Elections couplées 2020 au Burkina : Le CISAG appelle à une réforme urgente de la CENI
Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) était face à la presse, ce jeudi 3 décembre à Ouagadougou, pour analyser le bilan de la tenue des élections couplées du 22 novembre 2020 au Burkina Faso. Le point majeur de cette sortie publique a été l’appel à une réforme urgente de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) trouvée défaillante dans l’organisation de ce double scrutin, présidentiel et législatif.
Cette conférence de presse du Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a été l’occasion pour lui de saluer et de féliciter l’ensemble des acteurs pour la tenue effective des élections couplées du 22 novembre 2020 au Burkina Faso. Selon le premier responsable du CISAG, Issaka Ouédraogo, même si la tenue effective des élections couplées est à saluer, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel, le regard critique que l’on peut apporter sur l’organisation de façon globale afin de faire des propositions pour l’amélioration des scrutins à venir pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
- Issiaka Ouédraogo, président du CISAG
Pour ce faire, il appelle à tirer des leçons et des enseignements de ce double scrutin dont les résultats ont été en deça des attentes. « Car en proportion inverse des moyens matériels et financiers investis, le retour sur investissement n’a pas été à la hauteur ». A titre d’exemple, il a montré que sur un potentiel électoral de plus de 10 millions de personnes pour une population de 21 millions d’habitants, un peu plus de deux millions seulement ont pu voter, cela de fait de plusieurs défaillances sur le terrain. De ces défaillances, Issaka Ouédraogo a cité, entre autres, l’inexistence des noms de certains électeurs sur la liste électorale, le retard dans le transport du matériel électoral le jour du scrutin, le manque d’encre et autres.
L’impartialité de la CENI, comme l’une des réformes majeures
Pourtant, regrette-t-il, la facture de ces élections couplées a été très salée pour le contribuable en raison de 90 milliards de FCFA. Au regard donc de toutes ces défaillances, le CISAG, reproche le manque de professionnalisme de la CENI et appelle à une réforme urgente de l’institution et à ne pas attendre qu’il y ait une élection pour qu’elle montre qu’elle existe.
- Une vue des journalistes à la conférence de presse du CISAG
Ainsi, parlant des réformes, le CISAG invite la CENI à être impartiale, parce qu’il trouve qu’elle ne l’ait pas, vu que la démission des commissaires de l’opposition politique n’a pas empêché la CENI de poursuivre le décompte en disant que le quorum était atteint. « Sur quelle base cela a été fait à partir du moment où l’un des trois du groupe était absent », s’interroge-t-il. « Au-delà de cela, nous souhaitons que le poste du gestionnaire du fichier électoral soit un poste d’un appel à candidature, parce que jusqu‘à présent nul ne sait comment il est recruté pourtant c’est le nœud même de tout le processus électoral », a-t-il laissé entendre.
Cette conférence a été également l’occasion pour eux de saluer l’esprit critique du peuple burkinabè qui ne s’est pas laissé emballer par les appels au chaos de certains hommes politiques. Un appel à la classe politique à plus de maturité dans leurs engagements et leur rôle a été lancé.
Yvette Zongo
Lefaso.net