Lutte contre l’insécurité : les femmes de Dori disent le non de trop
Les femmes de Dori ont marché le samedi 10 juillet 2021 pour interpeller le gouvernement sur la dégradation sécuritaire dans la région du Sahel. Du rond-point arba Diallo en passant par le rond-point de la vache, elles ont terminé leur marche par la remise de leur plateforme revendicative au secrétaire générale de la région devant le gouvernorat de Dori. C’est une marche organisée par le collectif des femmes du Sahel.
« Nous luttons pour la cause de la femme, nous refusons de mourir et de voir mourir nos hommes, frères et enfants en silence, arrêtez de nous intimider, les victimes de Yirgou attendent toujours justice, force étrangère égal insécurité, nous sommes des PDI et des orphelins dans notre propre pays, nous sommes des personnes déplacées internes, nous avons des droits », tels sont les mots que les femmes de Dori ont laissé entendre ou ont écrit sur leurs pancartes lors de la marche le samedi 10 juillet 2021 à Dori. Débuté à 9 heures au rond-point Arba Diallo, elles ont été des centaines à parcourir plus un kilomètre pour transmettre leur plateforme revendicative. Et c’est le secrétaire général de la région du Sahel, Inoussa Kaboré accompagné par le haut-commissaire et le deuxième adjoint au maire de Dori qui a accueilli les marcheurs à 10 heures 30 minutes.
Aminata Cissé, la représentante des femmes
Dans la lecture de la plateforme prononcée par leur représentante Aminata Cissé, elle soutient que « nous, femmes du Sahel, sommes à bout ! Nous n’en pouvons plus et n’accepterons plus de supporter plus longtemps ces peines et souffrances qui marquent de manière horrible le vécu quotidien des populations du Sahel en général et celui de nous les femmes en particulier. Mères et épouses, nous, femmes du Sahel, sommes particulièrement choquées et meurtries par les statuts de veuves et de mères en peine, qui nous sont de plus en plus servis, du fait de l’insouciance de l’Etat à notre égard et de son incapacité avérée à assumer son rôle de protecteur de nos vies, de celles de nos époux et de nos enfants ». Elle a soutenu que les femmes de Solhan, de Mansila, de Markoye, de Gorgadji, de Déou, à l’instar de celles de toutes les autres régions du Burkina veulent vivre, enfin débarrassées de deuils récurrents et de veuvage à porter, du fait des massacres tout aussi récurrents de leurs époux et de leurs enfants.
Le Secrétaire Général Inoussa Kaboré
Les femmes ont interpellé le Président du Faso à se préoccuper d’avantage de la question sécuritaire. « Nous voudrions toutefois vous assurer et vous rassurer que les femmes du Sahel restent et resteront debout, dans un esprit de résilience, rejetant toute résignation et tout fatalisme. Déterminées à se battre contre les forces du mal et leurs complices » ont- elles clamé. La soixantaine bien sonnée Assaitou Maiga est venue soutenir les femmes. Elle a estimé que le Sahel se sent délaisser, et que les terroristes sont partout. « Avant les femmes pouvaient aller partout à vélo ou à charrette mais présentement ce n’est plus possible. Nous voulons, la paix rien que la paix et nous demandons de soutenir les FDS avec les moyens nécessaires dans la lutte contre le terrorisme » soutient-elle. Le Secrétaire Général Inoussa Kaboré qui a reçu la plateforme a remercié les femmes pour la marche pacifique et a promis de transmettre leur message à qui de droit.
Inoussa ZONGO (Correspondant)
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