Assèchement de la rivière Kou : Un coupable avec plusieurs modes opératoires
La rivière Kou, dans les Hauts-Bassins, longue d’environ 80 km est une ressource naturelle qui approvisionne en eau potable, la ville de Bobo-Dioulasso et favorise l’agriculture. Principal affluent du fleuve Mouhoun, ce poumon économique ploie, malheureusement, sous le poids de l’ensablement, des pratiques agricoles prohibées et de la pollution, entre autres.
En ce début du mois de novembre, un calme plat règne sur les bords de la rivière Kou du côté du village de Nasso, dans la région des Hauts-Bassins. Seuls les chants des oiseaux distillent par moments des notes musicales qui témoignent de l’existence d’espèces vivant dans les parages. A quelques jets de pierres, dans le lit du cours d’eau, Oumou Millogo, une femme du village, la trentaine sonnée, le pagne noué jusqu’à la poitrine, s’attelle à la lessive sans se préoccuper de sa fille de cinq ans distraite au bord de l’eau.
« La fillette ne court aucun risque de noyade car la rivière n’est plus profonde » indique le trésorier adjoint du Comité local de l’eau du Kou (CLE/Kou), Simplice Sanou, par ailleurs, président du Comité villageois de développement (CVD) de Nasso. Lamoussa Sanou, 45 ans, lui, est préoccupé à remuer la terre à quelques 10 mètres de la rivière, loin de Glasgow, en Écosse, au Royaume-Uni où l’avenir du climat impactant l’existence des ressources naturelles était en débat. Son unique objectif est de tirer sa pitance quotidienne afin de subvenir aux besoins de son épouse et de ses six enfants.
Quadragénaire M. Sanou exploite les berges du Kou depuis plus de 20 ans. « Pendant la saison des pluies, sur mon terrain d’environ 0,25 ha, je sème du maïs en avril dans l’espoir de récolter 60 à 70 jours plus tard avant que les lieux ne soit inondés à partir du mois de juillet. Une fois la saison des pluies passée, je reviens sur le lopin de terre pour cette fois-ci cultiver de l’arachide comme c’est le cas en ce mois de novembre » explique-t-il, sans gêne.
Une ruée sur les berges
Cette année, au regard de la bonne évolution de sa production, il espère se tirer d’affaire avec une cagnotte de 150 000 à 200 000 FCFA. Savez-vous que votre activité agricole a des conséquences néfastes sur le… ? « Je n’ai pas le choix » réplique-t-il, un brin énervé, sans nous laisser le temps d’achever notre question. Il se ressaisit quelques secondes après, et lâche : « Les champs que nos parents exploitaient ont été récupérés au profit de l’Université Nazi-Boni.
Je n’ai qu’une petite portion de moins de 0,20 ha à côté de ma concession pour les besoins
Le Chef de Nasso, Sitélé Sanou :
« plusieurs jeunes de Bobo-Dioulasso font des choses inadmissibles dans
la rivière ».
de ma famille ». Pour le trésorier adjoint du CLE/Kou de Nasso, ces premiers constats sur l’existence des actions anthropiques dégradant les berges du Kou ne sont qu’une partie
visible de l’iceberg. « La question foncière se pose à Nasso. Une grande partie des terres est occupée par l’Université Naz- Boni (qui possède à elle seule 1 100 ha), le séminaire catholique, l’Ecole nationale des eaux et forêts et la forêt classée », confie-t-il.
A l’entendre, de peur que l’Etat ne les exproprie sans compensation, certains propriétaires terriens ont préféré les vendre. C’est ce qui explique la ruée de la population, constituée en majeur partie de jeunes, sur les berges du Kou, affirme-t-il. Au bord de l’affluent du fleuve Mouhoun, les exploitants ont la chance de travailler deux fois dans l’année pendant la saison des pluies et en contre-saison.
