Les faits divers de Zatibagnan : La voiture et le lupanar

Juger trop vite amène souvent à enterrer des vivants. Il faut attention aux conclusions hâtives et aux réactions trop intempestives !

C’est la fête dans la cour de Monsieur Traoré. Madame Traoré est très excitée et très contente. Son mari vient de payer une nouvelle voiture. Un ravissant 4×4 rutilant et confortable. Il fallait donc lever le coude pour saluer l’arrivée de cette nouvelle acquisition. Surtout que celle-ci a été acquise après 10 bonnes années de cotisations.

Monsieur Traoré a refusé de contracter un autre crédit bancaire en plus de celui qu’il a engagé, et ce pour 5 ans, pour acheter une parcelle et y construire le nid d’accueil de sa maisonnée. Cet engin juché sur 4 roues était donc le fruit de plusieurs années de ceinture serrée au point que la taille du mari de Mamata était devenue comme celle d’une guêpe.

Mais ce soir, il était content. Très content. La fête peut battre son plein, car il venait ainsi de réaliser quelques grands objectifs de sa vie : avoir une maison et acquérir une voiture. Il reste maintenant à veiller sur l’avenir de ses enfants pour qu’ils aient de bons diplômes et puissent, soit trouver un emploi ou s’auto-employer.

Puis, il se rendit en cuisine et découvrit qu’il manquait quelques caissons de boissons. Or, il attendait d’autres invités venus partager sa joie. Monsieur Traoré décida donc d’aller chercher de quoi étancher leur soif et sortit avec la rutilante voiture.

On ne sut pas quelle mouche a piqué madame Traoré, qui décida subitement de suivre son mari. Elle le laissa prendre le large, puis se débrouilla pour retrouver ses traces. Mais elle le perdit. Errant au hasard dans les ruelles du quartier, elle finit par tomber sur la voiture de son mari. Et tous les soupçons les plus inconcevables naquirent dans sa tête vu l’endroit où était garée la voiture. L’engin était stationné devant le mur d’un bordel, d’une chambre de passe, d’un lupanar.

Prise d’une folie dévastatrice, dame Traoré se rua sur le véhicule et le démena sur lui, cassant, brisant, crevant et lacérant. Animée ensuite d’une négative satisfaction, elle prit le chemin de sa maison, sous les yeux ahuris des badauds.

Arrivée chez elle, elle prit une chaise et s’assit, attendant de pied ferme son mari. Celui-ci débarqua en effet, avec les caisses de boisson. Mais dame  Traoré crut avoir mal aux yeux : le véhicule de son mari était intact :

-Mais, si ce n’était pas toi, c’était la voiture de qui ?

Et voici mes questions :

-Pensez-vous que le propriétaire de la voiture du lupanar va venir se plaindre ?

-Pensez-vous que demain, la femme s’en prendra à la voiture de son mari si elle la trouvait garée à côté du mur d’une chambre de passe ?

Zatibagnan

A vendredi prochain !

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