Création de passerelles dans la Fonction publique : « Il ne saurait être question d’une remise en cause d’un droit », rassure le chargé de mission, Manu Bertrand Owen Kpoda
L’organisation des concours professionnels et directs connaît au fil des ans, et ce, depuis quelques années maintenant, des améliorations du fait de la dynamique des innovations introduites à divers niveaux. La session 2021 semble se présenter encore en mieux en matière d’innovations. Pour en savoir davantage, nous avons rencontré le chargé de mission du ministre de la Fonction, du Travail et de la Protection sociale, Manu Bertrand Owen Kpoda. Dans l’entretien qu’il nous a accordé le jeudi 27 mai 2021, M. Kpoda est également revenu sur les innovations relatives aux passerelles.
Lefasao.net : Les inscriptions pour les concours professionnels de la fonction publique sont ouvertes. Quelle appréciation faites-vous du déroulement de cette étape ?
Manu Bertrand Owen Kpoda : Les concours professionnels ont bien commencé et la réception de candidatures se passe bien. A comparer avec l’année passée où on gérait quelques difficultés techniques, cette année, la plateforme est fluide, la réception se passe normalement et à ce jour, on est autour de 154 concours qui sont sur la plateforme et autour de 20 298 candidatures enregistrées, sans difficultés. Les plaintes sont vraiment minimes et se limitent à des questions d’éclaircissement de certains communiqués.
Lefaso.net : Y a-t-il des concours qui n’ont pas encore intégré la plateforme ?
Il y avait des contingences liées à l’adoption de statut particulier communication, culture et tourisme, qui a été adoptée le lundi dernier (24 mai 2021). Donc, l’ensemble de ces communiqués ont été intégrés sur la plateforme et va ouvrir pour dix jours de réception des candidatures. Donc, à ce jour, nous avons évacué les communiqués pour l’ensemble des concours professionnels pour enregistrer les candidatures.
Lefao.net : C’est dire qu’en matière d’innovations, en ce qui concerne la réception des candidatures en ligne, vous avez atteint un niveau satisfaisant !
En matière de réception de candidatures, c’est l’idéal. Si on peut enregistrer les candidatures sans heurts, sans difficultés, et en appliquant les statuts particuliers qui ont été adoptés, il n’y a pas deux mois et dont le dernier a été complété. En tout cas, cette année, je pense que nous sommes, aux plans réglementaire et technique, sur le bon tempo.
Lefaso.net : Qui parle d’innovations fait clin d’œil à des spécialistes. On imagine que vous avez fait appel à des compétences de partout !
Oui, le ministre a fait appel à des Burkinabè de la diaspora qui apportent leur concours au quotidien pour accompagner cette innovation à un niveau très élevé. L’inscription en ligne existait déjà, ils ont apporté un plus par leurs expertises, leurs vécus. Si fait qu’aujourd’hui, la plateforme n’a pas de difficultés techniques, elle est vraiment optimisée. C’est ce qui fait que nous n’avons pas de plaintes actuellement. Donc, c’est en tandem ; ceux de l’extérieur avec les ingénieurs sur place au plan national qui font le travail au quotidien.
Lefaso.net : Cette année, on parle de statuts particuliers qui créent des passerelles. De quoi s’agit-il exactement ?
Nous avions une fonction publique de carrière, c’est-à-dire que chacun évolue dans son couloir. Donc, la loi 81 a permis de mettre l’idée de métiers, et à l’intérieur des métiers, on a mis les emplois. Mais nous avons à travers le Répertoire inter-ministériel des métiers de l’Etat (RIME) prévu des passerelles entre les emplois. Donc, de façon résumée, la passerelle, c’est le passage d’un emploi à un emploi d’une autre famille professionnelle par le biais du concours professionnel.
Par exemple, vous êtes adjoint en gestion des ressources humaines, par le biais du concours professionnel, vous devenez contrôleur des impôts et administrateur civil en fin de carrière. Il faut préciser que c’est sous réserve de posséder le diplôme d’accès aux concours directs du même emploi. Ça veut dire que si vous voulez aller dans un emploi de contrôleur des impôts, il faudra être titulaire du BAC, comme le candidat du direct. On peut analyser simplement : si un candidat du direct peut suivre une formation, le professionnel qui a le même diplôme peut aussi suivre la même formation.
