Relevé bimestriel de l’ONEA : l’UAS interpelle la nationale de l’eau à revoir sa copie
A travers ce communiqué, l’Unité d’action syndicale (UAS) interpelle l’Office nationale de l’eau (ONEA) à reconsidérer la décision de relevé bimestriel qu’elle a décidé d’instaurer.
Le 13 juillet 2021, le Directeur Général de l’ONEA adressait une correspondance à l’Unité d’Action Syndicale (UAS) avec pour objet « Invitation à l’atelier d’information sur le nouveau scénario consensuel de relevé bimestriel », prévu du 18 au 20 août 2021 à l’Hôtel Splendide de Koudougou. Était invitée au même atelier la Coalition Nationale de Lutte contre la Vie Chère, la Fraude, contre l’Impunité et pour les Libertés (CCVC).
La cérémonie d’ouverture a été marquée par le mot de bienvenue du président du comité d’organisation, les discours du DG de l’ONEA, M. F. François KABORE et du représentant de madame le Gouverneur de la région du centre-ouest. A la suite de l’ouverture, les participants ont eu droit à deux communications, l’une portant sur la mise en œuvre du relevé bimestriel de l’ONEA (par le directeur Clientèle de l’ONEA, M. Moussa SEMDE), l’autre sur les plaintes des clients liées à la facturation et le nouveau terminal de relevé (par M. Benjamin MEDA, Directeur du Service Informatique).
Le déroulement de cet atelier qui s’est achevé avec une visite de la station de traitement de l’eau de Koudougou, a révélé une absence de transparence de la Direction générale de l’ONEA et in fine, une volonté de présenter l’UAS et la CCVC comme des structures favorables au nouveau système de relevé bimestriel. Cela est apparu clairement à travers la documentation, les échanges et la clôture de l’atelier.
A propos de la documentation
A la suite des deux communications, l’UAS a émis le souhait de disposer des contenus de celles-ci. Cette demande a été immédiatement agréée par les organisateurs. Curieusement, face aux nombreuses relances pour obtenir la copie numérique des communications, les organisateurs ont fini par déclarer qu’ils transmettraient les documents par voie officielle, c’est-à-dire à travers le Président de Mois (PDM). Là aussi, malgré les rappels et les interpellations, l’UAS n’a pas, à ce jour reçu les documents. Nous notons qu’avant l’entame des travaux, un document a été remplacé systématiquement dans tous les cartables et le souhait exprimé par un participant de disposer du document qui devait être remplacé a reçu un refus catégorique !
Enfin, une communication qui devait porter sur la « Présentation du rapport de la Ligue des Consommateurs du Burkina » a été annulée sans explication !
Les échanges
Des arguments avancés par l’ONEA pour justifier le nouveau système de relevé bimestriel, il ressort que la principale raison est le nombre de plus en plus élevé de releveurs qu’impose l’accroissement significatif du nombre d’abonnés. Ce nombre qui serait passé de 75 à 200 de 1993 à 2020 et qui pourrait doubler en 2030 représente 21% de l’effectif du personnel de l’ONEA.
Sur la question, l’UAS a clairement indiqué qu’elle n’était pas favorable à une réduction du nombre de releveurs et que pour elle, pour répondre aux besoins de personnel, l’ONEA se devait de procéder à des recrutements. L’ONEA s’est montrée peu réceptive à cette proposition avec des arguments relatifs aux pratiques des releveurs qu’elle se refuse à expliciter, en manifestant des réticences quant à communiquer clairement sur la charge que représente la masse salariale des releveurs.
Les préoccupations soulevées par les représentants de l’UAS, tout comme ceux de la CCVC, ont porté sur les points ci-après :
– la question de l’eau est très vitale; or, de nombreuses populations souffrent de l’absence de système d’adduction d’eau et de coupures d’eau parfois longues;
– les deux entités ont toutes inscrit dans leurs plates-formes le relèvement de la tranche sociale de 8 à 10 m3;
– le nouveau système de relevé crée de nombreux désagréments aux clients obligés de se déplacer et de perdre beaucoup de temps dans les agences de l’ONEA;
– Quand l’ONEA parle de nouveau système de relevé consensuel, l’UAS, de même que la CCVC, ne se sentent pas concernées, n’ayant pas participé à un atelier qui aurait permis le consensus en avril 2021 avec des OSC;
– l’augmentation des montants des factures consécutives aux retards dans les relevés;
– le retard accusé par l’ONEA dans la facturation des consommations d’eau (plus de quatre mois), ce qui nuit aux intérêts mêmes de l’ONEA;
– pourquoi le nouveau système de relevé a -t-il entraîné des problèmes dans les factures des clients alors que l’ONEA assure avoir mené une experimentation concluante à Ziniaré ?
– les nombreux cas de surfacturations dont se plaignent les clients, lesquelles plaintes donnent souvent lieu à des réductions apparemment arbitriaires;
– la nécessité d’un audit sur le nouveau logiciel utilisé par l’ONEA et dont les défaillances ne s’expliquent pas, d’autant que l’office déclare avoir mené une expérimentation concluante à Ziniaré;
– la menace qui pèse sur les recrutements à l’ONEA alors que le développement du paiement en ligne (par Orange Money, Moov Money, ….) est certainement profitable à l’ONEA en termes de besoins en personnel.
La cérémonie de cloture
En fait de cérémonie de cloture, il y a eu un mot improvisé de monsieur Adama SAWADOGO, Inspecteur Général. À la suite de son mot, l’UAS a tenu à réaffirmer les positions qu’elle a prises pendant les échanges et a insisté pour qu’un rapport de l’atelier soit produit avec la contribution des organisations y ayant pris part. L’engagement pris de nous faire parvenir un projet à amender n’a pas été tenu jusque-là. C’est cet état de fait, ajouté au refus manifeste de transmettre à l’UAS les communications présentées au cours de l’atelier qui justifie le présent communiqué.
L’UAS interpelle de nouveau la direction générale de l’ONEA sur les problèmes que cause le relevé bimestrial et qui perdurent causant de nombreux torts aux clients et à la société elle-même. En effet, des ménages, parfois de petite taille, continuent de recevoir des factures qui s’élèvent à 10 000F, 50 000F, voire plus alors qu’avant la réforme, ils payaient des factures de l’ordre de 3000F! L’argument des fuites d’eau dans les installations intérieures ne peut justifier les hausses générales des factures à l’application d’un nouveau système! A défaut de pouvoir corriger les défaillances qui faussent les facturations, il y a lieu de revenir sagement sur l’ancien système en revoyant la gestion des releveurs et en recrutant de nouveaux releveurs. Autrement, les plaintes et les difficultés vont continuer de s’accumuler, surtout qu’il nous a été annoncé l’application des pénalités et des coupures à partir du 1er septembre alors qu’en mi-novembre 2021, les clients n’ont pas encore reçu leurs factures de juin, juillet, août, septembre et octobre.
Pour sa part, l’UAS tient à affirmer sa determination à suivre ce dossier qui lèse profondément les consommateurs en renchérissant le coût de la vie, en les soumettant à des courses interminables, toute qui ne présage pas d’un climat serein pour la société.
Ouagadougou, le 18 novembre 2021
Pour les Secrétaires Généraux
Le Président de mois des Le Président de mois des
Centrales Syndicales Syndicats Autonomes
Bassolma BAZIE Alain SOME
Secrétaire général Confédéral /CGT-B Secrétaire général / SYNTRAPOST
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