Actualité

Vaccin contre le Covid-19 : Les chercheurs devraient s’acharner autant pour vaincre le paludisme

Le Covid-19 aura fait son show durant toute année 2020. La maladie a réussi à attirer l’attention sur elle. A cause d’elle, le monde a été à un moment figé, immobile. Elle est sans doute l’Homme de l’année. Autant, elle est populaire, autant une bataille a été déclenchée pour trouver son vaccin. En quelques mois, le miracle s’est réalisé. D’Europe en Amérique, des remèdes sont produits. Si seulement les autres maladies pouvaient avoir ce même harcèlement de la part des chercheurs.

Le Covid-19 tue, le paludisme, le choléra, la méningite… aussi. Seulement, deux situations, deux traitements différents. Depuis des années, des chercheurs, semble-t-il, courent derrière un possible vaccin contre les conséquences des piqures de l’anophèle femelle. Jusque-là, les résultats se font attendre.

Mais avec le corona virus, quelques mois seulement ont suffi aux scientifiques pour mettre au point un vaccin. Ils ont fini d’observer le comportement du virus. L’antidote est là. Cette grande prouesse est quand même ahurissante. L’on ne conteste pas la dangerosité de la maladie. C’est une maladie qui est fatale. Mais le problème, c’est la place qu’occupent les autres maladies tel le paludisme dans les recherches.

Au Burkina Faso et en Afrique, le paludisme est l’ennemie N°2 des populations après la pauvreté. Mais jusque-là, aucun vaccin n’a été trouvé. Pourtant, des projets et programmes pullulent dans les pays africains pour lutter contre le mal. En réalité, si les puissances occidentales ne trouvent pas une solution, c’est parce qu’elles ne veulent pas. Cette maladie ne sévit pas en Europe, ni aux Etas Unis. Un vaccin est vite trouvé pour le Covid-19 parce qu’il sévit dans les plus occidentaux et tué sans management leurs citoyens. On peut même dire que leur survie est menacée.

Si on avait mis la même énergie sur le paludisme, un remède préventif aurait pu être trouvé depuis longtemps. En lieu et place, les laboratoires européens et américains se battent pour trouver des solutions curatives. Là, c’est une occasion pour eux de se faire l’argent. Différents médicaments sont produits chaque année. Lorsque les licences deviennent libres, les fabricants s’empressent de les retirer du marché. Ils trouvent des explications comme quoi, l’on a décelé des effets secondaires néfastes. Ils remettent sur le marché d’autres produits. Ils se remplissent plein les poches.

Cette situation est normale.

Les grandes puissances donnent là une leçon de gestion des crises aux Africains. Les dirigeants européens et américains ont été élus pour trouver des solutions aux problèmes de leurs populations. Ils ont donc mis des moyens pour que leurs chercheurs trouvent un remède pour contrer la maladie. L’Afrique n’a jamais été une priorité pour les grandes puissances. Si elle l’a été une fois, c’est juste pour le pillage des richesses naturelles. C’est une nième occasion donnée aux Africains d’apprendre à compter sur eux-mêmes.

L’Afrique dispose de tout pour rendre sa population heureuse. En lieu et place, les élites et dirigeants africains sont plus tournés vers l’égoïsme. En dehors des Occidentaux, beaucoup d’Africains savent qu’une solution contre le paludisme est mauvaise pour eux. Des pharmaciens voient que des projets de vente de médicaments leur échappent. Des dirigeants d’ONG se demandent comment ils vont faire pour survivre. Pourtant, nous devons aller au-delà de cela.

La beauté européenne, américaine provient d’eux-mêmes. Ils ne sont pas plus intelligents que les Africains. A un moment, ils ont juste été courageux, créatifs. Cela est également possible en Afrique. L’on peut créer le paradis et ses anges partout. Il faut juste avoir la volonté et la persévérance. Ce n’est certainement pas le dernier appel. Mais on a quand même au moins 60 ans d’indépendance. On doit apprendre à réfléchir par nous-mêmes.

Dimitri OUEDRAOGO

Lefaso.net

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page