Une autre modalité qui se trouve dans le mécanisme de la passerelle, c’est la notion de quota. Avec la passerelle, pour éviter que ceux de l’emploi ne soient totalement lésés, on a mis un dispositif qui permet de faire en sorte que le nombre de ceux qui viennent d’ailleurs ne dépasse pas le tiers du nombre de postes pourvus. On n’a pas réservé de postes expressément, mais lorsqu’ils sont méritants, ils ne peuvent pas dépasser le tiers.
Tout ceci, c’est sans préjudice des règles de compétition (vous compétissez sur le même sujet et on classe les admis et c’est parmi eux qu’on veille à ce que ceux qui viennent d’ailleurs n’excèdent pas le tiers). Donc, s’il n’y a aucun candidat utilisant la passerelle dans les neuf premiers d’un concours où on veut neuf postes, il n’y aura pas d’admis. Si a contrario, ils sont plus méritants que les titulaires de l’emploi, on va s’arrêter à trois et prendre les six parmi les titulaires de l’emploi.
Lefaso.net : Qu’est-ce qui vous a motivés à une telle ouverture ?
Je ne suis pas sûr d’être la voix la plus autorisée pour le dire, mais c’est parti de constat qu’il y avait des gens qui étaient bloqués dans des emplois. Pour débloquer, il faut créer des passerelles. Et en créant les passerelles, on a donné aussi cette dose de mobilité. C’est la possibilité de faire un nouveau choix. Ce n’est pas nouveau, quand vous prenez la magistrature, il y avait ce mode.
Dans le corps de la justice, quand vous êtes titulaires d’une maîtrise en droit, il était permis d’être magistrat, sauf que vous compétissez avec les directs. Ici, c’est par le biais du concours professionnel que vous pouvez quitter la gestion des ressources humaines pour embrasser le domaine des impôts ou de l’administration territoriale.
Lefaso.net : Ce que l’usager recherche, c’est au final l’efficacité de l’administration, dynamique que vous avez enclenchée depuis un moment. Alors, cette ouverture est-elle à même de s’accommoder à l’esprit d’une administration au service des usagers ?
Je peux donner un exemple simple : si vous faites un travail, quelqu’un qui ne le fait pas au quotidien peut venir faire un concours et être meilleur que vous. Cela implique que c’est de lui que l’administration a besoin pour le travail. Mais comme il y a la compétition, le mérite, ça va encore susciter une certaine émulation dans la fonction publique. Tu peux entrer et si tu n’es pas satisfait de ton choix, tu te prépares à changer de voie et être plus utile. Cette émulation et la mobilité ne peuvent que améliorer la qualité des services rendus aux usagers.
Lefaso.net : Les questions à choix multiple (QCM) remplacent la dissertation ou l’étude de cas dans les examens et concours professionnels de la Santé et de l’Education nationale. Pourquoi ce changement ?
C’est une évolution normale. Vous l’avez remarqué, l’année dernière, à l’exception des deux ministères, tous les concours ont été administrés en ligne et à QCM. Nous ne faisons donc que généraliser. L’année dernière, ce qui a fait qu’on n’a pas généralisé, parce que les concours sont déconcentrés avec des effectifs élevés, donc composer en ligne était un peu difficile. Mais cette année, nous avons déjà acté le principe de QCM en attendant la composition en ligne. C’est une innovation qui a déjà des résultats probants avec les concours professionnels de la session de 2020.
Lefaso.net : Avec ce système QCM, n’est-on pas face à un risque d’avoir des admis au rabais en termes de niveau, quand on sait que cette méthode s’apparente plus à un choix par coups de chance ?
Il y a un premier principe que nous devons retenir, qui est que ceux que nous recrutons, ils vont à l’école. C’est-à-dire que s’ils ne sont pas méritants, ils ne vont pas sortir des écoles. Si on revient de manière sèche sur la question, vous verrez que les QCM sont un mode, comme tant d’autres, qui a ses adeptes. Nous faisons tous des formations en ligne, les évaluations sont en QCM.
La seule difficulté, c’est la pertinence des questions, et nous y travaillons. Si les QCM sont bien conçues, il y a même l’avantage de toucher plusieurs thématiques pour évaluer votre capacité. Quand vous êtes évalué sur un sujet de deux lignes, sur lequel vous n’avez aucune notion, on peut de manière péremptoire dire que vous n’êtes pas bon.
Mais jusqu’à 60 questions diverses dans un secteur, celui qui est le meilleur suivant ce mode d’évaluation, on peut considérer qu’il sortira de l’école ; parce que ce sont les meilleurs que nous allons retenir, à la différence d’un sujet classique où ça peut être une chance (si ça tombe dans ce que vous avez déjà vu).