Le mouton du sacrifice
Les productions sont diversifiées avec notamment le maïs, le riz, l’arachide, les légumes et les plantations de bananes qui longent le cours d’eau. Selon Simplice Sanou, le lit du cours d’eau était à l’époque très rétréci et profond. « Il pouvait atteindre plus de trois mètres de profondeur mais aujourd’hui, avec la dégradation des berges dues à plusieurs facteurs, l’eau dépasse à peine les genoux » justifie-t-il, avec regret. La forêt qui jonchait le cours d’eau a disparu pour céder la place aux champs. L’occupation anarchique des bords de la rivière, la divagation des animaux, les pluies diluviennes et l’érosion ont contribué à l’ensablement du cours d’eau, confie-t-il.
Sitélé Sanou, né en 1941 est le chef de Nasso. A son avis, la rivière Kou a un totem et des pratiques peu orthodoxes ont pignon sur rue aujourd’hui dans le cours d’eau. « Il est interdit d’entrer dans la rivière avec une marmite déjà déposée sur le feu. Au cours de la baignade à la Guinguette, plusieurs jeunes de Bobo font des choses inadmissibles dans la rivière. Les hautes personnalités de la ville ont été à plusieurs reprises interpellées sans suite car d’aucuns pensent que la Guinguette est un lieu de loisir » lâche-t-il, l’air impuissant.
Pour une solution durable, le président du CLE/Kou, Lamine Soulama préconise la reconstruction des deux ponts.
Pour mieux étayer le danger qui guette le Kou, le patriarche rappelle les incidents malheureux à la station de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) de Nasso. A en croire le gardien de la tradition, la nationale de l’eau enregistrait des dégâts et des morts accidentelles de ses agents sur ses installations de Nasso. « Les responsables de l’ONEA nous ont approchés. Chaque année ils nous envoient un mouton pour les sacrifices. Depuis qu’ils ont entrepris cette démarche, aucun incident n’a été enregistré sur le site », témoigne le sage.
Le chef du village lie également la diminution du débit de l’eau de la rivière à la mort des poissons et des caïmans sacrés, à cause de la pollution due aux déchets toxiques provenant des sociétés industrielles de la ville de Sya. Un argument en partie partagé par le président du CLE/Kou, Lamine Soulama, par ailleurs haut-commissaire de la province du Houet. Selon lui, la problématique des eaux usées rejetées par les sociétés industrielles est à résoudre.
Il s’agit, entre autres, de la Société nouvelle huilerie et savonnerie (CITEC), de la Société africaine de produits phytosanitaires et d’insecticides (SAPHYTO) et des huileries du secteur informel qui ont leurs déchets dans le cours d’eau. En plus des pratiques culturales et la divagation des animaux, qui sont des facteurs d’ensablement du cours d’eau, le président du Clé/Kou pointe du doigt l’état actuel des ponts situés sur le Kou notamment ceux de Nasso et de Dindérésso.
Touchée de plein fouet
« Ces infrastructures sont inadaptées au point qu’en saison des pluies les débris et les troncs d’arbres déracinés bouchent les cellules de ces ouvrages. Cette situation entraine le retour de l’eau vers les installations de l’ONEA. A plusieurs reprises, la nationale de l’eau était obligée de fermer sa station inondée, de peur que son liquide précieux ne soit pollué par les eaux usées. Ce qui a souvent occasionné des pénuries d’eau potable dans la ville de Bobo-Dioulasso », explique le haut-commissaire du Houet.
Face à ces désagréments, poursuit M. Soulama, des actions ponctuelles de curage de ces ponts ont été organisées par le CLE/Kou. Néanmoins, pour une solution durable, il est important que ces infrastructures soient reconstruites, préconise-t-il. Ces facteurs néfastes ont un impact sur la plaine rizicole aménagée de Bama. Plus de 12 000 ha ont été emblavés, à cet effet et dépendent exclusivement de l’eau de la rivière du Kou pour la culture du riz en saison sèche.
Les populations avec l’accompagnement du CLE/Kou mobilisées
pour déboucher les cellules des ponts de Nasso et de Dindérésso.
Nouhoun Ouédraogo, 55 ans, marié et père de 5 enfants, est producteur et membre de la coopérative n°1 parmi les neuf existantes dans ladite plaine. Le quinquagénaire est frappé de plein fouet par le manque d’eau. Sur sa portion de 0,5 ha logée dans le bloc n°8 acquise en 1995, l’exploitant affirme qu’il ne peut plus exploiter son lopin de terre en saison sèche. Selon lui, le manque d’eau s’est posé bien avant les années 2 000, au niveau du bloc n°8, mais c’est véritablement à cette date qu’il lui a été impossible de travailler en contre-saison dans son champ.
