Rétrospective sécuritaire au Burkina : 2020, une année moins sanglante
Un début difficile, une fin avec moins de troubles. Ainsi pourrait-on résumer l’année qui s’achève. 2020 aura été moins sanglante pour le Burkina Faso en matière d’attaques terroristes que 2019. Les bilans sont toujours lourds mais 2020 semble moins. Aussi bien du côté des Forces de défense et de sécurité que des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et des civils.
Si 2019 a été une année éprouvante pour le pays en matière de sécurité, l’année 2020 semble être moins trouble sur le plan sécuritaire. Le pays a connu moins d’attaques que dans les années passées. Cette situation d’accalmie est due à une montée en puissance des forces de défense et de sécurité. Cette montée vertigineuse de l’armée est de plus en plus visible sur le terrain avec les opérations de patrouilles.
Dans certaines régions du pays comme le Nord, le Sahel et l’Est, on note une certaine accalmie. Mais la situation n’est pas encore totalement sous contrôle. Dans certaines localités, on assiste au retour de certains déplacés.
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Quelques événements marquants
Le 11 novembre 2020 :14 soldats ont perdu la vie et huit autres ont été blessés lors d’une attaque terroriste contre un convoi militaire à Tin-Akoff au Sahel.
L’attaque du marché de bétail le samedi 30 mai 2020 dans la commune de Pama, province de la Kompienga avec une cinquantaine de morts.
L’attaque du village de Silgadji, dans la province du Soum (Nord) où il y a eu plus 30 morts.
Les 12 détenus morts dans les locaux de la gendarmerie de Tanwalbougou
L’assassinat du grand imam de Djibo, Souaibou Cissé, en août 2020.
Des avancées dans la lutte contre l’insécurité
Dans le domaine du renforcement de la sécurité, le gouvernement a apporté des réponses fortes et diligentes à la question des attaques terroristes et à l’insécurité, avec l’affectation de ressources importantes nécessaires à l’amélioration de l’action des forces de défense et de sécurité. Le budget du ministère de la Défense et des anciens combattants passe de 209 milliards CFA à 220 milliards et celui du ministère de la Sécurité de 100 à 104 milliards.
2020 a aussi connu le lancement officiel de la nouvelle Police Secours. Composée d’éléments de la police municipale, de la police nationale et de la gendarmerie nationale, cette force conjointe a pour mission de contribuer à mieux sécuriser les populations notamment de Ouagadougou. Elle sera étendue aux autres villes du Burkina Faso.
Au cours de cette même année, la loi sur les volontaires pour la défense de la patrie a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Les missions du volontaire sont « de contribuer, au besoin par la force des armes, à la défense et à la protection des personnes et des biens de son village ou de son secteur de résidence, en vertu d’un contrat signé entre le volontaire et l’État ».
Que nous réserve 2021 ?
Il faut noter que l’année 2020 a vu le début de la montée en puissance des forces armées nationales. Après plusieurs revers, les Forces de défense et de sécurité ont commencé à multiplier des victoires contre les ennemis. Les « boys » donnent des coups et reprennent du poil de la bête.
2021 verra peut-être le jugement aussi des premiers dossiers liés au terrorisme car plus de 700 présumés terroristes sont détenus dans les prisons de haute sécurité.
Que nous réserve 2021 au plan sécuritaire ? Sommes-nous sortis de l’auberge ? Tout ce que l’on peut souhaiter, que la dynamique de fin 2020 se maintienne et se renforce.
Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net