Ministère des affaires étrangères : Le SAMAE exige le départ du ministre Alpha Barry
Le Syndicat autonome des agents du ministère des affaires étrangères a animé une conférence de presse, ce jeudi 12 novembre 2020, pour dénoncer, une fois de plus, la mauvaise gouvernance du ministre Alpha Barry
Pour le secrétaire général (SG) qui a animé la conférence de presse, la mal gouvernance au sein du ministère en charge des affaires étrangères remonte aux premières heures du magistère d’Alpha Barry. « L’esprit cachotier, l’arrogance, la méconnaissance des règles les plus élémentaires de l’administration publique et la mise à l’écart des diplomates de certains dossiers techniques se sont, à plusieurs reprises, soldés par des maladresses regrettables. D’où la gestion catastrophique de certaines questions hautement sensibles », a dépeint M. Kambiré.
Outre cela, la mal gouvernance s’est matérialisée aussi par les violations des textes en vigueur régissant l’organisation et le fonctionnement de l’appareil diplomatique au Burkina Faso. A ce propos, le ministre Barry a procédé, le 21 octobre 2020, à la signature d’une vingtaine d’arrêtés de nomination de 29 fonctionnaires de police dans des ambassades et consulats généraux du pays à l’étranger, au moment même où lui et son secrétaire général, Seydou Sinka crient à l’austérité budgétaire, réduisant le nombre des diplomates devant être affectés.
- Le ministre Barry ne fonctionne que sur la base de ses intérêts personnels et égoïstes
L’esprit du folklore
Cette situation conforte le syndicat dans sa position selon laquelle la rationalisation des effectifs et des dépenses dans les MDPC n’est que du folklore, une stratégie savamment orchestrée par le ministre Barry et sa horde pour sacrifier le corps de la diplomatie sur l’autel de leurs intérêts égoïstes. A ce jour, sur un effectif total de 78 nominations au titre du mouvement diplomatique 2020, seuls 28 sont des diplomates, toutes catégories confondues. En définitive, l’on retient de la déclaration liminaire prononcée par le SG du SAMAE que la gestion du ministre s’est traduite par des actions de subventions, d’instrumentalisation de quelques souffres douleurs pour, « nuire à la grande masse ».
Le mouvement diplomatique 2020 est une belle illustration, a relevé le conférencier d’un matin. Face à de telles manœuvres, le syndicat a énuméré des exigences, à savoir : Le départ pur et simple du ministre en charge des affaires étrangères ; la démission de Seydou Sinka de son poste de secrétaire général du ministère ; l’audit administratif et financier du département ; l’annulation pure et simple des arrêtés de nomination irréguliers, et enfin le pourvoi sans délai aux postes vacants destinés au personnel diplomatique dans les ambassades et consulats généraux du Burkina Faso. En cas d’insatisfaction, prévient M. Kambiré, le SAMAE se réserve le droit de recourir à tous les moyens légaux à sa disposition, pour faire barrage au sabotage en cours.
- les membres du présiduim
Par ailleurs, le conférencier a prêté une oreille attentive aux questions des journalistes. A la question de savoir si le contexte électoral ne va pas négativement jouer sur la portée de leur communication, M. Kambiré rétorque : « Nous ne pensons pas que le contexte à lui seul suffit à nous conduire à un mutisme. Il était de notre devoir de signaler ce qui ne va pas. Car quand on ne dit pas ce qui ne va pas, et lorsque plus tard quand tout est pourri et qu’on veut parler, on nous dira au moment où les choses se passaient vous n’avez pourtant rien dit ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net