La lettre de l’éditeur │Que 2022 éloigne les sombres nuages de l’apocalypse !
Difficile de tracer des lignes qui parlent de « bonnes fêtes » ou « d’heureuse année » dans cette atmosphère burkinabè imbibée de larmes et de sang. Mais c’est bien l’espoir qui fait germer une graine dans le mince interstice de deux rochers arides, dans un climat atrocement défavorable.
Depuis 2016, une bourrasque s’est abattue sur le Burkina Faso, l’ébranlant dans ses fondements, secouant ses racines, rongeant sa souveraineté et mettant à rude épreuve sa cohésion sociale. De nombreux Burkinabè ont perdu le souffle de vie et plus d’un million d’autres ont vu s’effacer leurs attaches territoriales ancestrales, les obligeant à recourir à la solidarité légendaire de leurs compatriotes pour trouver gîte et couvert.
2021 a été sans doute l’année la plus terrible pour le pays, mettant à jour l’incurie de certains Burkinabè, qui ont prêté leur force de manière volontaire ou pas au moteur assassin qui trucide leurs compatriotes.
Le gouvernail du pays a aussi montré ses limites, émis des grincements stridents et calé par moment dans la décision du cap sur lequel il fallait mettre.
Au moment où 2022 commence, le mal est sans aucun doute connu. Nous en sommes toutes et tous conscients. Des résolutions ont été prises. Il faudra maintenant les appliquer, car la rivière de larmes a tari et les gorges sont écorchées à force de crier rage, peines, douleurs et incompréhensions.
2022 doit être l’année où les coups reçus en 2021 doivent être rendus et ensuite, donnés. 2022 doit être l’année de l’initiative, parce que l’attentisme n’a plus sa raison d’être. 2022 doit être l’année où les hommages aux héros tombés doivent désormais s’exprimer en actes, en actions et en victoires, parce que les paroles n’auront plus droit à la parole.
Cela passera par une prise de conscience collective accompagnée d’un phare limpide, ferme et clair au sommet du directionnel, sur des fondations où les querelles byzantines, séculaires et aux raisons éculées ont été excommuniées sur l’autel de la réconciliation vraie et de la redéfinition des priorités existentielles du Burkina Faso.
La résignation est le premier pas vers la défaite. La défaite figurant rarement parmi les choses positives retenues dans les livres d’Histoire, les Burkinabè devront par conséquent chasser ces nuages sombres de l’apocalypse qui s’amoncellent sur l’horizon de la patrie de Thomas Sankara.
C’est une question existentielle et de survie pour que ce vœu que nous formulons prenne tout son sens pour l’ensemble des citoyens et citoyennes du « Pays des Hommes intègres » : Heureuse année 2022 !
Stella NANA
Directrice de publication
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