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Campagne présidentielle 2020 : La potion-Diabré « pour sauver le Faso »

Après une première étape dans ses meetings régionaux, le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et alliés, Zéphirin Diabré, a présenté, ce jeudi 5 novembre 2020 à Ouagadougou, son offre politique, dénommée « Mon projet de société pour sauver le Faso ».

« Je rentre dans cette campagne en restant convaincu que nous sommes un grand peuple ; que nous devons rester un grand peuple et ouvrir, dans l’unité, de grands chantiers pour poursuivre la construction de l’Etat moderne burkinabè et faire de cela un acquis pour les générations présentes et futures, dans un contexte de prospérité partagée. C’est une tâche urgente et permanente qui doit rassembler tous les Burkinabè autour de nos valeurs essentielles. C’est pourquoi, je vous invite instamment à agir pour qu’ensemble nous sauvions le Burkina Faso, confronté à de nombreux périls. (…). Je vous soumets 100 propositions nécessaires et suffisantes pour créer un élan collectif en vue de sauver le Faso avec nous. Ces propositions constituent les premières marches vers les trois radieuses et les trois glorieuses. Elles sont ambitieuses, mais réalisables, pour mettre le Burkina Faso en sécurité, et le placer définitivement sur la voie de la justice sociale et du progrès », campe le candidat Zéphirin Diabré.


Pour réussir le pari et faire véritablement émerger un Burkina nouveau, le candidat propose un nouveau départ en toute sécurité. Ce nouveau départ s’appuie sur une vision, dont l’un des éléments cardinaux est le « Burkind’lim » (l’intégrité). Cette philosophie nationale côtoie trois éléments fondamentaux, à savoir la refondation, son modèle de gouvernance socio-politique, la promotion d’un nouveau modèle de développement centré sur les besoins élémentaires des populations et la reconstruction de la société pour en faire un nouvel espace de dignité et de solidarité.

Les 100 propositions nécessaires et suffisantes pour créer un élan collectif en vue de sauver le Faso s’articulent autour de trois grandes parties. La première partie, intitulée « Un nouveau départ pour sauver le Burkina Faso » propose d’œuvrer au retour du « Burkind’lim ». « Le mal est profond et généralisé. Notre identité est en péril. Nous devons donc nous ressaisir pour ne pas périr ! », diagnostique M. Diabré.

Toujours dans cette partie, le candidat envisage des réformes et actions.

Ce sont la convocation d’une Conférence générale de la nation pour définir, préciser et adopter le « Burkind’lim » comme philosophie nationale ; l’adoption d’une Charte des chefs coutumiers et traditionnels sur la promotion de l’égalité entre les Burkinabè, de l’intégrité et de l’exemplarité en tant que dépositaires de traditions. Aussi prévoit-il la rédaction d’un manuel du « Burkind’lim » pour servir de référence à tous les citoyens ; l’élaboration d’un manuel didactique sur le « Burkind’lim » pour l’enseignement et la formation de la jeunesse ; la diffusion d’émissions éducatives sur les chaînes publiques et privées de radio et de télévision en vue de promouvoir le « Burkind’lim ».

Le projet de société projette en outre la systématisation de l’alphabétisation en langues nationales dans les écoles (à côté du français, chaque élève faisant le choix d’une langue) ; l’instauration d’une journée nationale du « Burkind’lim » ; l’organisation d’une journée nationale des religions traditionnelles (les autres étant déjà prises en compte dans le calendrier officiel des jours fériés et chômés au Burkina) ; la création de centres culturels et de loisirs burkinabè dans les pays étrangers où réside la diaspora burkinabè, etc.


Dans une deuxième partie, le « candidat du lion » propose de s’attaquer résolument aux urgences et priorités (renforcement de la cohésion sociale, la défense, la sécurité des personnes et des biens…) ; assurer à chaque Burkinabè, un accès de proximité de l’eau potable en quantité suffisante et un cadre de vie assaini ; le développement du capital humain, etc.

Zéphirin Diabré compte, une fois élu président du Faso, bâtir une puissance sous-régionale. Pour cela, il envisage d’agir à travers cinq axes stratégiques (leadership stratégique au sommet de l’Etat, architecture de la sécurité nationale, renforcement des capacités et réorganisation des Forces de défense et de sécurité, mobilisation et résilience des Burkinabè et coopération en matière de défense et de sécurité, afin de relever le défi sécuritaire…).

La troisième partie se focalise sur le développement des piliers de la croissance et de la prospérité nationale (révolution agricole pour assurer trois repas par jour à chaque Burkinabè et accroître les recettes d’exportations, protéger et exploiter l’environnement…).