Mais ici, le vivier est grand ; les questions portent sur des sujets techniques liés à l’emploi et de culture générale. Celui qui sort meilleur, on peut considérer que c’est lui le meilleur. Donc, le débat sur le sujet ne devra pas aller loin. Nous travaillons à ce que les questions soient affinées et que celui qui a 40 ou 50 points ait du bagage pour pouvoir arriver à ce résultat.
Lefaso.net : On peut donc dire que ce mode a un avantage, et pour le candidat et pour l’Etat !
Pour l’Etat, je peux parler, pour le candidat, on peut vous laisser constater vous-mêmes. Pour l’Etat, au plan organisationnel, il n’y a pas match. On peut réfléchir à l’absurde : quand vous prenez 2 000 copies que vous donnez à 100 correcteurs. Si c’est un examen, ça va. Mais si c’est un concours, ça peut poser problème (le niveau de concentration du correcteur peut baisser à un moment et divergences fortes de notes possibles).
Le sujet à QCM a donc cet avantage de se mettre en œuvre facilement, le coût organisationnel baisse également et le risque de contentieux diminue (parce qu’il y a des gens qui contestent les notes). Avec les QCM, dont la correction est automatisée, c’est fini ; quand on dit que vous avez 30 points, il n’y a même pas de recours à faire, si vous voulez on vous donne votre copie et tout est clair. C’est donc un avantage en matière d’organisation et même d’équité (tout le monde est au même niveau).
Pour les candidats, et pour répéter ce qu’ils nous ont dit, c’est qu’il est très simple et en sortant de la salle, vous savez ce que vous avez produit comme travail. Il y a aussi l’équité en terme de thématiques, ça permet d’évaluer plusieurs thématiques et donner la chance aux candidats de s’exprimer. A contrario le sujet classique peut porter sur une seule thématique et le candidat ne maîtrise pas, en cinq minutes après il est déjà hors-sujet ; rien ne dit qu’il n’a pas un bon niveau.
Mais avec les QCM, tu as plus de possibilités de t’exprimer. C’est un peu ce que les candidats nous disent, mais je vous laisse apprécier ; parce qu’on ne peut pas parler à leur place. Nous faisons tout cela pour espérer ramener la rentrée au 1er octobre de l’année ; tout ce qu’on fait, c’est pour réduire les délais, avoir une cohérence et la transparence dans la publication des résultats.
Lefaso.net : On note également que le ministre de la Fonction publique a pris un arrêté portant dérogation pour une catégorie d’agents. De quoi s’agit-il et quelles sont les implications ?
Tous les statuts particuliers ont été adoptés et malgré cette adoption, un certain nombre d’agents se trouvaient dans des situations où ils n’ont de perspectives dans leur carrière. Aussi, une disposition du décret portant Répertoire interministériel des métiers de l’Etat (RIME) prévoyait que pour ces cas-là, à l’utilisation de la passerelle, qui est une deuxième modalité pour tout le monde, on puisse faire des aménagements pour leur permettre de prendre part aux concours professionnels.
C’est dans ce sens que le ministre de la Fonction publique a activé cette disposition, en dérogeant aux principes diplômes et au quota pour un certain nombre de personnes qui sont entre autres les assistants en secrétariat (initialement appelés secrétaires de direction), dont l’emploi de catégorie A a été supprimé. Ils sont donc obligés d’utiliser des passerelles pour aller dans d’autres emplois. Mais si vous regardez, ils sont recrutés avec le niveau DUT, si on leur demande une Licence pour aller en A, ce sera excessif. La dérogation de diplôme porte donc sur ça (on ne tiendra pas compte du diplôme pour leur permettre d’utiliser la passerelle).
Pour les autres agents, gardiens, chauffeurs, reprographes, agents de liaison, agents d’accueil et de bureau, vous verrez que dans les catégories dans lesquelles ils sont recrutés, ils n’ont pas le BEPC. Or, pour faire le premier concours de niveau C1, ils devraient pouvoir justifier du BEPC. La dérogation vise donc à leur permettre de faire le concours, malgré qu’ils n’aient pas le BEPC. Il y a ensuite la dérogation de quota ; quand ils prennent part à ces concours, ils le font comme ceux de l’emploi. Comme c’est la seule modalité qu’ils ont, on leur a donné cette facilité que dès qu’ils sont méritants, ils ne subissent pas le courroux des quotas.