Toute chose qui a fait péricliter drastiquement son chiffre d’affaires. Au beau temps, en saison sèche, se remémore-t-il, il confie disposer en général de 30 à 32 sacs de riz de 100 Kg contre 20 sacs en campagne humide. Ce qui correspond à un chiffre d’affaires de plus de 750 000 FCFA par an (ndlr, le kg de riz paddy coûte 150F). « Mais il m’est difficile à présent d’avoir 20 sacs. Cela varie entre 18 et 20 sacs soit moins de 300 000 FCFA par an », déplore-t-il.
Maïmouna Ouédraogo, née en 1976 à Ouahigouya, mère de 4 enfants et productrice de riz est également affectée par la problématique de l’eau. Membre de la coopérative « Siniyasigui » composée de 65 femmes et 20 hommes, Mme Ouédraogo cultive le riz à la vallée depuis 1990. A l’entendre, cela fait près de dix ans qu’elle n’arrive plus à produire convenablement au cours des deux saisons de l’année sur son lopin de terre de moins 0,25 ha, surtout en saison sèche.
Pour éviter de se tourner les pouces durant cette période, elle s’adonne à la culture de légumes, de la patate ou du maïs. Toutefois, la productrice fait remarquer que par moment, sa production n’arrive pas à maturité du fait du manque d’eau.
Des conséquences alarmantes
Zakaria Ouédraogo est le secrétaire général de l’Union de la coopérative rizicole de Bama. Né en 1981 marié et père de cinq enfants, il produit aussi du riz sur une superficie d’un hectare dans la plaine de Bama qu’il a héritée de son défunt père. M. Ouédraogo vit aussi le même calvaire.
Membre de la coopérative n°4 et exploitant logé dans le Bloc n°2, il dit être obligé de substituer la culture du riz à celle de la tomate ou du maïs. Le SG de la faîtière des coopératives de Bama soutient que le manque d’eau est lié à plusieurs phénomènes. Selon lui, le problème majeur se situe au niveau des exploitants clandestins installés le long du canal d’amenée et tout le long de la rivière du Kou. Ces exploitants pompent une quantité importante d’eau si bien que l’or bleu n’arrive plus en quantité suffisante à la plaine, déplore-t-il.
Au canal d’amenée, précise le SG, seulement 60 ha initialement destinés à l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) pour des besoins de recherches, étaient autorisés à la production. Mais aujourd’hui, ce sont plus de 700 ha de terre qui sont exploitées, témoigne-t-il. Une étude menée par la direction provinciale de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques du Houet et le projet « GE eau » en 2007 a révélé que 1 088 ha d’exploitations agricoles menacent les berges du Kou et de Koumi à Bama.
Sur ces 1 088 ha, environ 60% (soit 653 ha) des exploitations agricoles sont situées entre 0 et 50 mètres du lit du cours d’eau, alors que les normes en la matière recommandent une distance de sécurité d’au moins 100 mètres. La même étude a noté que 173 ha sont situés entre 0 et 5 mètres du lit de la rivière. Les conséquences de toutes ces agressions
La productrice Maïmouna Ouédraogo : « par moment, ma production n’arrive pas à maturité du fait du manque d’eau ».
sont l’ensablement, la pollution de l’eau à cause des pesticides utilisés par les agriculteurs, l’évaporation de l’eau du fait de l’absence de végétation le long du Kou et la pénurie d’eau à la vallée du Kou à Bama.
Et le SG de l’union des coopératives d’ajouter la vétusté des canaux construits depuis les années 1990. A ses dires, le circuit est parsemé de plusieurs fissures occasionnant des pertes d’eau. Les statistiques indiquent qu’en campagne humide, 1 385 producteurs exploitent les 12 000 ha pour la culture de riz. Du fait de la pénurie de « l’or bleu » en saison sèche, la superficie consacrée à la production du riz a chuté à 500 ha exploités seulement par 700 producteurs, avoue Zakaria Ouédraogo.
