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Burkina/Soutenance : Misséta Ouédraogo décrypte la polysémie et l’homonymie de la langue moore

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Burkina/Soutenance : Misséta Ouédraogo décrypte la polysémie et l’homonymie de la langue moore

Ouagadougou 24 oct. 2022 (AIB)- Misséta Ouédraogo, étudiante en linguistique à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, a défendu le vendredi dernier, son mémoire de Master intitulé : Polysémie et  homonymie en moore.

«Ce travail s’inscrit dans le cadre général de la sémantique lexicale définit comme étant l’étude du sens des unités lexicales. L’objectif général est de décrire la polysémie et l’homonymie en mooré. De manière spécifique, il s’agit d’identifier les critères de distinction de la polysémie et de l’homonymie dans la littérature, et de déterminer les critères de distinction de la polysémie et de l’homonymie en mooré », a dit Misséta Ouédraogo.

Misséta Ouédraogo, s’exprimait le vendredi dernier à l’occasion de sa soutenance de mémoire pour l’obtention de son diplôme de master en linguistique à l’Université Joseph Ki-Zerbo (U-JKZ) de Ouagadougou.

Conformément aux objectifs fixés au départ, l’impétrante est parvenue aux résultats selon lesquels cinq (5) critères généraux sont disponibles dans la littérature (l’étymologie, la morphosyntaxe, la sémantique, l’emprunt et l’hypothèse) dont quatre (4) s’appliquent à la langue moore.

«La non application du critère de l’étymologie à la langue moore s’explique par le fait que l’étymologie réfère à l’étymon qui est difficile à trouver en mooré, dû au fait qu’il s’agit d’une langue à tradition orale» a-t-elle expliqué.

Au-delà de ces critères généraux, son analyse a permis également d’identifier quatre (4) autres critères spécifiques au mooré, que sont essentiellement les critères de dialecte, de  la métaphore, de la métonymie et de l’euphémisme.

L’impétrante dit être partie du constat selon lequel le moore qui a fait l’objet de plusieurs travaux de descriptions (porté essentiellement sur la phonologie, la morphologie, la syntaxe, l’énonciation, etc.) n’a pas encore bénéficié d’une description sémantique approfondie.

Elle a expliqué qu’en effet, dans les travaux dictionnairiques disponibles en moore, on observe le plus souvent une confusion entre la polysémie et l’homonymie à travers leur traitement et cela est dû au fait que, les critères qui permettent de distinguer la polysémie de l’homonymie ne sont pas clairement identifiés dans la langue.

Par conséquent, l’analyse de la structuration sémantique du lexique du moore demeurait une nécessité, d’où l’intérêt de son étude qui se situe d’ailleurs à plusieurs niveaux, a affirmé Mlle Ouédraogo.

« Au niveau scientifique, cette étude sur la polysémie et l’homonymie en moore est une contribution aux recherches en linguistique en général et en particulier à la description du moore ; sur le plan lexicographique, nous voulons par cette étude, faciliter le traitement de la polysémie et de l’homonymie  dans les dictionnaires en levant l’équivoque qui se trouve entre elles ; et au niveau didactique, cette étude permet aux enseignants des écoles bilingues et aux alphabétiseurs, d’appréhender et de distinguer la polysémie et l’homonymie en moore et de mieux les enseigner aux apprenants », a-t-elle souligné.

Dans la démarche de cette étude qui s’est intéressé particulièrement aux relations de sens entre les lexies polysémiques et les lexies homonymiques en moore, Mlle Ouédraogo dit s’être inspirée du modèle d’analyse des lexicologues  Lehmann Alise et Françoise Martin-Berthet (2005) et celui utilisé par le Pr Alou  Keïta dans sa thèse de doctorat (1990).

La proposition de la prise en compte de l’emprunt et de l’hypothèse fait par le Pr Keïta suite aux insuffisances qu’il a décelées au niveau de l’analyse sémique lui ont surtout été d’un apport dans ses analyses, a-t-elle affirmé.

Malgré les résultats auxquels est parvenue l’impétrante, elle ne prétend pas autant, avoir épuisé totalement le sujet.

«Dans le présent travail, nous nous sommes limités à l’analyse de la polysémie et de l’homonymie. Une étude ultérieure prenant en compte la synonymie, l’antonymie, la paronymie, l’hyperonymie et l’hyponymie demeure une nécessité, pour une description approfondie des éléments de structuration sémantique du lexique du moore et leur exploitation dans les pratiques lexicographiques », a laissé entendre l’étudiante.

Le jury après avoir écouté Misséta Ouédraogo défendre son travail, et passé en revue le contenu de celui-ci, a jugé le mémoire recevable et lui a décerné la note de 17/ 20.

«C’est un travail de bonne facture. Ce document constitue une mine de renseignement », a apprécié le président du jury, Pr Pierre Malgoubri, enseignant chercheur en linguistique descriptive à l’U-JKZ, qui prévoit exploiter le document dans leur projet de mise en œuvre du dictionnaire bilingue (moore-français et moore-anglais).

Pour le directeur de mémoire, Pr Alou Keïta, c’est un travail de recherche qui sort hors des sentiers battus car ce genre de thème n’est pas souvent traité et il y a un vide total là-dessus.

«Ce travail vient combler un vide en ce qui concerne la description de la langue moore et il peut servir aussi à appréhender toutes les autres langues (dioula, gulmancema, etc.) lorsqu’il sera question de distinguer les polysèmes et les homonymes », a conclu l’enseignant chercheur en linguistique descriptive de l’U-JKZ.

Agence d’information du Burkina

KR/wis

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