Un autre emploi, les attachés en études et en analyses, qui ont les diplômes requis pour pouvoir passer en A1. Mais comme ils n’ont pas de voie propre, il y a eu également cette possibilité de dérogation de quota. Avec la passerelle, vous pouvez être méritant, mais le quota va faire qu’on ne va pas vous retenir. Donc, cette disposition de quota ne leur sera pas applicable. Dès cette année, on l’a mentionné dans le communiqué pour permettre à cette catégorie d’agents relevant du métier structurant d’avoir des plans de carrière.
Lefaso.net : Dans l’administration, il est souvent question de droits acquis. Les passerelles ne vont-elles pas léser des catégories d’agents ?
Je dirai non ; puisqu’on dit que c’est sans préjudice des règles de compétition. Si la compétition est ouverte et qu’il y a un verrou de quota pour éviter aussi de prendre tous les postes d’un emploi donné, l’administration gagne en efficacité. Il ne saurait être question d’une remise en cause d’un droit.
Lefaso.net : Oui, l’administration gagne, mais est-ce que les agents sont tous réceptifs à cette ouverture aux autres ?
Déjà, nous avons essayé de casser le mythe du métier. Ensuite, tout le monde ayant la possibilité, comment vous allez vous plaindre ; vous aussi vous avez cette possibilité d’aller ailleurs. Il y avait un scepticisme quand on parlait de passerelles. Mais quand on a fait la passerelle libre, tout le monde peut aller où il veut, à l’exception du métier « éducation, formation et promotion de l’emploi », adoptés depuis mars 2020 et où ils n’ont pas mentionné cette disposition dans leur statut (eux, ils ne sont donc pas concernés). La disposition dit que la passerelle est applicable à ceux qui l’ont prévue dans leur statut. Donc, en terme clair, la possibilité est donnée à chacun d’aller ailleurs, pourquoi la combattre donc ?
Lefaso.net : Pendant que nous réalisons cette interview, il y a un écrit d’un agent du MENAPLN, de catégorie B, qui se plaint de ce que ces réformes referment les portes aux agents de sa catégorie à certains concours. Comprenez-vous sa réaction ?
Leur statut a été adopté bien avant les autres, ils n’ont pas mis cette disposition dans leur statut. Et leur statut a été élaboré de manière participative ; ce sont les désirs des agents de ce métier qui sont dans le statut. Les autres ont trouvé un accord pour généraliser la passerelle.
Ce n’est donc pas une injustice, c’est une insuffisance de leur statut qui a été pris dans des circonstances à part. Si ça avait été pris ensemble et qu’on avait exclu ce métier là, on pouvait nous faire le procès. Mais ils l’ont adopté bien avant et ils ont prévu des passerelles chez eux, mais à minima. Du reste, c’est un décret, si tous les acteurs du métier de l’éducation sont unanimes qu’on peut y aller, il suffit de modifier le décret et mettre la même disposition que tout le monde.
Lefaso.net : Ça veut dire que sa préoccupation peut trouver réponse par d’abord une entente en interne de tous les acteurs de l’éducation ?
Oui ! Mais est-ce que tout le monde y a intérêt à modifier le décret ? Le décret a été adopté il n’y a qu’une année de cela, quelle raison nouvelle milite pour qu’on puisse le modifier ? S’ils en ont, on pourra le modifier. Du reste, ils ont quelques observations qu’ils ont portées au ministre de la Fonction publique et si ça fait partie, on pourra prendre en compte pour que la passerelle soit générale. Sinon c’est une affaire de timing, c’est tout. Ce n’est pas un désir d’exclure quelqu’un.
Lefaos.net : Assurer la transparence et l’équité, c’est ce que demandent les candidats chaque année pendant les concours de la fonction publique. Qu’est-ce qui est prévu cette année 2021 pour assurer cette transparence et l’équité ?
Déjà, si nous sommes allés au QCM, qui a un caractère plus maîtrisable, c’est déjà travailler dans la transparence. Nous communiquons sur l’ensemble de nos opérations. C’est-à-dire que nous voulons que vous nous aidiez à surveiller le dispositif. Vos regards, vos observations nous permettent de recadrer le dispositif. Particulièrement, cette année, pour les concours professionnels, ceux qui composeront en ligne auront la possibilité de consulter leurs notes avant de sortir de la salle. Ils pourraient regarder avant de sortir.
