Procès Thomas Sankara : « Sous le CNR les gens ont été assassinés », Me Mamadou Sombié, avocat de la défense
L’audition du général Gilbert Diendéré, ce 11 novembre 2021, devant le parquet militaire, a fini par une déclaration « Je suis prêt pour aller au combat. Si la tenue léopard est considérée comme une tenue de combat, je porte cette tenue pour dire que je suis prêt pour aller au front », a laissé entendre le général. Son audition a été suspendue et renvoyée pour la semaine prochain avec le passage des témoins.
Le Procès Thomas Sankara et ses compagnons a été marqué ce 11 novembre 2021 par les interventions des avocats de la défense. Situant le contexte, Me Mamadou Sombié a lancé : « Thomas Sankara avait un côté saint et un côté démon ». Pour expliquer la nature sanguinaire du CNR, l’avocat a interrogé l’accusé Diendéré à propos des officiers assassinés sous la révolution. « Le commandant Amadou Sawadogo a été assassiné en août 1983, sous le régime de Thomas Sankara, près du barrage de Tanghin. On lui avait tendu un piège au téléphone. Le président Thomas Sankara n’a jamais donné l’instruction d’ouvrir son dossier de justice. L’étudiante Christophe Beouindé a été atteint par une balle perdue», a expliqué Gilbert Diendéré.
Pour Me Mamadou Sombié : « Le CNR, c’était des années de braise. Sous le régime de CNR, le sang a coulé. Thomas Sankara n’était pas un saint. Il avait un côté saint, un côté démon. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il a été tué, qu’il faut lui rendre justice, d’autres personnes ont été tuées sous son régime, mais n’ont pas eu de justice. Oui, il faut la justice pour lui. Thomas Sankara est un homme qu’on respecte, mais ce n’était pas un saint ». C’est ainsi qu’il a conclu « Thomas Sankara était un ange et un démon, sous le CNR les gens ont été assassinés».
Me Mamaadou sombié, avocat de la défense
le CNR avait un ADN Criminel
Pour Me Mamadou Sombié, « la décennie 1980 était qualifiée de décennie, ensanglantée en Haute Volta, jusqu’au Burkina. Le CNR était un groupe d’hommes politiques et militaires. Le CNR avait un ADN criminel, il y a eu des assassinats sous le magistère de Thomas Sankara. C’est ainsi qu’il a laissé entendre : ”Général Gilbert Diendéré, parlez-nous de quoi est mort le colonel Nazaire Nazembié? « je ne peux pas donner d’information précises, ce que je sais, c’est qu’il aurait été arrêté après le 02 septembre 1982. Il s’était réfugié à l’ambassade de France, ils sont allés l’extirper promettant de ne pas le tuer, puis ils l’ont abattu, c’est les infos que j’aie », répond Diendéré
« Colonel Somé Rolan Gabriel ? ” après le 04 août 1983, il s’était réfugié à Ouahigouya, on l’a fait revenir à Ouagadougou, avec Guébré Fidèle qui était à Diédougou. Ils étaient considérés comme animateur de l’arrestation du capitaine Thomas Sankara en 1983. Ils étaient enfermés à la villa Togo, au conseil de l’entente, le 09 dans la nuit , quelqu’un y a balancé une grenade , et ils sont morts. Et, depuis, 1983, personnes ne trouvent leur corps ».
Toujours durant son intervention, le général a précisé que des failles ont pu exister dans le dispositif de sécurité en ces termes : « Je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas de faille. Les éléments de sécurité rapprochée du président n’ont pas réagi. C’était eux qui devraient réagir. L’infiltration pouvait être à leur niveau, au niveau des éléments de sécurité de Sankara, parce qu’ils n’ont pas réagi ».
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