vous trompez point car l’écrasante majorité de ces garibous professionnels ou de circonstance est constituée d’opportunistes désœuvrés qui ne font que répondre à l’injonction pressante de leur panse.
Je réaffirme que pour tendre vers le développement, nous devons multiplier notre budget par 10 et passer de 3000 à 30.000 milliards si nous avons une population constante de 20 millions d’âmes.
Il n’y a pas d’autres moyens de le faire que de former des créateurs de richesses.
Tous les pays ayant 10% de la population qui savent créer des richesses sont automatiquement des pays développés. Imaginez qu’au Burkina 200.000 personnes (1%) soient de véritables créateurs de richesses, c’est à dire capables de générer des activités de 1-50 milliards par an, employer 10-100 personnes et construire chacun un immeuble de 5 appartements.
Rien qu’au taux de 1%, on génère 2-20 millions d’emplois, 1 million de logements pour 5 millions de personnes. Imaginez alors un taux de créateurs de richesses à 10% !
S’il est légal et normal de réprimer, il est légitime honnête et rentable de montrer, d’enseigner et d’être exemplaire. Le développement ne saurait rimer avec les cachotteries et la complaisance.
Il appartient à l’état de se donner les moyens ( lois et règlements) pour que l’égalité des chances, la transparence et le civisme soient notre quotidien.
Tinga Martin Sawadogo
Chef d’entreprise
Kaceto.net