« La chute du Lycée ZINDA, c’est la chute d’un symbole, un mauvais signe » (Monique Yéli Kam)
Ceci est une réaction de Monique Yéli Kam suite à la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré.
En tant que militante de la cause de l’éducation et de la jeunesse, je suis interpellée par la décision de fermeture du Lycée Philipe Zinda Kaboré, annoncée en mai dernier et entérinée en août 2021, suite aux grèves des élèves.
Une décision en contradiction avec l’objet des Assises Nationales de l’éducation, à l’orée, pour relever l’offre éducative et sa qualité.
Dans un contexte de délitement de notre système éducatif, il est déplorable pour le MENAPLN de se laisser échoir une décision revancharde de fermer un grand Lycée dont les raisons avancées ont été rejetées par plus d’une personne.
Pourquoi des grèves d’élèves en milieux scolaires ? Ces élèves « rebelles » ont été pourtant déplacés, c’est à dire redéployés. Déplacer des élèves supposés délinquants consiste simplement à déplacer les problèmes posés. N’est-il pas un aveu de faiblesse ? Pourquoi des enfants, des adultes, des enseignants, des citoyens désobéiraient-ils ?
Il est important pour nos Autorités de penser à domestiquer les populations des villes et campagnes. Comme des Hommes d’Etat, nos gouvernants doivent penser à récupérer ses citoyens, à domestiquer les populations.
Dans le domaine éducatif, toutes les décisions et réformes doivent apporter plus de connaissances, plus de Savoirs-être, plus de Savoirs-faire.
Dans tous les autres secteurs, les décisions, lois et reformes doivent apporter des progrès, des améliorations de conditions de vie, la paix et la cohésion sociale.
Rétablir la confiance avec les populations consiste à répondre absolument aux besoins fondamentaux et à aider ces populations à vivre dignement.
Or, la décision de fermeture du Lycée Zinda n’apporte aucun progrès sinon l’amplification des problèmes éducatifs, sociaux et économiques à causes des lourdes conséquences :
1. Près de 4000 places sont ainsi bloquées, d’où un manque à gagner en matière d’accès scolaire et de l’offre éducative.
Pour la prochaine rentrée scolaire, nombreux élèves se voient écarter des soixante-quatorze (74) établissements publics de la ville de Ouagadougou, car la priorité est accordée aux élèves redéployés du Lycée Zinda. Iront dans la rue pour alimenter éventuellement la délinquance, les élèves dont les parents n’ont pas les moyens de les inscrire au privé. “Fermer une école, c’est ouvrir une prison”.
2. Le personnel contractuel du Lycée Zinda est désormais renvoyé et précipité dans le chômage aggravant ainsi la vie chère et les souffrances des familles.
3. L’extinction de petits commerces aux alentours du Lycée Zinda n’est pas à épargner (librairies, cafétéria, reprographie, …).
4. La fermeture du Lycée ZINDA, une nouvelle fracture sociale contraire à l’esprit de la Réconciliation nationale et cohésion sociale , le sceau du second mandat du Président du Faso, SEM Roch M.C. Kabore .
5. L’exposition à l’usure du matériel didactique (documents et autres référentiels d’enseignements) et le mobilier (bureaux chaises tables-bancs exposés).
6. La chute du Lycée ZINDA, c’est la chute d’un symbole, un mauvais signe. Si la fermeture du Lycée Philippe Zinda Kaboré est maintenue, ce sera la chute d’un symbole national.
Cette bâtisse emblématique, qui porte le nom d’un illustre combattant pour la réunification de notre pays, ce grand homme Philippe Zinda Kaboré mérite d’être connu et pris en exemple par les élèves, la relève de demain.
Vivement que nos Autorités reviennent sur leur décision de liquidation du noble Lycée Philippe Zinda Kaboré !
Pour une éducation citoyenne et compétitive pour tous, en avant !
Yéli Monique KAM
La Yennega de l’éducation
La Présidente du MRB
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