A l’écouter, la rareté de l’eau s’est accentuée à partir de 2014. Pour y remédier, des missions de l’Etat ont été dépêchées à Bama. « A l’issue des échanges, un projet sur le bassin versant du Kou ainsi qu’une étude de faisabilité ont été mis sur pied. Le ministre de l’Agriculture lors du lancement de la campagne agricole passée avait promis que le gouvernement investirait quatre milliards FCFA dans la réhabilitation du réseau hydraulique de la plaine. Nous attendons la réalisation de ces projets », avance le représentant des producteurs.
Une vaine répression
A son avis, le Conseil régional porte également un projet sur l’étude de faisabilité. Cependant M. Ouédraogo fait remarquer qu’au regard de l’ampleur des problèmes énumérés, il est impératif que les acteurs mutualisent leurs efforts pour trouver une solution globale. Le même avis est partagé par le Chef de service Ressources en eau et Infrastructures hydrauliques à la Direction régionale de l’eau et de l’assainissement des Hauts-Bassins, Florentin Garba par ailleurs responsable de la police de l’eau des Hauts-Bassins.
Pour lui, un Forum national sur le Kou a été organisé en 2011 et présidé par le ministère en charge de l’eau avec la participation des acteurs concernés. De ce conclave est ressorti un plan d’actions de trois milliards FCFA pour sauver le Kou. Malheureusement, à la date d’aujourd’hui, ce plan n’a pas encore été mis en œuvre. Selon le responsable de la police de l’eau, des travaux de colmatage des brèches du cours d’eau, de reboisement et une étude sommaire ont été entrepris par le CLE/Kou et l’Agence de l’Eau du Mouhoun sans que le problème ne soit résolu.
« Des actions de sensibilisation et de répression en 2015, 2016 et 2019 par la police de l’eau ont permis de résoudre ponctuellement certains problèmes d’occupation des bande de servitude du Kou », relate-t-il. Selon le trésorier adjoint du CLE/Kou, la pratique culturale sur les berges du ravin a la peau dure. Car même les arbres offerts aux exploitants par le comité pour le reboisement ne sont pas entretenus convenablement. Certains exploitants, précise-t-il, de peur que les arbres n’envahissent leurs champs passent par des techniques pour les tuer à partir des racines.
« Les populations ne sont pas disposées à respecter la zone de servitude de 100 mètres délimitée. Le problème se pose sur le long du cours d’eau. Il est encore plus criard à Diaradougou où les habitants ont des plantations de bananes aux bords des berges. Nous
Les canaux d’irrigation de la plaine de Bama sont souvent obstrués
par des ordures de toutes sortes.
faisons des sorties sur le terrain pour sensibiliser les populations mais elles ne sont pas prêtent à libérer la zone de servitude », déplore-t-il. Et le responsable de la police de l’eau du Houet d’insister que ni la répression ni la sensibilisation ne viendront à bout du phénomène.
Il en veut pour preuve l’exemple dans le village de Nasso où une grande partie des terres est occupée par le séminaire, l’ONEA et l’université Nazi-Boni. « Beaucoup de superficies ont déjà été vendues. Les populations se retrouvent coincées et ne savent pas où aller», atteste-t-il.
L’exemple de l’ONEA
Pour sauver le Kou, M. Garba propose un plan d’actions prenant en compte les réalités de la situation. Il s’agit, pour lui, de délimiter la bande de servitude de la rivière Kou, recenser les producteurs qui sont dans la zone délimitée, réaliser des périmètres aménagés pour ces exploitants, reboiser la bande de servitude sur les 80 km de la rivière Kou, faire le reprofilage de la rivière, colmater les brèches et désenvaser le cours.
« Une fois les exploitants des berges délocalisés, un dispositif sécuritaire sera désormais mis en place pour contrôler les bandes de servitude pour éviter d’autres occupants en réprimant toutes tentatives d’occupation comme la police de l’eau le fait actuellement avec brio sur les barrages de Samendeni, Toussiana, Dieri, Chantal Compaoré », suggère Florentin Garba. Et Simplice Sanou d’emboucher la même trompette. « La meilleure solution est de suivre l’exemple de l’ONEA qui a sécurisé sa bande de servitude en dédommageant les foyers qui se trouvaient à l’intérieur de la bande. Le projet a été financé par la Banque Mondiale.
