A l’approche des assises nationales pour désigner notamment le nouveau président de la Transition, des manifestions ont paralysé, les 13 et 14 octobre 2022, la ville de Bobo-Dioulasso. Après la désignation du capitaine Ibrahim Traoré président de la Transition, la vie a repris son cours normal.
Après 48 heures de paralysie du fait des manifestations pour exiger le maintien du capitaine Ibrahim Traoré comme président de la Transition lors des assises nationales (14 et 15 octobre à Ouagadougou), la vie a repris son cours à Bobo-Dioulasso, depuis le samedi 15 octobre 2022. Le jeudi 13 octobre 2022, la veille des assises, plusieurs jeunes ont pris d’assaut les rues de la ville de Sya, à coups de klaxons et de vuvuzelas, pour exprimer leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré. « Nous voulons Ibrahim Traoré au pouvoir », « C’est l’homme qu’il faut pour le Burkina Faso actuellement », scandantaient-ils, arborant pour certains, des tee-shirts estampillés : « Capitaine Ibrahim Traoré ou rien ». Ces manifestants ont fait fermer le grand marché de Bobo-Dioulasso et ont parcouru les écoles et services administratifs pour exiger leur fermeture.
Le vendredi 14 octobre, au moment où les assises nationales s’ouvraient à Ouagadougou, les manifestants ont occupé à nouveau les artères de la ville, pour se faire entendre. Le grand marché, des commerces et stations-service aux abords des principaux axes ont baissé les rideaux. A la place Tiefo-Amoro, lieu de rassemblement habituel, des jeunes, juchés sur des motocyclettes, aux sons des sifflets, de klaxons, de vuvuzelas, roulant à vive allure, ont bloqué la circulation, en scandant sans cesse le nom du capitaine Ibrahim Traoré. Le message était clair : le maintien du capitaine de 34 ans à la tête du pays pour la transition politique, parce qu’il serait l’homme « idéal » pour sortir le Burkina Faso de sa crise sécuritaire et humanitaire. Pour cette 2e journée « bouillante », des consignes ont été données aux manifestants de ne pas s’en prendre aux stations-service, aux pharmacies et aux maquis-restaurants. En sus du maintien d’Ibrahim Traoré comme président, ces manifestants ont souhaité que le Burkina Faso s’oriente vers de nouveaux partenaires comme la Russie dans la lutte contre le terrorisme.
Le samedi 15 octobre, au lendemain de la signature de la Charte de la Transition qui a consacré le capitaine Ibrahim Traoré comme chef de l’Etat, chef suprême des Forces armées nationales, la ville de Sya était relativement calme. Après deux jours de manifestations, les activités ont repris. Le grand marché a rouvert au grand bonheur de ses locataires qui commençaient à grincer des dents. « Il fallait que cela s’arrête. Sinon comment nous allons vivre si on ne vend rien pendant plusieurs jours ? », s’interroge un commerçant, visiblement agacé. Ayant reçu un taureau d’une « bonne volonté », des manifestants se sont donné rendez-vous à la place Tiefo-Amoro pour un barbecue, signe d’une « victoire de la jeunesse » qu’il faut célébrer.
Noufou NEBIE
Boudayinga J-M THIENON