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Lutte contre le terrorisme au Sahel Le Burkina plaide pour une l’aide « conforme à nos convictions »

Le Président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo

Damiba, a livré la déclaration du Burkina Faso à la 77e Assemblée

générale ordinaire des Nations unies, le vendredi 23 septembre

2022, à New-York. A la tribune, il a évoqué, entre autres, la

situation sociopolitique au Burkina, les conflits internationaux et

la nécessité d’une solidarité internationale face aux différents

maux qui minent le monde. Les chefs d’Etat du monde se sont succédé à la tribune à l’occasion de

la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale (AG) des Nations

unies à New-York. Le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-

Henri Sadaogo Damiba, a livré la déclaration de son pays dans la

matinée du vendredi 23 septembre 2022.

Dans son mot, il est revenu sur la situation sécuritaire au Burkina Faso

en indiquant que les récents événements (NDLR : l’avènement du

MPSR le 24 janvier 2022) qui ont perturbé la marche démocratique du

pays sont le résultat de l’absence de réponses idoines à la crise

sécuritaire et d’une gouvernance politique « calamiteuse » qui ont

engendré de nombreux problèmes. Il a fait cas, entre autres, du

nombre important des déplacés internes, de la crise humanitaire et

alimentaire « sans précédent », de la fermeture de plusieurs milliers

d’écoles et d’un marasme économique induit par le ralentissement de

plusieurs activités économiques. Des difficultés, qui selon le président

du Faso, s’inscrivent dans un contexte sécuritaire sous régional

marqué par les attaques des différents groupes terroristes évoluant

 

surtout dans le Sahel central qui comprend le Burkina Faso, le Mali et

le Niger.

Pour faire face à cette situation difficile, a-t-il fait savoir, le

gouvernement de la Transition, comptant prioritairement sur de

nouvelles initiatives endogènes, a pris ses responsabilités en élaborant

un plan d’action à quatre objectifs stratégiques à savoir : la lutte contre

le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire, la réponse à

la crise humanitaire, la refondation de l’Etat et l’amélioration de la

gouvernance ; la réconciliation nationale et la cohésion sociale. A

l’écouter, pour y parvenir, les nouvelles autorités ont décidé de

réorganiser le dispositif de sécurité, de lutter contre la radicalisation,

les discours haineux et la stigmatisation ; de mettre en place une

politique de réinsertion socio-professionnelle des combattants

 

repentis ; de soutenir la réinstallation et à l’insertion socio-

économique des personnes déplacées internes et celles affectées par le

 

terrorisme, etc.

« Toutefois, la seule volonté et la simple détermination du Burkina

Faso ne suffiront pas à produire des effets durables ou irréversibles

dans ce domaine », a prévenu le président du Faso. De ce fait, a-t-il

souligné, le soutien de la communauté internationale est indispensable

et attendu. Un soutien qui, pour lui, est urgent car la position

géographique du Burkina fait de lui un verrou capable de freiner

l’expansion du terrorisme vers les pays côtiers comme le Bénin, la

Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Certes, les pays du Sahel ont

besoin d’aide, mais le président du Faso a précisé qu’il ne s’agit pas

de n’importe laquelle. « L’aide dont nous avons besoin, est celle qui

nous aide à nous départir de l’aide. L’aide qui tue l’aide. Cette forme

d’aide est celle qui est conforme à nos convictions, et celle qui

respecte notre dignité ! », a-t-il insisté.

 

Respect des engagements

 

A son sens, cela est d’autant plus important que la stabilité, la sécurité

et la paix au Sahel ne sont pas seulement une affaire des pays de cette

 

région, dans la mesure où la situation qui prévaut aujourd’hui dans ces

pays est la résultante d’une migration du phénomène du terrorisme du

Nord vers le sud du continent. « Ce qui se passe aujourd’hui au Sahel,

de par ses effets transfrontaliers, est un problème qui met en jeu la

paix et la sécurité internationales », a-t-il insisté. Tout de même, le

président du Faso reconnait et salue les efforts déployés jusque-là par

les partenaires technique et financiers, même s’ils restent

malheureusement en deçà des attentes, au regard de la réalité du

terrain.

Concernant le cas spécifique du Burkina Faso, le chef de l’Etat

burkinabè appelé les partenaires à soutenir le plan d’action de la

Transition adopté le 6 mai dernier. « Le Burkina Faso espère un appui

de ses partenaires au développement afin de combler le gap d’environ

4 575 510 885 de dollars US sur un budget total de 18 064 024 104 de

dollars US », a-t-il lancé. Pour leur part, a rassuré Paul-Henri

Damiba, les autorités de la Transition sont conscientes de leurs

responsabilités devant le peuple burkinabè et de leur devoir vis-à-vis

de la communauté internationale et elles ne s’y déroberont pas!

Pour la résolution des problèmes qui reviennent à chaque Assemblée

générale des Nations unies tels que ceux concernant la Palestine, le

Sahara occidental, la dette, le changement climatique, l’embargo

contre Cuba, la guerre en Ukraine ou la réforme du Conseil de

Sécurité des Nation unies, il a « vivement » recommandé « la

prééminence du droit, l’exaltation de la justice et de l’équité, et le

triomphe du bon sens ». Pour y parvenir, il est indispensable, pour lui,

que les pays soient unis et parlent d’une même voix. « Nous devons

essayer d’aller au-delà de nos intérêts individuels et particuliers,

souvent facteurs de crises, pour entretenir des relations apaisées les

uns envers les autres », a-t-il souhaité.

Le président du Faso dit être convaincu que la chance de survie de

l’humanité réside dans l’acceptation et l’usage ingénieux des

différences et des diversités des peuples.

Cette tribune a aussi été l’occasion pour lui de réaffirmer la

reconnaissance du Burkina Faso au Secrétaire général de

l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres pour son

 

engagement « constant, résolu et renouvelé » en faveur de la paix, de

la sécurité et du développement.

Il a par ailleurs salué la tenue du sommet sur la Transformation de

l’éducation qui a permis une large mobilisation des acteurs du

domaine dit espérer que l’engagement de tous dans la mise en œuvre

des conclusions de ce sommet contribuera à accélérer, de façon

significative, les progrès vers une éducation de qualité pour tous, en

particulier dans les pays du Sud.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a relevé la

pertinence du thème général de cette 77e session de l’Assemblée

générale qui est : « Une nouvelle ère : des solutions porteuses de

changement pour relever des défis interdépendants ». Un thème qui,

de son avis, révèle l’urgence et le devoir de responsabilité des acteurs

politiques, économiques et sociaux face aux multiples crises

auxquelles le monde est confronté.

 

Daniel ZONGO

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