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Quel gouvernement à la démesure de la crise ?

En droite ligne de ses engagements pris devant ses concitoyens le 25 novembre dernier à la suite des manifestations de colère contre la gouvernance de la crise sécuritaire, le Président du Faso a mis fin aux fonctions du Premier ministre et des membres du gouvernement hier mercredi 8 décembre 2021. Dans le message qu’il a publié quelques minutes après l’annonce de sa démission, le désormais ancien Premier ministre a traduit sa reconnaissance au Chef de l’Etat, aux membres de son gouvernement et à l’ensemble de ses compatriotes, qui pour la confiance, qui pour l’accompagnement dont il a bénéficié dans la coordination de l’action gouvernementale trois années durant.

Faisant allusion à la crise sécuritaire et humanitaire aiguë que traverse le pays, Christophe Dabiré a exhorté les Burkinabè « à se mobiliser pour soutenir le Président du Faso et le nouvel exécutif qui sera mis en place », avec la conviction que c’est dans l’unité d’action que nous pourrions relever les défis auxquels notre pays et notre peuple sont confrontés. Christophe Dabiré s’en va donc après trois ans passés à la Primature où il a affronté comme son prédécesseur Paul Kaba Thieba, des crises majeures. La plus dimensionnante est la crise sécuritaire et les attaques terroristes quasi quotidienne qui pulvérisent d’un jour à l’autre, les échelles de gravités avec celle du 14 novembre 2021 à Inata où 53 gendarmes sont tombés sur le champ d’honneur dans des conditions qui ont ému toute la nation. Ce grand commis de l’Etat, sorti de sa retraite administrative en sapeur-pompier pour une mission quasi messianique aura fait ce qu’il a pu et mérite les hommages des Burkinabè. En effet, en pleine recomposition de son gouvernement, la pression des attaques semble s’accentuer. Il faudrait trouver, et au plus vite, un nouveau Premier ministre et un gouvernement de combattants. A propos de gouvernement en gestation ou à terme, il faudra, nous semble-t-il, avoir comme ligne directrice, la nécessité de trouver un juste équilibre entre technocrates et politiques. En optant pour le tout technocrates, on court le risque de voir la majorité voler en éclats avant 2025.

Ce qui n’est pas propice actuellement. Et puis, les technocrates n’ont pas forcément toutes les ficelles politiques en main pour faire face aux attaques des camps adverses comme on a pu l’observer. Le tout politique aussi a ses inconvénients dont le principal reste que les autres composantes se lavent les mains quand surgiront les difficultés. Un savant dosage s’impose au vu de la réalité du terrain. D’ores et déjà, quel que soit le gouvernement qui sortira du « cogito » présidentiel, il faudrait que les uns et les autres aient une attitude républicaine en évitant de se complaire dans les traquenards et les chausse-trappes, au regard de la situation de guerre que vit le pays. Aucun bruit de casseroles ne saurait être toléré. Dans la perspective du maintien de la paix et la concorde civile, il importerait hic et nunc de tenir un langage de vérité à l’égard des communautés à la base étant entendu qu’il apparaît clairement que ce sont des enfants du terroir qui posent ces actes que la décence interdit de qualifier. Le changement de paradigme s’impose donc à ce niveau aussi, afin d’éviter que les populations ne soient atteintes de psychose, face à un phénomène que l’on peut maîtriser, si chacun joue franc jeu. En résumé, Dabiré a fait sa part dans un contexte difficile et tous, nous devrons ajouter la terre à la terre.

La rédaction

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