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Elections 2020 au Burkina : Des Ouagalais regrettent l’attitude de l’opposition politique

Les sept candidats signataires de l’accord politique de l’opposition ont publié, le lundi 23 novembre 2020, une déclaration dans laquelle ils dénoncent la « faillite de la CENI » et la mauvaise organisation du scrutin du 22 novembre 2020. Du même coup, ils récusent les résultats provisoires proclamés. Cette attitude de l’opposition ne fait pas l’unanimité au sein de la population Ouagalaise. Pour certains, les insuffisances constatées n’impactent pas la crédibilité des élections.


Moctar Touré, économiste

« Au regard des différentes déclarations faites par le CFOP avant même le scrutin, je pense que les candidats signataires de l’accord politique de l’opposition avaient déjà par avance préparé la contestation des résultats si ceux-ci ne sont pas en leur faveur. Et c’est ce qui est dommage. Ils auraient dû travailler à rassembler la base des électeurs afin d’avoir un plus grand nombre de votants. Les griefs évoqués n’entachent en rien le déroulement d’une bonne élection. Certes, ils empêchent une partie, à mon sens infime, de l’électorat d’accomplir son devoir citoyen, et aussi rien n’indique que cette partie de l’électorat allait voter le CFOP. Pour terminer, je dirai que, malheureusement c’est ce que nous constatons en Afrique, les perdants crient toujours aux fraudes et refusent de se remettre en cause pour à la suite être encore plus fort. Si le CFOP estime qu’il y a eu des irrégularités, il y a des voies de recours légales. Car, nous sommes dans une république qui a ses lois et ses devoirs. Alors, je les invite à porter plainte et le Conseil constitutionnel (habilité je crois) tranchera. »


Abdoul Ouibga, comptable

« La sortie médiatique de l’opposition politique fait suite aux constats d’observateurs des élections sur les difficultés logistiques rencontrées dans l’organisation pratiques mais aussi sur des cas de tentatives de fraudes. Elle interpelle donc et ne doit pas se limiter à une déclaration. L’opposition doit saisir la justice sur les tentatives de fraude évoquées et surtout rester dans une posture républicaine. Aussi, je pense que cette sortie peut servir de stratégie politique pour illégitimer le futur locataire de Kosyam et le contraindre à un gouvernement d’union nationale. Mais est ce que cette sortie pourra changer l’issue des élections ? Pour moi, il faut que l’opposition saisisse les juridictions compétentes pour statuer sur ces cas de fraudes. Aussi, je l’exhorte à rester dans un cadre républicain, de faire confiance à la justice et de toujours garder à l’esprit, l’intérêt supérieur du Burkina Faso. »


Mano Diagnon, membre administrateur à la Bourse du travail

« En toute sincérité, selon les nouvelles, le scrutin s’est bien déroulé. Si l’opposition sent qu’il y a quelque chose de louche, qu’elle nous apporte les preuves palpables qui prouvent qu’il faut reprendre les élections. Nous ne sommes plus aux temps où il faut croire sans avoir vu. Il est préférable pour elle de nous donner plus de détails pour qu’on puisse rentrer dans la danse pendant qu’il est encore temps. Du reste, ce qui se passe présentement n’est pas seulement propre au Burkina Faso. L’opposition a toujours riposté contre le gagnant. Et ça c’est une vérité absolue. Mais, nous nous voulons la paix. »


Hyppolyte Guiguimdé, particulier

« Je pense que cette sortie est inopportune et justifie les mauvaises intentions des uns et des autres. Il y a des sources de recours. La CENI par exemple. La coalition a également des membres qui sont à la CENI. Comment vous expliquez cela ? Quand tu regardes les chiffres, tu sais que le peuple a fait un choix et ce n’est pas ces quelques irrégularités qui vont changer le résultat. L’opposition doit s’en prendre à elle-même. Elle n’a pas été convaincante. Ne perdons pas de temps pour des guerres politiques. Je suis de l’opposition mais il faut que les gens apprennent à respecter le travail de la CENI. »

Propos recueillis par Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

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