Au moins, ça permet de connaître ta note et de savoir, par rapport au nombre, si tu es éligible ou pas. C’est un gage de transparence sur la composition en ligne. Mais l’ensemble de tout ce que nous faisons comme opérations, c’est dans le seul but de la transparence et de l’équité. Vous aurez l’impression qu’on veut travailler à économiser des frais. Pourtant c’est pour renforcer l’équité et la transparence, de sorte que chaque candidat, même s’il n’est pas admis, reconnaisse que le ministère de la Fonction publique a pris des dispositions pour que lui, puisse compétir dans les mêmes conditions que tout le monde et que son échec lui est simplement imputable.
Lefaso.net : Finies donc les longues attentes en ce qui concerne les résultats ?
Si vous regardez votre note avant de sortir, c’est fini, vous avez une idée. Mais dans un examen, il y a de petits contrôles qu’il convient de faire, on met en place un jury de délibération pour cette étape. C’est cela qui peut augmenter le temps d’attente. Logiquement, les délais doivent donc être abrégés. Pour le MENAPL et le ministère de la Santé, l’an passé, nous avons corrigé près de trois mois. Cette année, la correction sera automatisée ; ils vont composer sur table, mais ce sera une correction électronique (donc les délais seront encore réduits). Tout cela dans le but qu’on ait en octobre, au plus tard, tous les résultats.
Lefaso.net : Il nous revient que pour le concours de spécialisation des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, une innovation a été introduite. De quoi s’agit-il ?
Particulièrement pour les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, nous avions environ 70 concours qui se déroulaient en même temps et qui concernaient la même cible. Donc, à partir de cette année, ce sera un examen unique et classant ; c’est-à-dire que vous composez tous la même épreuve, on classe du premier au dernier et on opère le choix par ordre de mérite. Ils sont tous des médecins, quelle que soit leur spécialisation.
Ils vont tous aller à l’école, donc on peut les évaluer sur la même matière. Et quand on a fini l’évaluation, celui qui sera apte à aller à l’ensemble des formations, aura le loisir de choisir. Ainsi de suite, jusqu’au dernier poste à pourvoir. Ceux qui ne veulent pas les options qui leur restent, pourront désister pour la liste d’attente. Ça va faire en sorte qu’on n’ait plus de disciplines orphelines ; c’est-à-dire que si un concours n’avait pas de candidature, au résultat c’était zéro.
Cette fois-ci, il y aura toujours au moins une personne qui veut y aller parce que ça correspond à son aspiration. Tout cela simplifie les procédures et c’est cette simplification qui permet d’aller à la transparence (quand le chemin est complexe, les risques sont énormes, mais quand il est simple, ils sont minimes).
Lefaso.net : Pour les concours directs, pouvez-vous rassurer que le niveau d’amélioration de l’an passé sera au moins maintenu, voire amélioré ?
Sur les concours professionnels, au niveau de la réception, vous avez vu cette année, on n’a pas de souci. Donc, pour les concours directs, nous sommes dans la même dynamique ; parce que la plateforme est stable. L’année dernière, c’était une phase-pilote. Donc, on avait des soucis soit à notre niveau soit avec les opérateurs de téléphonies mobiles.
Cette année, pour les concours directs, ce sera la même chose que pour les concours professionnels actuels : une plateforme sure. On va réceptionner les candidatures en deux vagues. C’est-à-dire qu’on va recevoir une première tranche, à cause du débit de la connexion Internet (pas de la plateforme, la charge Internet étant limitée). La correction se fera également avec une application électronique qui va encore réduire les délais. Donc, pour les concours directs, ce sera ce qu’on a fait l’année dernière, en plus performant, en plus rapide et incessamment les communiqués vont être publiés.
Lefaso.net : Cette innovation implique des moyens techniques, le Burkina a-t-il la plénitude de la gestion technique de ces innovations ?
Nous recherchons ce qui est efficace. Donc, si une application se trouve quelque part et nous rend service, il ne faut pas qu’on se limite. Du reste, nous avons des techniciens qui travaillent sur place et tout ce qui est fait l’est dans le cadre réglementaire et administratif qui sied dans notre pays, nous n’allons pas au-delà.
Lefaso.net : Pour terminer ?
C’est de rassurer l’ensemble des candidats aux concours que tout ce qui est fait, c’est dans l’optique de la transparence et de l’équité. Même s’ils rencontrent des difficultés, qu’ils se disent que tous les efforts sont faits dans ce sens. Nous sommes conscients que les concours de la fonction publique sont un thermomètre d’évaluation de la paix sociale, donc on fait des efforts pour garantir la transparence et l’équité dans le but de ne pas avoir des tensions, des troubles liés aux modes d’accès à la fonction publique ou à la promotion dans la fonction publique.
Propos recueillis par O.L
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