365 408 emplois par an, une révolution industrielle

Estimé à 17 995 milliards de FCFA, « Mon projet de société pour sauver le Faso » promet également la création de 365 408 emplois par an (soit 1 827 040 emplois sur le quinquennat) et une révolution industrielle.

Zéphirin Diabré, visiblement convaincu et confiant, affirme que le développement du Burkina n’est pas de la mer à boire.

« Il suffit d’avoir de la vision et de la volonté », signe Zéphirin Diabré, avec à l’appui, des démonstrations et exemples à travers le monde. En tous les cas, Zéphirin Diabré, arrivé 2e (sur 14 candidats) à la présidentielle de 2015 avec 29, 65 % des suffrages, promet de relever le défi, si toutefois il accédait au pouvoir au soir du 22 novembre 2020.

Le candidat annonce, dès février 2021, lancer une opération dénommée « la Tolérance zéro contre les ennemis du Faso et contre l’exclusion (TZEFE) pour récupérer les territoires perdus, réinstaller les populations déplacées et rassurer les investisseurs nationaux et internationaux ». Cette opération se fera, explique-t-il, concomitamment avec la réconciliation nationale. « La réconciliation devra permettre aux filles et fils de notre nation de faire définitivement le deuil de leurs hostilités, de panser les plaies de l’exclusion, d’expier les fautes individuelles et collectives et d’entamer un nouveau départ. Nous veillerons à instaurer la confiance perdue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Toutes ces actions préalables sont, à notre avis, indispensables pour recréer les conditions d’une paix durable au Faso, gage d’un développement humain durable. Une fois la paix et la stabilité retrouvées, nous avons pour ambition ‘‘Faso Tilgré ou un Faso émergent » à l’horizon 2025. Cette ambition bien que s’inscrivant dans le programme quinquennal du mandat, pose les bases d’une vision de développement à long terme. Pour nous, gouverner, c’est aussi assurer le développement d’aujourd’hui et prévoir celui de demain, des générations futures », promet Zéphirin Diabré.

Pour promouvoir un développement humain durable « bâti sur une croissance économique forte et inclusive », le candidat envisage d’augmenter d’au moins 40% le revenu par tête d’habitant d’ici à 2025, en ayant un taux de croissance à deux chiffres (ce revenu était de 670 dollars américains en 2018, il compte le porter à environ 1000 dollars d’ici à 2025, pour faire du Burkina Faso sur la voie de l’émergence). Il compte aussi réduire d’au moins 80%, entre 2021 et 2025, la proportion de la population qui souffre de la faim grâce à la révolution agricole (assurer trois repas par famille et par jour, tout en assurant la diversification du régime alimentaire).

Pr Idrissa Ouédraogo (un des concepteurs du projet de société), présentant  »Mon projet de société pour sauver le Faso ».

Toujours dans la même dynamique, Zéphirin Diabré escompte porter le taux de maillage du territoire national en services de sécurité opérationnels à au moins 90% d’ici à 2025, et à 100% d’ici à 2030 contre 68,38% actuellement ; réduire d’au moins trois quarts, entre 2021 et 2025, le taux de mortalité maternelle qui était de 330 pour 100 000 naissances vivantes en 2015 ; maîtriser, d’ici à 2025, le paludisme et autres maladies, et commencer à inverser la tendance actuelle ; assurer un logement décent à chaque famille ; recruter au moins 12 000 agents publics par année, soit au moins 60 000 agents publics en cinq années, etc.

Dans une quatrième partie, le candidat de l’UPC se consacre à la stratégie de mobilisation de son projet de société, estimé à 17 995, 23 milliards F CFA.

« Pour financer le programme, nous allons nous appuyer sur un effort exceptionnel de mobilisation de nos ressources propres, principalement les recettes fiscales, en veillant à maintenir la pression fiscale en moyenne autour de 20%, condition sine qua non pour développer l’économie et réduire considérablement la pauvreté par la création d’emplois décents. Pour notre programme, les ressources prévisionnelles restent dominées par les recettes fiscales qui représenteraient en moyenne plus de 70% des ressources ordinaires. Les recettes fiscales connaîtront une évolution importante pour atteindre un montant de 11 905,23 milliards de F CFA sur les cinq années à venir, grâce à la mise en œuvre de mesures sur l’élargissement de l’assiette fiscale, l’effort de recouvrement et la résorption et la récupération de l’évasion fiscale. Cet objectif, nous comptons l’atteindre au regard des productions des minerais, notamment l’or et le zinc dont l’exploitation a atteint un niveau historique au Burkina Faso dans un contexte de prix incitatifs sur ces marchés internationaux », justifie entre autres Zéphirin Diabré.

O.L

Lefaso.net

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