Elections 2020 : Le MPP impliqué dans 60,9% des actes de corruption électorale (REN-LAC)

Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) a publié son rapport 2020 sur l’état de la corruption au Burkina Faso, ce jeudi 11 novembre à Ouagadougou. Dans ce rapport, sont ressortis des chiffres portants sur la corruption électorale, lors des élections couplées de novembre 2020.

A la base, le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN/LAC) a fait savoir que ce sont au total 2 000 personnes qui ont été enquêtées dans le cadre de la production de ce rapport. Dans les conclusions de ce sondage, on apprend que 31,6% des enquêtés ont pensé que les élections ne peuvent pas apporter du changement dans leur vie.

Toujours selon les enquêtes menées, il ressort que 35,7% des hommes ont déclaré n’avoir pas confiance au jeu électorale contre 27,1% chez les femmes.  « Cette proportion augmente avec le niveau d’éducation : 26,6% pour les enquêtés non scolarisés contre 42,1% pour ceux de niveau universitaire », indique toujours le rapport 2020 du REN/LAC.

L’après élection n’a pas non plus échappé à la vigilance du REN-LAC. Le réseau a fait savoir que les enquêtés espéraient majoritairement que les nouvelles autorités issues des élections travaillent à l’amélioration de la situation sécuritaire « 63,2% » ; des conditions de vie des populations « 57,4%.

Lire Burkina Faso : La police municipale, service le plus corrompu en 2020 (REN-LAC)

En plus, le REN-LAC a précisé que 13,9% des enquêtés ont affirmé avoir vécu ou été témoins directs d’actes de corruption ou de fraude électorale pendant la précampagne, la campagne ou le jour du scrutin. Il ressort de ces affirmations que parmi ces actes de corruption électorale, 59,8% ont consisté en la distribution d’argent et 17,5% concerne la distribution de carburant.

« Des témoignages, il ressort que le MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès, ndlr) était impliqué dans 60,9% des actes de corruption électorale. Le parti au pouvoir est suivi du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès, ndlr) avec 11,6%, de l’UPC (Union pour le Progrès et le Changement, ndlr) 9,2%, d’AGIR Ensemble 2,27%, du NTD (Nouveau Temps pour la Démocratie) 2,2% », chiffre issus du rapport 2020 du REN/LAC.

Sur ce point, Sagado Nakanabo a tenu à expliquer comment une partie des votants arrive à tromper le politique pour se faire de l’argent sur la base des campagnes électorales.

« Beaucoup de Burkinabè, surtout ceux qui votent, font croire qu’ils sont bêtes. Ils ne sont pas dupes. Ceux qui prennent les 2000-2000 qui votent, ils ne sont pas dupes. C’est parce qu’ils pensent même avoir fini avec ça. Les gens s’organisent, les jeunes s’organisent. Un groupe d’acteurs politiques vient, un groupe de jeunes les reçoit, il prend l’argent, il fait la campagne de mobilisation. Un autre vient, le même groupe de jeunes s’organise, il les reçoit ; puisqu’ils disent que ce sont des voleurs qui leurs donnent de l’argent qu’ils ont pris dans les caisses de l’Etat. Donc les gens ne sont pas dupes », a-t-il expliqué.

En fin de compte, le REN-LAC a indiqué que les partis politiques qui ont le plus pratiqué la corruption sont ceux qui sont arrivés en tête des élections.

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