L’ONEA a trouvé un site pour ces personnes affectées » relève le membre du CLE/Kou. L’Agence régionale de développement est l’un des bras financiers du Conseil régional des Hauts-Bassins dans ses actions de développement. Elle a adopté le projet du Conseil régional sur la réhabilitation de la rivière Kou. Selon le Directeur de l’Agence régionale de développement, Dr Dramane Ouattara, l’élément motivateur du projet est le fait qu’il intègre les préoccupations de quatre communes situées à l’arrière du cours d’eau. Il s’agit des communes de Karangasso Sambla, Bama, et Toussiana. « Nous avons déjà pu mobiliser un fonds de l’ordre de 100 millions FCFA.
Lorsque nous avons échangé avec les responsables du CLE/Kou, nous nous sommes rendus compte que cette somme ne peut prendre en charge la question du colmatage des brèches du cours d’eau. Nous avons donc décidé de déporter le projet à la réalisation de forages pour pallier le problème d’eau de nos populations », indique Dr Dramane Ouattara. Néanmoins, sa structure prospecte d’autres sources de financement. M. Ouattara affirme qu’un plaidoyer auprès de l’UEMOA est mené afin de faciliter un séminaire à Lomé, au Togo, avec les grands bailleurs de fonds tels que le groupe méridien, la Banque mondiale et d’autres partenaires. « Nous fondons l’espoir qu’à l’issue de ce conclave, de belles perspectives seront trouvées pour éviter une catastrophe écologique dans la région des Hauts-Bassins », confie Dr Ouattara.
Abdoulaye BALBONE
La rivière Kou en bref
La rivière Kou, d’une longueur totale d’environ 80 km, est pérenne sur environ 70 km de long. Le cours d’eau est le premier grand affluent en rive droite du fleuve Mouhoun. La rivière prend sa source vers la localité de Péni à environ 500 m d’altitude. Le Kou est alimenté par plusieurs sources dont les plus importantes sont celles de la Guinguette et les sources de Pesso/Desso. En saison sèche, les sources de la Guinguette, qui débitent actuellement 1734 l/s (DREA-HBS, 2019) atteignaient 2620 l/s en 1997 (SP/RE/R39, 1997). Cette ressource constitue l’essentiel du débit de base de la rivière Kou et contribue à alimenter en aval d’importants aménagements hydro-agricoles en saison sèche (périmètres irrigués de la Vallée du Kou 1 200 ha). Les principaux affluents sont le Yengué, le Niamé, le Suo, le Farakoba, le Bingbélé, le Wé, le Yakouba et le Bango. A.B.
Une stratégie pour minimiser le manque d’eau à Bama
La plaine irriguée de Bama d’une superficie totale de 12 060 ha est approvisionnée par un système d’irrigation gravitaire à travers un canal d’amenée qui prend sa source à Diaradougou à 11,20 km de longueur et un canal principal qui ceinture la plaine de 10,800 km de long. L’eau provient de la rivière Kou depuis la source de Nasso en passant par le canal d’amenée jusqu’au canal principal. C’est à partir de ce dernier circuit que le liquide précieux est distribué en campagne sèche aux 8 blocs et 82 tertiaires de la plaine. Compte tenu de l’insuffisance d’eau, la plaine a été répartie en deux zones. La zone n°1 qui couvre le bloc n°1. Le bloc 4 est arrosé en eau pendant 5 jours dans la semaine et les 2 jours restants sont consacrés à la zone n°2 (bloc n°5 au bloc n°8). Ce procédé de distribution d’eau s’applique de janvier jusqu’en avril et à partir de juin où la zone n°2 prend le relai de 5 jours d’eau dans la semaine. Selon les techniciens, la répartition est bien pensée. Car le riz de la zone n°1 au mois d’avril n’a plus besoin d’assez d’eau. A l’opposé, à partir du mois de juin, le riz de la zone n°2 qui est au stade embryonnaire a besoin d’une quantité suffisante d’eau. A.B.
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